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Daniel Kaboré, maire de Sourgoubila : « Eduquer, sensibiliser et responsabiliser sera notre tâche principale »

Publié le vendredi 7 juillet 2006 à 08h13min

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Elu bourgmestre de Sourgoubila dans la province du Kourwéogo à la faveur des dernières élections municipales du 23 avril dernier, Daniel Kaboré, instituteur à la retraite, a aussi roulé sa bosse au Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA).

Sidwaya l’a rencontré, le mercredi 28 juin 2006, pour parler de ses ambitions pour ses nouveaux administrés mais aussi les difficultés auxquelles il devrait faire face.

Sidwaya : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous présenter pour être maire de Sourgoubila ?

M. Daniel Kaboré (M. D. K) : D’abord, c’est la population qui m’a invité à me présenter. Elle m’a demandé de venir être leur conseiller et je ne pouvais pas refuser, parce que je pense qu’elle a besoin de moi pour servir le département. C’est pourquoi j’ai accepté d’être candidat. Après les élections, tous les conseillers, aussi bien du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dont je suis membre, que de l’opposition, m’ont désigné pour être le maire. Il y avait au total, 38 conseillers et tous m’ont voté pour être le président du conseil municipal.

Sidwaya (S) : Pouvez-vous présenter la commune rurale de Sourgoubila ?
M.D.K . : Notre commune fait partie de la province du Kourwéogo. C’est un département de 474 km2 avec une population de 39.226 habitants.

(S) : Quelles sont vos priorités pour Sourgoubila pour les cinq ans à venir ?

M.D.K . : Actuellement, notre souci premier, c’est d’éduquer la population, la sensibiliser et la responsabiliser, parce que nous avons toujours des comportements anciens comme le mariage forcé qui est encore pratiqué par certaines personnes dans ma commune. Nous allons ensuite, nous attaquer aux problèmes de développement.

Sourgoubila est un département enclavé. Ce qui fait que pour se rendre dans certains villages, nous sommes obligés de passer par la province du Boulkiemdé. Ce qui n’est pas normal. Il faut donc refaire les routes et permettre à la population de travailler, car c’est une zone qui est très riche. Il ya le fleuve Nazinon qui traverse 4 à 5 villages de notre département. Les gens produisent, mais ils ne peuvent pas écouler. Ils sont abandonnés à eux- mêmes. De l’indépendance à 1980, l’Etat n’a construit qu’une seule école. C’est à partir de 1980 que nous avons commencé à construire nous-mêmes nos écoles et actuellement, nous avons vingt-six écoles, mais la plupart d’entre elles sont encore en paillote. Il y a aussi des villages qui sont loin des centres de santé et il va falloir construire des CSPS pour ces localités.

(S). : Où comptez-vous trouver les moyens financiers nécessaires à réaliser tous ces projets ?

M.D.K. : Nous allons essayer de trouver les financements avec l’aide de nos partenaires. Il y a aussi l’Etat même si on ne peut pas tout lui demander, il faut quand même qu’il nous aide à nous développer.

(S) : Quels commentaires faites-vous des dernières élections municipales ? Surtout que votre parti, le CDP, en est sorti grand vainqueur à Sourgoubila avec 32 des 38 sièges de conseillers ?

M.D.K. : Tout dépend de la volonté des populations. Pendant la campagne de l’élection présidentielle de novembre 2005, les gens ont écouté le président Blaise Compaoré Avec tout ce qu’il a promis pour développer le Burkina, nous avons senti que son parti, le CDP, pouvait nous aider à sortir du sous-développement. C’est pourquoi tout le monde nous a pratiquement voté au cours de ces municipales même ceux qui sont de l’opposition.

(S) : Quand on parle de commune, les gens pensent tout de suite aux lotissements. Est-ce que des lotissements sont prévus dans des communes rurales comme Sourgoubila ?

M.D.K : C’est vrai qu’il y a le lotissement à parachever, mais notre priorité c’est d’abord le développement. Le lotissement est un des éléments qui peut développer une zone donnée. Sourgoubila a été lotie en décembre 2005 mais il n’y a pas encore de commission d’attribution. C’est peut-être après notre installation prévue pour le 29 juillet prochain ou en début 2007 que nous allons mettre en place cette commission. Et là aussi, ce ne sont que 700 parcelles à distribuer à cette nombreuse population.

Propos recueillis par Moustapha Sylla

Sidwaya

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