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<I>Droit dans les yeux</I> : L’Inde et le coton OGM

Publié le mardi 25 juillet 2006 à 07h39min

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Un OGM est un organisme génétiquement modifié. Par cette modification, cet organisme acquiert une nouvelle propriété et sa semence possède la même nouvelle propriété ou, s’il s’agit d’un animal, ses petits possèdent la même nouvelle propriété.

Il faut que la population et surtout les producteurs de coton connaissent les risques du coton OGM qui va bientôt être vulgarisé au Burkina Faso. Personne ne connaît avec certitude les résultats de l’emploi du coton OGM au Burkina Faso car seul « Allah est le Savant ».

En Inde, quatre millions de paysans cultivent quatre millions d’hectares de coton. Beaucoup ont été victimes du Bollworm, un parasite éliminé par le coton OGM, plus précisément le coton BT : c’est justement le coton qui est en train de s’introduire au Burkina Faso. Résultats publiés par Monsanto en 1998-1999 : cent quinze mille deux cents (115 200) francs de plus de revenus par an à cause d’une augmentation du rendement. La diminution de pesticide était de cinquante-sept mille six cents F (57 600) frs par hectare. Le web Monsanto y ajoutait : bénéfice pour les petits exploitants.

Au Burkina Faso, le 21 octobre 2005, sont présentés, sur la base du quotidien sénégalais « Le Soleil », les premiers résultats obtenus dans les champs d’essai exploités par l’Institut de recherche burkinabè : quatre-vingts (80) % d’insecticide de moins, trente (30) à quarante (40) % d’augmentation de production. Pour respecter l’isolement, une ceinture de coton local de quinze (15) mètres entourait le champ d’expérimentation. C’est déjà faux car quinze (15) mètres, ce n’est pas un isolement correct pour le coton BT. Il faut plusieurs centaines de mètres.

Mais retournons en Inde. Une équipe indépendante a fait une recherche sur les petites exploitations durant trois ans. Tous les quinze jours, on visitait les exploitants. Donc un suivi très sérieux. C’était dans le district Warange de l’État Andrha Tradesh (un État en Inde). Pour les pesticides, les cultivateurs de coton local payaient par an et par hectare soixante-dix-huit mille (78 000) F. Le cultivateur de coton BT payait par hectare et par année soixante-treize mille (73 000) F, donc un gain de 5 000 F, soit sept (7) % environ.

Le rendement par an : pour le coton local, 1620 kg (mille six cent vingt) ; pour le coton BT, 1125 kg (mille cent vingt-cinq), donc une diminution de 600 kg (six cents) par hectare. Si la pluviométrie était bonne, le BT aurait à peu près le même rendement : 150 kg (cent cinquante) de moins. Mais si la pluviométrie était mauvaise, la diminution du coton BT serait de 560 kg (cinq cent soixante). La semence de Monsanto coûte 3 à 4 fois plus cher que la semence locale.

La première année, les cultivateurs du coton local ont touché 152 500 F (cent cinquante-deux mille cinq cents) par hectare, alors que les cultivateurs du coton BT ont perdu 38 750 frs (trente-huit mille sept cent cinquante). Sur les trois ans, les cultivateurs du coton local ont eu un revenu moyen de soixante (60) % supérieur aux cultivateurs du coton BT. Ces derniers sont descendus dans la rue et ont brûlé les entrepôts des fournisseurs de graines de coton BT dans la ville de Warangal.

En tout cas, le coton BT va être introduit au Burkina. Il faut savoir que les grandes sociétés internationales semencières d’OGM ne reculent devant rien. Les promesses et les réalités en Inde montrent les dangers pour notre pays. Début 2005, le ministre de la Justice des Etats-Unis a révélé que Monsanto avait payé plus de trois cent cinquante millions (350 000 000) de F CFA en pots de vin illégaux à des fonctionnaires indonésiens préalablement à l’examen environnemental de son coton OGM par les autorités indonésiennes.

Je constate que les résultats des expériences sur le coton OGM au Burkina Faso sont très positifs, mais pas nécessairement exacts pour les cultivateurs. Ayons confiance car Dieu aide les pauvres, et les délivre de l’impie.

En attendant, employons et consommons les produits burkinabè, même s’ils sont légèrement plus chers. (Luttons pour le progrès du Burkina Faso).

Bonne nouvelle : Par référendum, la Suisse a voté un moratoire à propos des OGM pour cinq ans : durant cinq ans, aucun organisme génétiquement modifié (OGM) ne peut être employé dans l’agriculture ou l’élevage.

