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Dossier Hissène HABRE : Amnesty international est-elle satisfaite ?

Publié le vendredi 7 juillet 2006 à 08h43min

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A la veille de la rencontre des chefs d’Etat africains à Banjul en Gambie les 1er et 2 juillet 2006, Amnesty international a saisi l’occasion pour faire, par des coups médiatiques, des pressions sur les décideurs du continent. Objectif, obtenir une célérité dans le traitement du dossier Hissène HABRE qui connaissait jusque-là des blocages.

Au Burkina Faso, la section d’Amnesty international s’est également signalée à travers une conférence de presse donnée, le vendredi 30 juin 2006.

Amnesty international va-t-il crier victoire ? Est-il satisfait de la décision des chefs d’Etat sur le dossier Hissène HABRE ? Nous le saurons très certainement dans les jours à venir. Mais en attendant, les chefs d’Etat africains n’ont pas tremblé devant la pression exercée par les organisations de la société civile sur le dossier. Et pour cause ? Les décideurs africains ont tranché lors du sommet de l’UA à Banjul.

Par la voix du président sénégalais Abdoulaye WADE, décision a été prise de juger "l’ex-dictateur" tchadien au Sénégal où il a trouvé refuge depuis maintenant quelques années. Amnesty international, chef de file des organisations de la société civile mondiale, avait toujours exigé que l’ex-président tchadien soit jugé par une juridiction compétente pour tous les crimes qui lui sont reprochés.

Concernant le même dossier, les chefs d’Etat africains s’en étaient remis à un comité d’éminents juristes africains, auquel l’Assemblée de l’Union africaine avait donné mandat "d’examiner tous les aspects et toutes les implications du procès d’Hissène HABRE ainsi que les options disponibles pour son jugement", cela afin d’émettre des observations sur les critères retenus par l’Assemblée pour évaluer ces options.

Aujourd’hui, l’on peut affirmer que les chefs d’Etat africains ont pris leurs responsabilités comme le souhaitaient les organisations de la société civile mondiale, en tranchant définitivement sur le dossier Hissène HABRE.

L’ex-président tchadien ne sera pas extradé vers le tribunal belge de compétence universelle comme le souhaitent bon nombre de personnes et d’organisations. Il sera jugé en Afrique et au Sénégal par une juridiction spéciale africaine après avoir bien sûr examiné et les aspects, et les implications, et les options disponibles.

En attendant donc la réaction d’Amnesty international et ses acolytes sur cette "décision souveraine", il est clair que les chefs d’Etat ont fauché l’herbe aux pieds de tous ceux qui voyaient le destin d’Hissène HABRE finir comme celui du Libérien Charles TAYLOR : c’est-à-dire à la Cour internationale de justice et très certainement dans une prison européenne.

En rappel, il est reproché à Hissène HABRE de rendre compte à la justice des faits de violations massives des droits humains, de tortures, d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires, des enlèvements et disparitions, etc. Des crimes chiffrés à près de 40 000 assassinats politiques et à 200 000 torturés.

Nombreuses aussi sont les actions qui ont été menées par les organisations de la société civile comme Amnesty international pour faire pression. De ces actions l’on peut retenir la déclaration d’un document et qui retrace toutes les violations commises sous la présidence d’Hissène HABRE, la rédaction d’un document après la visite d’Amnesty international au Tchad relatif aux détentions politiques et assassinats politiques dans le Sud du Tchad, etc.

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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