Si l’Union africaine a un objectif de premier rang, c’est certainement celui de prendre des décisions courageuses et de les mettre en œuvre en capitalisant les avantages et en tirant leçon des inconvénients.

Le cas Hissein Habré qui n’a pas manqué de faire des gorges chaudes vient d’enregistrer son épilogue même si d’aucuns diront qu’il ne fait que commencer. Dakar et conséquemment le continent, va connaître de ce cas, dossier judiciaire épineux, s’il en est.

Mais pour sauver l’Union, seule sa capacité à régler de tels dossiers va lui conférer une réelle indépendance et en outre la propulser dans l’ère de la démocratie. Celle-ci veut en effet que la quête de justice, le refus de l’impunité figurent aux places de choix dans la construction de notre ensemble.

Certes, bâtir suppose aussi de faire face à la contestation et ici des associations de défense des droits humains remettent en cause l’impartialité du tribunal sénégalais qui sera en charge du cas de Hissein Habré. Ils pensent que le procès n’ira pas au bout de la vérité, toute vision qui nous dévalorise aux yeux de l’opinion internationale. Chacun de nous doit avoir confiance.

Aujourd’hui pensons-nous, il faut plutôt insister sur la nouvelle volonté, du moins sur l’amorce de cette démarche de responsabilité et de prise en charge de nos problèmes. S’en remettre toujours à l’Occident nous éloigne d’une émancipation qui, pourtant, court depuis les indépendances, c’est-à-dire depuis près de cinquante ans. La pertinence du choix de Dakar pour juger Habré, vu cette réalité n’est même pas à disputer. Il le fallait !

Souleymane KONE

L’Hebdo