LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

Publié le vendredi 14 juillet 2006 à 09h23min

PARTAGER :                          

Dans ce qu’il est convenu d’appeler « L’affaire Mariam SANKARA contre gouvernement burkinabè », le Comité des droits de l’Homme de l’ONU avait fait des « constatations » et invité le gouvernement burkinabè à y « donner suite ». Après le mémorandum produit dans ce sens par ledit gouvernement, il apparaît clairement que cette cabale politico-juridique devrait prendre fin.

Avant de s’appesantir sur le contenu du mémorandum gouvernemental, il n’est pas superflu de revenir sur le contexte dans lequel est « né » cette affaire dite Mariam SANKARA C/ Burkina Faso afin d’en cerner les tenants et les aboutissants pour ses « créateurs ». Il vous souviendra que c’est en 1997 alors qu’elle vivait toujours en France que la veuve de Thomas SANKARA avait saisi les juridictions burkinabè pour s’entendre dire le droit contre ceux qui auraient « assassiné » son mari.

Une demande qui n’a pas manqué de surprendre l’opinion publique si tant est-il que le président SANKARA était mort dans le cadre d’un coup d’Etat et que jamais en Afrique pas plus qu’ailleurs, les juridictions n’avaient eu à connaître d’affaires du genre.

Nul ne dénie à Madame SANKARA le droit de connaître la vérité sur la mort de son mari, mais, en empruntant cette voie, elle ouvrait une boîte de pandore dont le contenu pouvait avoir des effets boomerang pour elle-même. En effet, comme le rappelle le « mémo » du gouvernement, « les faits objet des constatations du Comité des droits de l’Homme sont anciens et sont intervenus dans le cadre d’un Etat d’exception alors que le Burkina Faso vivait dans une situation d’instabilité politique chronique, marquée par l’absence de pluralisme politique et de mécanismes efficaces de garantie des droits humains ». Une instabilité politique à laquelle le président SANKARA, faut-il le rappeler, a pris part activement. C’est vrai que l’on pardonne tout aux morts, mais cela empêche-t-il pour autant de rappeler les torts que vivants, ils ont fait aux autres ?

Absolument pas, et, la veuve ne s’est aventurée sur le terrain juridique que parce qu’elle était mue par des tartufes politiques de l’ombre. Certains de nos politiciens ont en effet fait de l’exploitation des dossiers judiciaires leur fonds de commerce politique, n’hésitent pas à abuser de la bonne foi des honnêtes citoyens pour les rallier à leur cause. La requête de la Dame SANKARA n’avait guère de chances de prospérer judiciairement et, les recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’ONU en attestent grandement.

Il n’y figure en effet aucune allusion au côté pénal de l’affaire, le comité se contentant de noter que « le refus de mener une enquête sur la mort de Thomas SANKARA, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille et la non rectification de l’acte de décès constituent un traitement inhumain à l’égard de Mme SANKARA et ses fils, contrairement à l’article 7 du Pacte... » (entendez le Pacte sur les droits civils et politiques).

Et, comme principale recommandation, le comité enjoint à l’Etat burkinabè « d’assurer un recours utile et effectif à Mme SANKARA et à ses fils, consistant notamment en une reconnaissance officielle du lieu de sépulture de Thomas SANKARA et une indemnisation pour l’angoisse que la famille a subie ».
Le gouvernement, soucieux du respect de ses engagements internationaux et attaché aux valeurs de l’Etat de droit et de la démocratie, est allé dans le sens souhaité en prenant des mesures de correction, d’indemnisation, de publication des constatations ainsi que d’autres mesures.

Sur ces dernières qui visent à éviter que des « violations analogues » ne se répètent à l’avenir, le gouvernement a précisé que « depuis plus de quinze ans, le Burkina Faso s’est engagé dans un processus de construction d’un Etat de droit démocratique, fondé sur la garantie et le respect des droits fondamentaux de la personne humaine ».

