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Dialogue inter-togolais : L’onction de l’U. E. passe par l’accord des violons

Publié le vendredi 14 juillet 2006 à 09h05min

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Gilchrist Olympio

Le Togo est au creux de la vague depuis le début des années 1990. C’est le moins qu’on puisse dire avec les tourments socio-politiques qui le secoue depuis lors. Avec la disparition du président Gnassingbé Eyadéma et l’accession de son fils Faure au pouvoir, on a espéré des avancées notables de la démocratie dans ce pays vu ses efforts de conciliation. Aujourd’hui malheureusement, tout semble indiquer qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge.

Le dialogue inter-Togolais a du mal à donner des résultats tangibles, ce qui n’est pas pour arranger les choses. Ce dialogue, jeudi dernier, a accouché d’un accord politique de base qui a été signé par sept des neuf délégations (RPT, PDR, CPP, GF2D, REFEMP, CAR et la délégation du gouvernement), qui prennent part aux assises dans l’attente de son amélioration avec le concours d’éventuels facilitateurs pour « un accord politique global ».

Cet accord à peine paraphé suscite déjà des dénonciations du côté de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et de l’Union des forces du changement, principal parti politique d’opposition togolais. Le premier parti cité, par la voix de son secrétaire général, le Pr Léopold Gnininvi, trouve que « le texte de l’accord politique de base ne fait que des recommandations ».

Pour le Pr Gnininvi, cet accord est un incident malheureux qui vient gâcher les choses pour rien. C’est presque un sabotage selon lui, et il faudrait que très rapidement on se remette au travail. Trois jours, à son avis, sont nécessaires aux différentes délégations pour se parler entre elles, les yeux dans les yeux.

L’UFC, pour ce qui la concerne, craint le blocage des pourparlers entamés le 21 avril de l’année en cours, par l’ensemble des partis politiques togolais, sous l’instigation de l’Union Européenne (U.E.). Elle s’élève contre la « méthode cavalière » qui a conduit à l’accord, qu’elle qualifie, du reste, d’ « escroquerie politique contraire à l’esprit de consensus qui devrait prévaloir dans la recherche d’une solution juste et durable à la crise ». Sa conviction est que les acteurs du dialogue inter-Togolais doivent prendre en compte les aspirations de la population.

Le Rassemblement du peuple togolais (RPT), parti au pouvoir, tout naturellement, se félicite de l’accord politique de base. Son porte-parole, Pascal Bodjona, parlant du fameux accord, trouve qu’on peut dire « aujourd’hui, avec satisfaction que les points de désaccord sont des points à rechercher à la loupe ». Pour lui, la révision du mode de scrutin, demandée par les partis d’opposition, ne constitue pas un point de rupture fondamentale et il ne peut donc pas avoir une incidence directe sur la transparence, le caractère démocratique d’une élection.

Revoir le mode de scrutin induit, à l’en croire, des retouches à la constitution. Ce qui parait inadmissible pour les forts du moment au Togo, pour peu qu’on prenne la peine de lire entre les lignes. Ces dénonciations font douter des espoirs de sortie de crise au Togo voisin. Et pourtant, de part et d’autre, il faut lâcher du lest pour espérer avoir la bénédiction de l’U.E., qui a coupé les vivres depuis 1993. Faure et les siens ont grand intérêt à se mettre d’accord avec les acteurs de l’opposition.

L’Union Européenne en fait en tout cas une condition pour actionner la machine de l’aide à accorder au Togo qui en a vraiment besoin. Chacun se doit donc de mettre de l’eau dans son vin. Cela y va immanquablement de l’intérêt du pays...de tous les Togolais de toutes conditions.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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