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Comptes rendus de gestion : L’Assemblée générale des ministères serait la bienvenue

Publié le samedi 8 juillet 2006 à 09h49min

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Le mois de juillet au Burkina Faso est en passe de devenir le mois des comptes rendus de gestion. En effet, c’est désormais la période choisie pour la tenue de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat, la désormais fameuse AGSE, une sorte de tribunal des performances où les sociétés d’Etat (SE) et les établissements publics de l’Etat (EPE) passent à la barre.

Une trouvaille de la IVe République qui participe à la promotion de la bonne gestion de ces établissements en même temps qu’elle témoigne du souci du gouvernement de faire de la bonne gouvernance la chose la mieux partagée au pays des Hommes intègres.

Même si les performances en termes d’accroissement des recettes ne sont pas extraordinaires, celles en termes de bonne tenue des comptes et du respect des procédures de bonne gestion financière sont perceptibles d’année en année grâce à la tenue régulière de l’AGSE. Savoir bien gérer le peu de moyens qu’on a, c’est déjà un signe de bon fonctionnement. Cette méthode d’inspection générale publique administrée par le premier magistrat du pays, qui délègue à l’AGSE son PM, mériterait d’être aussi appliquée aux différents ministères.

Ces derniers n’en demeurent pas moins des entités dotées d’une personnalité morale et juridique qui gère la chose publique avec des programmes d’activités et un budget alloué à cet effet. Programme et budget, voilà deux éléments communs aux sociétés d’Etat et Etablissements publics de l’Etat qui font que les ministres peuvent être, dans une certaine mesure, comme des super DG.

Ils peuvent justifier annuellement leur gestion d’autant plus qu’ils sont détenteurs de lettres de mission. Le seul exercice d’arbitrage fait par le ministère en charge des Finances lors des débats budgétaires, sur la base de la comparaison entre les réalisations de l’année antérieure et les prévisions de l’année suivante, ne suffit pas à mesurer la pertinence des performances de chaque département ministériel.

Cet arbitrage tourne d’ailleurs le plus souvent autour du volume des enveloppes à allouer, volume que l’Assemblée nationale se réserve le droit de modifier à sa guise au nom du contrôle de l’action gouvernementale. En dehors de cela, quid des indicateurs de performances d’un département ministériel ?

Certes, ce type d’exercice à la mode AGSE appliqué aux ministères n’a pas cours en Europe, continent modèle de référence des pays africains, mais le processus de développement implique l’expérimentation de formules qui conduisent justement à ce développement. Après le développement, on pourra faire ce qu’on veut. Un gouvernement d’un pays sous-développé ou en voie de développement ne peut pas fonctionner comme celui d’un pays développé.

Les objectifs ne sont pas les mêmes, of course ! Tant qu’on sera sur cette voie du développement, tout le monde devra périodiquement rendre compte de l’exécution de son programme et de sa gestion financière, qu’il s’agisse de deniers publics ou de deniers privés mis à sa disposition, ne serait-ce que pour savoir si le cap est maintenu.

Ainsi, si les ministères jouent le jeu, on mettra les mairies et les gouvernorats dans les rangs pour faire en sorte que la saison de l’AGSE soit aussi celle de l’AGSEIR, l’Assemblée générale des sociétés d’Etat et des institutions de la République.

JOurnal du jeudi

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