Il appartient à tous ceux qui veulent œuvrer à la consolidation de cet Etat de droit de venir dans la République pour exprimer leur différence sans préjugés, ni intention de « casser » la maison commune. Une invite valable pour Mme SANKARA ainsi qu’à tous ses maîtres de l’ombre.

L’Opinion

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2006 à 10:36, par Jeanne En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

    De l’hypocrisie, rien que l’hypocrisie.
    Ce n’est pas parce que le Burkina était un Etat d’exeption au moment de l’assassinat du président SANKARA qu’il n’y a pas lieu d’angager un procès contre ses assassins. les parents des autres victines devraient aussi avoir le courage d’emboiter le pas à madame SANKARA.
    Ce n’est pas parce qu’il y a eu des dérapages pendant la révolution qu’il faut se taire sur ceux du "Front populaire".
    Ce n’est pas parce que cela ne s’est jamais passé en Afrique qu’il n’y aura pas de première fois, à attaquer les faits d’un Etat d’exception.
    Ce n’est pas parce qu’il y a un semblant de démocratie (qui modiffie la constitution pour maintenir un président au pouvoir) qu’il faut taire une injustice.
    Ce n’est pas non plus une simple journée de pardon qui va éffacer le droit des familles a connaître la vérité sur la mort de leur proche. Quelle hypocrisie !!!

    • Le 14 juillet 2006 à 14:56, par Bakus En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

      A la suite de Jeanne qui m’a précédé, je dirai que cette analyse de L’Opinion est construite autour d’arguments très discutables qui rend le raisonnement presque "plat".

      • Le 14 juillet 2006 à 18:59 En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

        Vous, Bakus et Jeanne, que voulez-vous maintenant ? Il y a une recommandation de l’O.N.U. à laquelle le gouvernement légitime du Burkina Faso s’y est conformé.
        Cela suffit à taire les discussions sauf à s’en têter pour alimenter une polémique inutile qui ne donnera certainement pas plus d’eau et de pain à notre peuple.
        Que chacun se recueille dans le silence et dans l’espérance de jours meilleurs pour notre peuple. Rien n’est jamais acquis... Ange TAMBSOABA, France.

        • Le 15 juillet 2006 à 09:04 En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

          Il y a des gens qui ne vivent que d’entêtement. Le jour où Madame Sankara ira s’asseoir sur les mêmes bancs que ceux qui pleurent leurs parents assassinés, pardonnera aux responsables politiques du passé, nous comprendrons qu’elle aime le Burkina et qu’elle fait oeuvre utile. Vingt ans de larmes çà suffit pour vouloir continuer à pleurer.Enfin, le Burkina n’est pas que le Blaise de 1987. Bouchez vos oreilles et revenez à la famille !

          • Le 17 juillet 2006 à 01:29, par natremy En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

            honte à ceux qui vendent leur dignité.tous le monde sait qui à tuer sankara et pourquoi.
            je veux juste souligner à ceux qui disent à madame sankara de revenir à la maison(mr ange),
            la vie est autres chose.beaucoup ne sont pas pret à vendre leur dignité.sankara pouvait eviter
            sa mort mais,il a accepté mourir pour une raison.si vous n’etes pas en mesure de comprendre
            le message alors je suis desolé.ouvrez bien les yeux et regardez autour de vous et dites moi
            quel sera l’avenir de vos fils.en tant que burkinabe j’ai honte de lire tant d’article ecrit par des
            occidentaux sur la politique de thomas sankara et de voir que mes freres seul pour le desir de
            manger ou d’avoir des faveurs sont obligé de mentire.
            thomas sankara apres quatres ans au pouvoir,combien avait’il en banque ?repondez moi
            et dites qui regne à present et combien a t’il en banque ?plus riche que sont etat qu’il gouverne.
            j’ai honte que l’on me dise que 75% de la population ne peut aller à l’ecole du faite qu’il ya moin
            de structure.combien faut’il pour construire une ecole à trois classe ?combien faut’il pour nourir
            des animaux sauvages ?alors continuons à dormire.
            je rappel à tous ceux qui contribuent à cette mauvaise politique que dans la vie il n’existe pas
            de mistere.chacun recolte ceux qu’il a semé.
            NUL NE PEUT EMPECHER LE SOLEIL DE BRILLER.
            attendez et vous vous rendrez compte que dieux nous donne le temp.
            dans peu de temp les choses vont changer.

