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7e Sommet Sullivan au Nigéria : Construire des passerelles entre l’Afrique et l’Amérique

Publié le vendredi 21 juillet 2006 à 09h59min

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Le président Blaise Compaoré est rentré mercredi 19 juillet d’Abuja où il a pris part aux côtés de certains de ses pairs africains et de personnalités du monde de l’économie, à la 7ème session du Sommet Sullivan.

“Les Sommets Sullivan permettent de développer le tourisme, de renforcer les relations entre la diaspora et le continent noir, de tisser des relations de partenariat entre les hommes d’affaires de la diaspora et ceux du continent ,” a déclaré Hope Masters, fille du Pasteur Léon Sullivan et coprésidente de la Fondation du même nom, au cours d’une conférence de presse.

Elle constate que de nombreux Américains de la diaspora des Amériques et des Caraïbes ont découvert les chemins de l’Afrique, qui en touristes, qui à la recherche de partenariats, même si elle ne peut pour l’instant, chiffrer le montant des investissements. Le président Compaoré, dans son message au Sommet a mis l’accent sur les acquis politiques des Sommets Sullivan. La Croissance économique en Afrique et les opportunités d’affaires (AGOA), Le Millenium Challenge Account (MCA), l’allègement de la dette, les fonds contre le paludisme, la tuberculose, le VIH/ Sida....constituent selon le président du Faso, des acquis des Sommets Sullivan qui ont débuté à Abidjan en 1991.

Sortir l’Afrique de la marginalisation

Pour souligner la dimension politique de l’évènement, le ministre Youssouf Ouédraogo explique qu’il s’agit “ d’un sommet sur les affaires ” qui permet d’influer sur “la marche des affaires ” et d’œuvrer à un rapprochement entre les Etats-Unis et l’Afrique.

Pour le Burkina, c’est une opportunité de se positionner parmi les pays démocratiques qui comptent sur le continent, a affirmé le ministre des Affaires étrangères. “ Construire des ponts entre l’Afrique et sa diaspora ”, “ créer de nouvelles ententes ”, “ mobiliser les communautés américaines contre l’afro-pessimisme et pour des partenariats ”, etc. ce sont là des termes qui sont régulièrement revenus dans les allocutions des chefs d’Etat au cours de la session consacrée à leurs messages. “ Ce dont nous avons besoin, explique Abdoulaye Wade, ce sont les voies et moyens de renforcer notre coopération ”. Le diagnostic établi par lui, montre la marginalisation de l’Afrique avec 1% des investissements étrangers directs et moins de 2% du commerce international.

“ Nous ne sommes pas pauvres, nous sommes riches, nous avons des richesses... ” s’est écrié le président nigérien qui en appelle à des résultats concrets, à des partenariats plus sûrs, car selon lui “ nous n’avons pas avancé depuis 15 ans .” Pour le président mauritanien, Ely Mohamed Ould Val, les potentialités et les opportunités, l’Afrique en regorge : ressources pétrolières et minérales, des compétences en nombre croissant , il appelle la diaspora africaine à prendre sa place et à jouer son rôle dans le développement du continent. Le président Obasanjo du Nigeria rappelle que “ l’Afrique est un continent d’actualités ”, qui a besoin de créer des entreprises, d’avoir des ambitions pour arrêter la fuite des cerveaux et se mobiliser contre l’afro-pessimisme. Il a appelé les Etats à opérer des réformes pour plus de bonne gouvernance afin d’encourager les investissements internationaux. Seule l’Afrique, havre de paix, travailleuse, peut créer de nouvelles ententes et repositionner l’Afrique et sa diaspora dans la voie de la prospérité.

Retour aux sources

“ Nous sommes revenus au bercail ,” dit Andrew Young, président du conseil d’administration de la Sullivan Foundation et ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies ; “ bienvenus à la maison ”, répond en écho, le président Olesegun Obasanjo du Nigeria ; “ frères et sœurs ” introduit les différents discours. L’esprit de retour de l’enfant prodigue a dominé le sommet des chefs d’Etat.

Pour le président Compaoré “ deux nations se sont retrouvées (...) avançant ensemble frères et sœurs américains et qui se battent pour eux-mêmes et pour nous ”

Hope Masters invite les Africains de la diaspora à visiter l’Afrique, à sortir des hôtels pour aller à la rencontre des populations, à vivre d’autres expériences culturelles, loin des recommandations de prudence des chancelleries. Un ancien Premier ministre jamaïcain rappelle que bientôt, sera célébré le bicentenaire de l’abolition de l’esclavage dans les Caraïbes.

Les Caribéens veulent marquer d’une pierre blanche, cet anniversaire. Ils veulent organiser un grand retour sur le continent noir. Il invite tous les Africains à se joindre aux Caribéens pour célébrer cet événement. Entonnant le “ one love ”, il est ovationné par une assemblée plutôt sélecte.

