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Sansan Honoré Hien , ancien maire de Gaoua : "Si le diplomate rural me bat, je me pends haut au marché de Gaoua"

Publié le vendredi 21 juillet 2006 à 09h50min

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Pris à partie dans nos colonnes par son successeur à la tête de la commune de Gaoua, Hien Sansan Honoré use aujourd’hui de son droit de réponse pour dire sa part de vérité sur sa gestion et sur les dernières municipales, qui ont coulé son accusateur, Mihyamba Louis Arman Ouali. Comme l’auteur même le remarquera, la dureté du ton a commandé que nous biffions certains passages.

A monsieur Mihyamba Louis Armand Ouali, ex-maire de Gaoua

Lorsque j’ai lu la déclaration tendancieuse de Louis Mihyamba Armand Ouali, ancien Maire de Gaoua, intitulée : « j’ai écrasé les plaisantins politiques », dans l’Observateur Paalga du mardi 02 mai 2006, je n’ai pas voulu y réagir, parce que la fanfaronnade de cet aigri est devenue un lieu commun.

Le naïf qu’est Ouali Mihyamba Louis Armand, qui n’a rien compris au silence observé autour de son verbiage, a cru bon de poursuivre délibérément. Ainsi donc, dans ses élucubrations du 04 juillet 2006 dans Sidwaya, il revient à la charge et tente de m’entraîner dans sa bassesse par des propos tels que : « ce monsieur, il faut l’enlever. Si vous êtes un homme, n’appelez pas le bois du fer parce qu’on va vous tuer... Mieux vaut mourir que de subir la honte et l’humiliation ».

Je ne veux pas ressembler à Mihyamba Ouali, pour ne pas trahir la noblesse de mon origine. Mais je voudrais tout humblement faire comprendre à ce prétendu fantassin, que les éminents candidats à l’élection présidentielle de novembre 2005 au Burkina Faso qui ont été battus par le Président Blaise Compaoré n’ont jamais été des plaisantins politiques. Je ne suis pas un demi-dieu. Je suis une créature humaine comme les autres et rien d’étonnant que ma vie soit parsemée de succès et d’échecs.

Ouali ne peut rien m’apprendre en politique encore moins quand il s’agit des intérêts et des différents pouvoirs qui dominent l’Homme de ce XXIe siècle. Mourir parce que j’ai perdu une élection municipale ? Je ne suis plus au stade de tranchant de jeunesse, je suis mûr.

De grands hommes politiques de l’époque contemporaine très proches de nous sont un exemple éloquent que nous devons suivre : entre autres, le Général De Gaulle, Jacques Chirac, Abdoulaye Wade, Abdou Diouf, Maurice Yaméogo, le Professeur Joseph Ki-Zerbo, et plus loin de nous, en Amérique, Stephen A. Douglas, le grand adversaire politique du Président Abraham Lincoln.

Je sais pourquoi j’ai perdu les élections

Ayant été premier Magistrat aux élections municipales de 1995, époque où la communalisation était à ses débuts à Gaoua, époque où la course au pouvoir local était très dure entre les partis politiques en compétition, je n’ai vu personne se suicider parce qu’il avait perdu une élection.

Comme Ouali Mihyamba Louis Armand n’a jamais pris part à une campagne électorale si ce n’est à Gaoua où il fait ses premiers pas, il va jusqu’à comparer l’honneur dont jouissaient les puissants rois africains en général (empereurs mossi, Rois du Dahomey, etc.) et maliens en particulier dont Hamadou, le célèbre roi de Sikasso, à la vie d’un simple citoyen burkinabè que je suis, démocrate et bien formé à plusieurs niveaux de l’échelle nationale et sociale pour les besoins de mon pays et de ma société.

S’il continuait, il me comparerait à Don Diègue, dans le Cid de Corneille ! La comparaison ici est idiote, car le roi de Sikasso, par exemple a existé il y a plus de cent ans et le sens de l’honneur a subi d’autres formes pour notre génération.

Je sais pourquoi j’ai perdu les élections du 23 avril 2006 dans mon secteur. Parmi ceux qui ont voté contre moi, certains sont venus se confesser et je le garde pour moi. Ouali chante à s’étouffer qu’il est diplomate, administrateur civil, un habitué des avions long-courriers, qu’il en a fini avec toutes les universités de notre planète. Il est un monsieur « sait tout ». Du reste, soyons d’accord avec cette réflexion de l’illustre intellectuel Nazi Boni que : « Le diplôme vaut ce que vaut son titulaire ».

