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Nana Sabary : Un musicien inspiré

Publié le mardi 16 mars 2004 à 18h45min

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Nana Sibiry à l’état civil, Nana Sabary de son nom d’artiste est un musicien majeur avec seulement deux albums à son actif. Convaincu et convainquant, l’artiste a épaté les mélomanes burkinabè et ivoiriens avec "Taalga" un album qui continue de faire un tabac.

Le parcours de Nana Sabary n’est pas loin de celui de nombreux musiciens burkinabè de la diaspora. A 17 ans il débute petitement avec la guitare sèche accompagné par les percussions de deux amis beté (ivoiriens), c’était en 1970.

Dans les années 90, il débarque à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, et se fait employer en qualité de boulanger dans une pâtisserie. Il prend attache avec Prince Edouard Ouédraogo (musicien et arrangeur burkinabè résidant en Côte d’Ivoire) "pour le voir travailler avec les artistes qui venaient dans son studio". En 1995, à un concours où participaient des artistes en herbe, Nana Sabary fait l’unanimité avec deux compositions musicales. Encouragé et inspiré il quitte la farine et le four pour les studios de musique. Avec ses économies, Nana Sabary réalise sa première maquette de "Taalga" son premier album.

Claude Bassolet qui est dans le milieu du show biz ivoirien séduit par la qualité musicale de la maquette se propose d’être le producteur de l’artiste et lui rembourse les dépenses qu’il a mises dans la production de la maquette. Nous sommes en 2000 et un clip est réalisé à Abidjan et Claude Bassolet met Nana Sabary en contact avec Ousseni Traoré de Seydoni. Deux mois après cette rencontre, l’artiste débarque à Ouagadougou et "Taalga" est dupliqué dans les studios de Seydoni Production.

Gloire et galère d’une star

L’album "Taalga" a fait et fait danser les mélomanes du reggae. Cette chanson a fait réfléchir plus d’un sur la méchanceté des hommes quand il s’agit de s’enrichir. "La misère rend méchant", dira l’artiste. Combien de K7 ont été dupliquées ? L’artiste n’en sait rien et avoue n’avoir rien tiré de cet album qui a fait un tabac au Burkina comme en Côte d’Ivoire.

"Guin-vaalé", le deuxième album est depuis un certain temps dans les bacs au grand plaisir du public qui a véritablement adopté l’artiste. Si le deuxième album est beaucoup apprécié, curieusement au niveau des ventes ça ne suit pas.

Célèbre mais pauvre, l’artiste est quelque peu désemparé. "Une année, j’étais le musicien burkinabè le plus vendu en Côte d’Ivoire mais l’album Taalga ne m’a rien rapporté", nous dira-t-il.

"Je vendais des gâteaux mais j’ai fini par arrêter parce que les gens se posaient des questions et ça finit par m’embarrasser", poursuivra-t-il fataliste.

Au nombre des concerts, Nana Sabary a effectué une tournée avec Tiken Jah Fakoly en juin dernier à Bobo, Ouaga et Koudougou. Le 3e album est prévu pour 2005 et sera du même registre que les deux premiers et comportera 8 titres tout comme les deux autres. Pour mieux se produire, l’artiste musicien a approché le Programme de soutien aux initiatives culturelles (PSIC) qui l’a conseillé dans le montage de son dossier. Nana Sabary est Burkinabè mais il connaît plus la Côte d’Ivoire surtout ses plantations. Pour lui le manque de communication a été à la base des problèmes et les artistes peuvent contribuer à y remédier.

Fernando GUETABAMBA
Sidwaya

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