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Offensive militaire israélienne à Gaza : La solution finale ?

Publié le mardi 11 juillet 2006 à 07h35min

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Voilà bientôt une décade que l’armée israélienne a entrepris une opération de « nettoyage » de la bande de Gaza et d’une partie de la Cisjordanie, consécutivement à l’enlèvement d’un soldat de Tsahall par des forces palestiniennes non identifiées. Une offensive qui prend des airs de « règlement de comptes » définitif au regard de son ampleur et de la résolution de l’Etat hébreu.

En droit dit-on, la légitime défense n’est justifiée que lorsque la riposte est proportionnelle à la menace que subit ou devait subir son auteur. En invoquant la légitime défense pour justifier les récents raids meurtriers entrepris dans les territoires autonomes palestiniennes (plus d’une centaine de morts dont de nombreux enfants) avec à la clé la capture d’officiels palestiniens, Israël ne convainc pas grand monde. Bien sûr, l’Etat hébreu a argué aussi du fait que le Hamas refuse de revoir sa plate-forme politique depuis son accession au pouvoir, ce qui a le « don » de redonner de la vigueur aux « groupuscules terroristes », mais, ce discours occulte une réalité fondamentale = la négation des droits fondamentaux des Palestiniens, dont celui de disposer d’un Etat viable, négation que le Hamas ne peut cautionner en prenant langue avec les « sionistes ». On ne le dira jamais assez, l’incapacité des dirigeants israéliens à recentrer le débat politique au Proche-Orient est la cause de tous les méfaits vécus par cette région.

Un « recentrage » qui doit prendre en compte les vrais problèmes dont la question des prisonniers politiques palestiniens, celle du retour des réfugiés, la question de Jérusalem-Est est plus généralement celle du Lac de Tibériade et donc du Golan syrien. Sur cette dernière question, le gouvernement israélien a accusé la Syrie d’être de « connivence » avec les « terroristes du Hamas » en hébergeant certains de leurs dirigeants, particulièrement les plus « durs » (sic).

D’où les passages supersoniques de l’aviation israélienne au-dessus du palais d’été de Bachar El Assad, le président syrien comme pour lui dire qu’il pourrait être très prochainement dans l’œil du cyclone. Au delà du régime bassiste de Damas, c’est un message adressé à « tous les dirigeants arabes » comme l’ont si bien indiqué les Frères musulmans égyptiens. « Tenez-vous à carreau » au risque de subir le feu du ciel, voilà la substance d’un message qui veut réaffirmer la « primauté séculaire » des Juifs sur leurs cousins arabes. Message idéologique donc, mais pas uniquement, l’Etat hébreu ne pouvant se passer du Golan syrien pour des raisons évidentes.

D’un, à partir des hauteurs de ce plateau, on a une vue imprenable sur tout Israël ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de « nid d’aigle » dans certains milieux militaires.

Avec un régime « ennemi » à Damas, on comprend qu’Israël réchigne à céder la partie syrienne du Golan, chose qu’elle avait fait pour la partie égyptienne après qu’Anouar El Sadate se fut « couché » à ses pieds à Camp David en 1977 sous l’égide de Jimmy Carter. Un acte de « haute trahison » (dixit les Frères musulmans) que le Raïs paiera de sa vie quatre ans plus tard.

Un drame humanitaire

De deux, le lac de Tibériade, véritable réservoir d’eau douce dans cette région aride, s’y trouve et pourvoit l’Etat hébreu tout en lui permettant de faire pousser des agrumes dans le désert brûlant de Jaffa. Stratégie et économie, les deux « mamelles » où tètent toutes les guerres se trouvent donc réunies. Mais, l’on pourrait aller plus loin dans les « spéculations » en s’interrogeant sur la valeur du sous-sol palestinien. Gaza et la Cisjordanie ne sont d’autres que le « continium » de l’Irak, de l’Arabie Saoudite, des Emirats-Arabes-Unis et il n’est pas exclu que ces contrées soient elles aussi des « éponges » à pétrole.

Accepter la création d’un Etat palestinien puissant économiquement aux portes d’Israël, voilà qui est proprement indispensable. Déjà que l’Irak a été détruit parce qu’il constituait une menace virtuelle et que Téhéran est dans le viseur depuis qu’il a un programme nucléaire actif, on comprend qu’un « poste avancé » ne soit pas toléré pour l’heure. « Pas de négociations avec les terroristes », a laissé entendre le Premier ministre israélien Ehut Olmert. Il réagissait ainsi aux propos de Kofi Annan qui avait qualifié la situation de « dangereuse », enjoignant aux Israéliens « d’arrêter » leur offensive pour ouvrir les négociations. Du coup, la situation déjà précaire des populations civiles palestiniennes devient cauchemardesque sous l’œil atone de la communauté internationale. Quant aux dirigeants arabes qui auraient dû être les premiers à crier au scandale et à s’investir dans la résolution du drame, ils observent un silence de mosquée, vassalisés qu’ils sont par l’Oncle Sam, le « grand-frère » protecteur d’Israël.

« Silence on massacre » donc et dans cette occurrence de lâcheté et de compromission, les « actions » d’Oussama Ben Laden, devenu le résistant numéro un, ne pourraient que monter. Traité de « terroriste » parce qu’il a refusé cette mise sous tutelle politico-idéologique et économique, le patron d’Al Qaïda a juré de poursuivre son combat dont la finalité est de bouter les « infidèles » hors de la terre sainte d’Arabie. Disposant de soutiens financiers occultes dont certains se recrutent dans le premier cercle des monarchies arabes, il ne cesse d’élargir le front du combat suivant la bonne vieille méthode de dispersion des forces ennemies. Dernier front ouvert, la Somalie où les alliés de l’Oncle Sam sont mis en difficulté par les tribunaux islamiques soupçonnés « d’accointance » avec Ben Laden.

Aussi, le front irakien que l’on croyait « mort » avec l’assassinat d’Abou Moussab Al Zarquaoui se révèle toujours être un brûlot. Last but not the least, les alliés saoudiens, égyptiens et pakistanais sont secoués sporadiquement par des attentats meurtriers. En somme, la « guerre de libération » de l’Arabie se poursuit et son issue parait plus que jamais incertaine. Même si pour l’heure, l’humiliation tourne à la « solution finale », le Hamas a promis de ne jamais baisser les bras. Alors, le cycle infernal se poursuit.

Boubakar SY (magnasy@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2006 à 12:50, par kaderos En réponse à : > Offensive militaire israélienne à Gaza : La solution finale ?

    Voila qui est ben dit.
    La situation dans cette partie du monde est des plus preocupante.
    Lintrangigence disrael a finir le peuple souverain de palestine doit etre denonce avec la derniere energie.ce qui nest malheureusement pas le cas parceque tout le monde sait que israel est le petit frere de loncle sam.
    Donc silence totale .et cest le peuple palestinien qui meurt.
    Ce qui est encore dangereux cest que cette crise ne se limitera pas a la palestine. elle a deja ateint le liban peut etre bientot la syrie et pourquoi pas liran et toute la partie orientale sera touche. et vive un trosieme conflit mondial.ce qui est sur tot ou tard ce conflit mondial naitra suite a cette crise au proche orient.Cest le souhait de certaine puissances notamment les usa.dans tous les cas on verra sils seront epargnes des consequences.

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