Vous avez abusé de notre hospitalité

Pauvre Ouali, ce ne sont pas vos diplômes qui ont amené nos parents à vous élire maire de Gaoua en 2006 ; vous avez plutôt abusé de leur affection (leur bonté immense, leur hospitalité, la tendresse exceptionnelle de leur cœur).

La philosophie du Lobi nous enseigne que l’homme est un totem, et c’est la raison pour laquelle nos parents sont prêts à accueillir, à donner de bon cœur à boire et à manger, à recevoir et à intégrer même les « déchets des autres » et les rejets venus d’ailleurs. C’est peut-être cette qualité ou ce défaut qui ont fait de vous le maire de Gaoua en 2000. Mais sachez que c’est fini, cet état de choses.

Maire de 2000 à 2006, vous n’avez pas su gouverner, vous n’aviez pas d’initiative performante, vous aviez privé vos conseillers des débats démocratiques, vous vous êtes comporté en monarque et vos conseillers avaient la frousse devant vous. C’est pourquoi, vous reniez la continuité de l’administration. Vous ne voulez pas voir en face de vous les bases du développement local que le premier conseil municipal a eu à poser.

Vous avez préféré regarder les choses en facettes de criquet. Les réalisations du Conseil municipal de 1995 à 2000 sont très visibles et inviolables. Cependant, vous citez à tout moment le lycée Municipal, la gare routière, etc. Quelle affreuse malhonnêteté ! Sans doute, vous avez bien suivi vos cours à « l’école des usurpations éhontées ».

Vous pourriez être mon premier ennemi

Il y a une chose que le « diplomate rural » de Gaoua ignore : il ne sait pas que les journalistes, tous autant qu’ils sont et d’où qu’ils viennent, sont fins, très fins et si vous n’y prenez garde pendant votre entretien avec eux, ils saisissent vite vos faiblesses, vous grattent avec douceur par où ça vous démange, vous font divaguer jusqu’à vous amener à sortir des inepties et vous devenez un « mamamouchi ». La très longue interview de Ouali Mihyamba Louis Armand dans Sidwaya du 04 juillet 2006 en est une illustration incontestée.

Mihyamba Ouali a tellement abusé de mon silence, que je me vois en droit de lui dire que je n’ai pas d’ennemi sur cette terre, mais qu’il pourrait en être le premier. A force d’acculer injustement un homme au point de le mettre dos au mur, il peut, en se défendant, réagir de façon imprévisible même pour le poursuivant.

En tant que citoyen burkinabè, n’ai-je pas le droit, au regard de notre loi fondamentale, de prétendre à une élection dans mon pays ? En homme bien accompli, je demande que ces allégations contre ma modique personne cessent, car nous ne sommes pas au même niveau d’éducation.

Mes œuvres parlent d’elles-mêmes

Le lotissement des quartiers périphériques de la ville de Gaoua que j’ai pu effectuer avec art et compétences requises suffit pour reconnaître en Monsieur Hien Sansan Honoré un bâtisseur inégalé de la capitale du Sud-Ouest. Rien que pour la pertinence de mon plan de développement, l’Agence Faso Baara, qu’on connaît pour son sérieux et sa rigueur, a eu à m’honorer d’une coupe de meilleur bâtisseur en 1997 (cette coupe se trouve dans le bureau du Maire de Gaoua).

Ce qui vient achever d’expliquer que la bonne gouvernance est pour moi ce qu’est la méthodologie d’une leçon d’observation réussie chez un enseignant.

La fin de mon mandat devrait donc permettre, et de manière loyale, à mon successeur Ouali d’attribuer les parcelles loties avec nécessairement le concours des commissions spécialisées que j’ai eu l’initiative de créer et bien sûr avec la participation des parties prenantes et des services partenaires, avec objectivité et dans la rigueur et la transparence dignes d’un administrateur civil burkinabè et pour le cas d’espèce, de surcroit "communiste" qu’est Ouali Mihyamba Louis Armand.

Malheureusement, ce dernier, qui ne jure que par le marxisme-léninisme, a-t-il oublié les principes et la rigueur du Communisme ? En tout cas, la distribution des parcelles à Gaoua est dramatique. A ce sujet, point n’est besoin de devancer l’iguane dans l’eau. La justice fera son travail.