La prochaine communion entre frères et sœurs américains-africains et africains-africains est prévue pour se dérouler en Tanzanie. Le président Zakaria Kiwete a promis de faire de cette rencontre une fête inoubliable.

Tiergou P. DABIRE,
Envoyé spécial à Abuja


Vu et entendu à Abuja

Le président du Faso a reçu en audience le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz. Ce dernier a déclaré à sa sortie d’audience le 18 juillet qu’il est venu encourager le Burkina Faso pour son taux de croissance successif. Il a déclaré avoir encouragé le président du Faso à opérer les réformes nécessaires et à accroitre les ressources des secteurs sociaux, l’éducation notamment.


Le président mauritanien, Ely Mohamed Ould Val est venu s’entretenir avec le président du Faso. Il estime que de tels sommets sont nécessaires (Sommet Sullivan), car ils permettent aux chefs d’Etat de se rencontrer, d’échanger sur les problèmes d’intérêt commun.


Le président sénégalais a dit aux Nigérians que s’ils n’avaient pas besoin du président Olesegun Obasanjo en fin de mandat et dont la tentative de modifier la constitution a été rejetée, l’Afrique en avait besoin. Wade aurait-il déjà trouvé un successeur à Alpha Oumar Konaré à la tête de l’Union africaine ? C’est la question que beaucoup d’observateurs se sont posée.


Ouf ! un ascenseur de l’hôtel Hilton qui a abrité les travaux du Sommet a cédé peu de temps après avoir pris son ascension. Arrivé au niveau 01, l’ascenseur est retombé brutalement, mettant en émoi, la dizaine (14) de passagers dont de nombreuses personnalités et des journalistes.

Après quelques minutes de panique, les secours sont venus délivrer les uns et les autres. Pourtant, les indications gravées indiquent que l’ascenseur peut transporter 21 personnes d’un poids total de 1600 kg.


Le président du Faso : « Des retrouvailles fraternelles »

Ce sommet constitue des retrouvailles fraternelles au double plan économique et sentimental.

L’intérêt sentimental se trouve dans le fait qu’entre cette communauté africaine-américaine et une grande partie de l’Afrique, il existe des liens de sang, des parts d’histoire commune.

Un devoir de mémoire unit ces deux communautés qui ont besoin de se rencontrer, de se parler, de mieux se connaître, se découvrir.

L’intérêt économique, ces rencontres offrent les possibilités de mieux connaître le continent africain, les opportunités qu’il offre, de rendre attrayantes les économies de nos pays afin que les Africains- américains puissent, avec les autres diaspora, venir y investir.

Cela participe du renforcement de nos économies.

Il est d’un grand intérêt pour l’Afrique de prendre sa part de responsabilité dans ce mouvement qui a été lancé par le Révérend Sullivan.

Q : On constate que les investisseurs américains ne sont pas nombreux au Burkina Faso. Est-ce que c’est le Burkina qui ne les séduit pas ?

Le Burkina est d’abord un pays enclavé ; il a ensuite besoin de réformes et nous nous attelons aux facilités de création des entreprises, au code des investissements. Le Burkina a des facteurs handicapants comme le coût de l’énergie, le transport.

Cela au regard des conditions qu’offrent d’autres espaces économiques dans le monde, notre pays n’est pas toujours attrayant.

Nous travaillons à réduire les handicaps que constituent ces facteurs à travers des investissements dans l’énergie, mais aussi en mettant l’accent sur les potentialités qui existent, les surplus alimentaires que nous réalisons notamment et aussi dans le secteur minier où les choses commencent à bouger.

Nous pouvons par des contacts attirer les investisseurs américains dans notre pays. Le programme Millenium Challenge Account (MCA) qui se met en place va davantage séduire, car c’est une grande ouverture sur le continent américain.


Yayi Boni , président du Bénin
« sans la paix, on a plus le développement »

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont estimé que le moment était venu de renforcer le processus de création de richesses et de partage.

Les messages sont centrés sur la nécessité de valoriser l’Afrique pour le bien-être des Africains.

Le sommet a permis le brassage avec nos frères qui, les statistiques le prouvent, investissent en Afrique ou travaillent à la promotion des investissements.

Il faut préparer les esprits et surtout, relever le défi du 21e siècle qui est de faire plus de croissance dans nos pays.

Naturellement, pour faire la croissance, il faut la paix ; sans la paix, on n’a plus de développement, plus d’esprit de cohésion, plus d’initiatives en termes de regroupement régional, plus de production, plus de richesse, plus de partage. C’est cela aujourd’hui, la préoccupation des chefs d’Etat et des peuples qu’ils représentent.

Sidwaya

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