          • Le 17 juillet 2006 à 17:28, par Armando En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

            Qui a l’intention de « casser » la maison commune ?La veuve Sankara ?A mon avis c’est tout à fait légitime à elle de réclamer la reconnaissance officiel de la tombe et la correction de l’acte de décès de son époux.
            L’opinion devrait revoir ses analyses.Elles sont très plates.

        • Le 18 juillet 2006 à 00:18 En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

          Tambsoaba ! qu’est-ce que c’est minable comme raisonnement (si on puit l’appeler ainsi) !
          mahdou

  • Le 17 juillet 2006 à 15:50 En réponse à : > Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

    Je viens de lire les réactions des uns et des autres et souhaiterais participer à ce debat vue son importance pour moi et sans doute pour le Burkina Faso.

    Chaque homme doit accepter regarder son histoire et son présent pour construire l’avenir. Nous ne pourrions le faire que par le temoingnage de la valeur que chacun de ces acteurs avait donner à sa constriction. Le Burkina Faso n’est pas une île coupée du reste du monde.

    Pourquoi ne pas faire comme la France après la deuxième guèrre mondiale ? Pourquoi pas donner la chance à la verité de surgir au moins pour une fois ?
    Donner la chance à la justice est un honneur et non une faiblesse.
    Si la demande de Mme SANKARA est mal placée alors où se situe la justice ?
    Que dois-t-on faire pour construire un Etat de droit ?

    Pourquoi sous la revolution il y avait les TPR (Tribunaux populatires de la revolution) ?

    Aucun peuple ne peut fermer une page à son histoire et faire taire les gens. Il est vraiment inutile d’y penser. Essayons ensemble de donner plus de chance à la verité, à la dignité et à l’honneur à chaque fils que nous sommes du Burkina et l’histoire se construira en tenant compte du passée, de nos erreurs pour le bonheur de tous.

    Nous aimons tous le Burkina et chacun veux y vivre dans la paix ?
    Si l’oeuvre de SANKARA avait été aussi antidemocratique, contre les droits humains, laissons la justice le dire. Le Burkina Faso a des juges capables de le dire clairement. C’est tout !
    Les archives nationaux disposent de toutes les preuves, les hommes vivants ou morts existent pour temoigner. Pourquoi chacun veut se mettre à la place de la justice ?

    Voilà le vrai problème : voulons nous un Etat de droit ? OUI OU NON ?

    sI réellement OUI, c’est à la justice qu’appartient les dossiers juridiques et c’est les juges qui decident.

    Le gouvernement n’est pas au dessus de la justice, c’est cela la democratie à mon sens.

    Si SANKARA a été le seul Président Burkinabé a avoir perdu la vie à un coup d’Etat, et s’il merite encore tant de heine alors que depuis 1987 personne n’a temoingné de la violation des droits de l’homme par ce Jeune Président aussi aimable, et si vous connaisser les histoires de la bible, du coran et d’autres phylosophes de cette planette, il y a beaucoup de questions à se poser. Et je vous assure que rien ne pourra taire cette histoire. Mme SANKARA est la figure, la prémière mais il y a le future qui attend et vous serriez bien étonner de ce qui arrivera.

    Le sang reste l’un des liquides sacré qui reserve tant de mistère qu’aucun homme n’a pu maitriser jusqu’à nos jours !

    Vive le BURKINA FASO Digne, libre et Porspère !

    Donald

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique