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Dialogue inter-togolais : Blaise Compaoré, l’incontournable

Publié le jeudi 27 juillet 2006 à 08h35min

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Blaise Compaoré et Faure Gnassingbé à Kara

Une délégation du Bureau du dialogue Inter-Togolais, conduite par son président, Me Yawowi Agboyibo, est venue solliciter hier les bons offices de Blaise Compaoré, afin de lever des hypothèques qui pèsent sur cette palabre.

Lorsque le Premier ministre togolais, Edem Kodjo, avait déclaré sur le perron de la présidence du Faso, en février dernier, que "le dialogue inter-Togolais, allait s’ouvrir d’ici quelques jours avec Blaise Compaoré comme facilitateur", il a avait été démenti plus tard par les faits.

Non seulement ce dialogue a débuté en retard, mais Blaise Compaoré a été snobé, car "il a trop d’ascendance sur Faure Gnassingbé" dixit un communiqué de l’Union des forces du changement (UFC) de Gilchrist Olympio, paru dans la presse au Togo.

Débuté finalement le 21 avril dernier, ce dialogue inter-Togolais a pris du plomb dans l’aile le 6 juillet dernier, lorsque sur les 9 délégués de ce dialogue, 7 seulement ont paraphé le document final, les deux autres, ceux de l’UFC et de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) de Léopold Gnininvi ayant refusé de le faire.

Véritable clash, car selon Jean-Pierre Fabre, "il faut voir le poids de ceux qui ont signé ; à l’UFC, nous estimons qu’il subsiste des points essentiels non résolus", dira-t-il au téléphone le 10 juillet à l’auteur de ces lignes.

Les choses semblent maintenant rentrer dans l’ordre à en croire en tout cas Me Yawowi Agboyibo au sortir de son audience hier avec le chef de l’Etat burkinabè "... En interne, beaucoup d’efforts ont été faits... et nous sommes parvenus à 80% de règlement des questions pendantes... au lieu de passer encore des semaines entre nous à discuter, il s’est dégagé de façon consensuelle, qu’on fasse recours à un facilitateur, chose prévue dans notre règlement ... A la fin, l’unanimité a été faite autour de la personnalité de Blaise Compaoré".

Un Blaise qui a accepté de jouer ce rôle et qui, de l’avis du président du Bureau du dialogue inter-Togolais, "a ressenti cette démarche comme un devoir envers la sous-région et envers l’Afrique...". Ce d’autant plus que ce n’est pas une première.

En effet, 13 ans après la tenue du dialogue togolais à Ouaga sous les auspices de Blaise, revoilà le même, qui doit œuvrer à ce que les protagonistes, qui, certes ne sont plus totalement les mêmes, aboutissent à une entente politique.

Bis repetita donc pour Blaise, qui semble incontournable dans cette fourmilière togolaise. Le chef de l’Etat burkinabè, dans cette crise togolaise, devra notamment accorder les violons des Togolais sur des problèmes sensibles tels celui de l’Armée (près de 80% des militaires sont des Kabbyè, l’ethnie de Faure Gnassingbé), l’impunité, et surtout la question du point 1.3 des 22 engagements pris avec l’Union européenne relatif aux réformes du cadre institutionnelle (mode de scrutin, composition de la CENI).

Un véritable challenge politique (il y a toujours des retombées à éteindre le feu chez le voisin) et nul doute qu’après Ouaga I, II et III des années 90, le président du Faso, en fin manœuvrier, saura démêler l’écheveau togolais. Il est en terrain connu (longue amitié avec Eyadéma, même s’il y a eu brouille après, et accointances avec le fils), a également des rapports avec les opposants qui comptent.

Mais nous sommes en politique et vu que ce pays est en crise, il faut attendre de voir les résultats avant de dire si les Togolais ont misé sur le bon facilitateur puisqu’il y avait plus de dix noms proposés.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga

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