Après plus d’une semaine, les hostilités se poursuivent et le bilan des victimes et des dégâts matériels est plus que lourd.

En effet, hier 20 juillet, on estimait à 327 le nombre de personnes tuées du côté du Liban contre 29 en Israël. A ce spectacle macabre, il faut ajouter l’exode massif d’étrangers et il est à craindre même une catastrophe humanitaire, voire une tragédie avec le déplacement de plus d’un demi-million de Libanais fuyant les bombes juives. Et dire que cela se passe sous le regard impuissant voire complice de la communauté internationale !

L’Etat hébreu, qui a le soutien de son allié ou complice de toujours, en l’occurrence les Etats-Unis d’Amérique, sait bien qu’il n’a rien à craindre en termes de sanctions. Le lobby juif y est omniprésent et fort et l’Amérique, après la fin de la guerre froide et le démantèlement du Pacte de Varsovie, se retrouve seul maître à bord du navire mondial.

A voir la cruauté avec laquelle Israël laisse pleuvoir les bombes sur les populations civiles, aucun doute n’est plus permis quant à sa volonté d’en finir pour longtemps avec le Hezbollah voire le Liban qui, en plus des centaines de pertes en vies humaines, enregistre déjà plus de deux milliards de dégâts matériels.

Et depuis une semaine, la violence a pris une tournure inattendue et il faut craindre que ça ne prenne de terribles proportions qui replongeraient le Liban dans les pires années de la guerre civile qui, en deux décennies, avait fini par ruiner totalement ce pays. N’eût été la capacité entrepreneuriale de son peuple, qui excelle dans les affaires, le Liban serait encore et pour longtemps à la traîne des pays en développement.

Ainsi après la guerre, les libanais avaient réussi, à force d’ingéniosité et de travail, à réinstaller leur pays dans le peloton de tête des états émergents au niveau de cette sous région. On sait que plus de la moitié de la population libanaise, qui vit hors du pays, évolue dans les affaires et rapatrie dans leur pays des sommes colossales.

Il n’y a qu’à prendre l’exemple de chez de nous au Burkina, où on compte des milliardaires au sein de la petite communauté libanaise. Est-ce vraiment l’objectif de l’Etat juif que d’anéantir les forces du Hezbollah libanais ? On peut en douter fort, surtout quand on voit que l’armée israélienne dirige ses frappes aériennes sur des infrastructures, des routes, des ponts, des ports et aéroports, dépôts d’essence, usines et centrales électriques.

On peut toutefois se féliciter que, contrairement aux Etats-Unis d’Amérique, de par le monde, d’importantes voix se soient élevées pour condamner les attaques israéliennes au Liban. Sont de celles-là la Russie, la France et l’Italie. Toutes dénoncent le recours disproportionné à la force de l’armée israélienne.

De Moscou à Rome, en passant par Paris, le largage de bombes sur l’aéroport international de Beyrouth est vu comme un « pas dangereux sur la voie d’une escalade militaire ». Ces pays, qui craignent le risque d’un conflit ouvert dans la région, ont non seulement appelé à un cessez-le-feu, mais également demandé au Liban la libération immédiate des soldats israéliens.

Hamidou Ouédraogo

Observateur Paalga