B.P.332

Koudougou.

F. Balemans

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2006 à 13:14, par Nicolas En réponse à : > <I>Droit dans les yeux</I> : L’Inde et le coton OGM : Vrais enjeux, faux semblants

    Merci pour cet article qui résume très clairement les enjeux financiers. On le voit bien, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres, donc méfions nous des conclusions hâtives, surtout de la part des promoteurs d’OGM.

    Je voudrait ajouter un autre enjeu crucial du coton OGM : la dépendance.

    En effet, ce que Monsanto ne crie par sur tous les toits c’est que les semences OGM ne peuvent être achetées que chez lui, or comme il est en position de monopole sur le marché on peut craindre le pire si les paysans burkinabès adhèrent totalement au coton BT. Si les offres de lancement de ces semences peuvent être alléchantes, qu’est-ce qui empèche Monsanto de revoir ses prix à la hausse une fois cette culture bien implantée au Burkina Faso ?

    Quand on voit les sommes investies par l’administration américaine pour faire le plaiydoyer de ce type de culture on est en droit de se demander à qui cela profite le plus ? Est-ce que la guerre en Irak profite en premier lieu aux irakiens ou aux américain pour une source de pétrole à bon prix ? Est-ce que les OGM vont-ils profiter le plus aux paysans burkinabès ou à l’industrie OGM américaine ?

    Des solutions locales existent pour diminuer le recours aux pesticides notamment (coton biologique), alors pourquoi chercher des solutions coûteuses et dont le Burkina Faso ne maîtrise pas les bases (aucune recherche génétique n’est prévue au Burkina Faso) ?

  • Le 1er août 2006 à 02:17, par Kientega Pierre En réponse à : > <I>Droit dans les yeux</I> : L’Inde et le coton OGM

    Dites NON ET 20 FOIS NON à cette supercherie, même les pays dévéloppés européens se méfient de ces produits de la génis génétiques
    dont on a aucune information sur les effets à long terme. Nos pauvre paysans en majorité analphabètes qui gagne moins qu’un dollar par jour n’ont vraiment pas encore besoin qu’on les entub. Et plus ils n’ont pas d’accès à l’information, c’est donc nos autorités qui devraient défendre ce pauvres sans défense. Comme le dit mon prédécesseur sur ce forum ce n’est pas dans leur intérêt que cette firme americaine lance ses produits. IL faudra aussi attendre que les recherches évoluent et soient bien maîtriser avant d’envisager son emploi dans nos pays pauvres.

    L’expériences des pays qui ont testé les produits ne sont pas concluante et ils envisagent dificilement sur les cultures pour protéger la biodiversité. Imaginez un jour qu’il aura qu’une seule sorte de riz, de mais, coton etc dont celui qui a la semance gouverne le monde entier. Il faut éviter absolument de se lancer dans la gueule du loup. Des récherches pervers qui ont un seul but dominer le monde.
    Pourquoi ils vendent ses produits s’ils veulent lutter contre la pauvrré au lieu de favorisé le développment des produits locaux dont ont à pas besoins d’acheter chaque année des semances ou les pesticides obligatoire sans le contact les graines ne poussent pas.

    J’ai peut être la chance de vivre ici en Suisse où, les décisions de ce genre le peuple est informé, l’état réfuse de se lancer dans ces produits dont il n’a pas la garantie que la santé des population et de la nature seront intacte après l’introduction de ses produits.
    Ils se sont donnés un moratoire de cinquant pour suivre l’évolution des ses produits.
    Au non du gain ne sacrifions pas les faibles. Si nous volons le bien de notre peuple développons les produits locaux et l’agriculture pour l’autosuffisance allimentaire. A quoi cela sert de produire du coton avec des grains BT de provenance americaine , un pays qui tue les agriculteurs des pays pauvres en subventionant ses agriculteurs. On produira du coton dont on ne pourra même pas vendre car trop chèr sur marché. Et n’oublions pas que l’huile de coton est commestible au BF. Il faut pas se succider avec le piège que ces firmes sans coeur nous tendent. Nous pouvons dire et rien ne va nous arriver. Il avait déjà annoncé Tom Sank comme un messi "Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons" C’est la clé de notre autonomie, notre développement durable.
    Que la sagesse africaine prenne le dessus, et non la cupidité de oligarchie qui n’a qu’un vision à court terme des choses.
    Du fond du coeur, salutation.

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