Ouali Mihyamba Louis Armand, bouté de la fonction de Maire de Gaoua, devient fou et ne sait plus à quel saint se vouer. Malgré ses nombreux prieurs, ses innombrables gris-gris et ses célèbres marabouts, la réalité est là. La terre sacrée de mes ancêtres ne ment pas. Où cacher sa honte, lui qui devrait se suicider le jour de sa passation de service parce qu’il avait été hué et chassé du véhicule de la Mairie qui devrait le ramener à la maison ?

N’eût été la pitié et la vigilance du Préfet de Gaoua, qui l’avait vite accroché derrière sa moto pour le faire disparaître à vive allure, il se retrouverait aujourd’hui sans oreilles et sans cheveux ! C’est cette honte publique qui mérite qu’on se tue.

Changer d’abord les mentalités

Pour revenir aux changements positifs intervenus dans la ville de Gaoua, je sursois volontiers au cas du bitumage de quelques artères dans ladite ville pour y revenir prochainement afin d’éclairer les Gaoualaises et Gaoulais sur certains mensonges.

Disons plutôt qu’un fantassin du développement bien équilibré devrait comprendre aisément qu’en 1995, les autochtones ne s’intéressaient pas au commerce (fait culturel peut-être). Le conseil municipal s’était alors lancé dans une grande campagne de sensibilisation et de conscientisation devant aboutir à un réel changement de mentalité.

Cette heureuse action a été d’un grand succès au vu des nombreux commerçants et opérateurs économiques autochtones installés au marché et à travers la ville en l’an 2000, année de votre arrivée à la tête de la commune de Gaoua.

N’oubliez pas aussi que les policiers municipaux que le premier Conseil municipal a recrutés et formés à l’Ecole nationale de Police de Ouagadougou n’ont pas eu le temps nécessaire de travailler avec ce Conseil municipal que j’ai eu l’honneur de diriger, mais leur présence effective relevait d’une vision claire des lendemains meilleurs pour notre cité.

C’est pourquoi on dit que gouverner, c’est prévoir. Finalement, c’est cette police municipale dont je suis le père fondateur qui vous a permis de faire évoluer le budget communal. Que vous restait-il d’autre à faire puisque l’omelette était déjà servie ? Rendez donc hommage au premier Conseil municipal.

Comme Ouali me force à l’inimitié, il m’attaque sur tous ses chemins. Il revient sur le procès-verbal de notre passation de service depuis le 10 novembre 2000. Je ne peux voir en cela qu’une manière d’assouvir son aigreur, parce qu’il n’arrive pas à croire l’alternance démocratique. Il oublie que c’est quelqu’un qu’il a remplacé à la Mairie de Gaoua.

Que de verbiage pédantesque !

A propos de notre passation de service, j’avoue que je suis rompu à cet acte administratif au regard des multiples responsabilités que j’ai eu la chance d’assumer. La passation de service n’est ni un exercice scolaire, ni une technique d’expression écrite, ni une étude de cas, ni un commentaire de texte, ni une dissertation, à plus forte raison un discours. S’il en était ainsi, des professeurs spécialisés en docimologie prendraient part à toutes les passations de service.

La langue appartient à ceux qui la parlent, et la maîtrise de la langue française réside aussi dans la connaissance des techniques de la pensée logique, dont je viens de citer quelques-unes plus haut. Chacun est libre d’en user de la manière qui lui semble propice au contexte qui le concerne ou au sujet qu’il aborde. Le verbiage pédantesque n’a pas sa place dans un procès-verbal de passation de service. Dans ce cas précis, il convient de parler le français et non de parler à propos du français.

D’ailleurs, si Ouali Louis Armand veut bien, que la Présidente de l’Université de Ouagadougou veuille bien choisir un sujet de dissertation dans n’importe quel domaine, qui sera traité par chacun de nous et les copies seront corrigées dans n’importe quelle université d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique. Si le « diplomate rural » me bat par une note plus élevée que la mienne, je me pends haut au marché de Gaoua.

Je n’ai rien à me reprocher. Je dors tranquille dans mon secteur 3 de Gaoua, fier d’être Burkinabè, fier d’être un fils du Poni, fier d’être un ressortissant de la commune rurale de Gbomblora, fier d’être Lobi. Et vous, Monsieur Ouali ?

Hien Sansan Honoré à Gaoua

Observateur Paalga

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