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Commune de Ramongho : Le maire contesté

Publié le jeudi 6 juillet 2006 à 07h33min

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Le maire de la commune rurale de Ramongho a été élu le 10 juin dernier. C’est à peine sorti de ces élections que ce nouveau maire est contesté. Un groupe de 20 conseillers est entré en dissidence. Ils disent ne pas être prêts à collaborer avec le maire si celui-ci est maintenu à son poste.

Vingt des 28 conseillers que compose le conseil communal de Ramongho protestent contre l’élection du maire de leur commune. Ils dénoncent les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces élections le 10 juin dernier. Selon ces conseillers, tout a été organisé pour écarter leur candidat, Naba Sigri, le chef de Ramongho, de ces élections.

Dans ces conditions, ils disent ne pas vouloir collaborer avec le maire nouvellement élu. Ils demandent ainsi la reprise des élections. Ce refus de collaborer s’est matériellement manifesté le mercredi 28 juin où ils disent avoir boudé une réunion du conseil convoquée par le nouveau maire, Mme Awa Ouédraogo.

Ces conseillers se sont retirés à Koudougou pour se concerter. A l’issue de cette rencontre, ils ont adressé une correspondance au haut-commissaire du Bulkiemdé. Dans cette correspondance, ils dénoncent les irrégularités des élections du maire de Ramongho et expriment leur intention de boycotter si ces élections ne sont pas reprises.

Mais au fait que s’est-il passé pour que ces conseillers prennent cette position ?

El Hadj Ouédraogo Boureima, un des leaders des dissidents et Naba Sigri, le chef de Ramongho s’expliquent.

On nous convoque le 9 juin pour les élections du maire. Mais quand nous sommes arrivés, le préfet nous a fait comprendre que les élections n’auront pas lieu parce que les résultats de trois (3) bureaux de vote dont celui de Ramongho-centre ont été annulés. Le chef de Ramongho et Awa Ouédraogo ont été élus sur la liste de Ramongho-centre. Ces deux étaient d’ailleurs les potentiels candidats au poste du maire. On devrait donc attendre la reprise des élections dans ces bureaux avant le vote du maire. Nous sommes donc rentrés.

Dans la nuit du même jour, entre 20 heures et 24 heures, on nous a encore réconvoqués pour l’élection du maire le lendemain 10 juin. Ce que nous n’avons pas compris. Les conseillers des bureaux de vote dont les résultats ont été annulés n’avaient pas reçu de convocation. Pourtant Awa Ouédraogo était présente et a été acceptée dans la salle. Le chef de Ramongho a, par contre été refoulé, alors que ces deux conseillers étaient dans la même situation.

Dans la salle, nous avons essayé de comprendre. Le préfet nous a répondu qu’il a reçu l’ordre de faire voter le maire et qu’il n’a pas d’autres explications à donner. El Hadj Ouédraogo Boureima dit avoir quitté la salle pour protester contre la situation.

Les autres conseillers disent qu’ils voulaient faire la même chose, mais en ont été empêchés vu la présence de gendarmes. Même pour se soulager, disent-ils, c’était un problème car il était interdit de sortir.

C’est donc dans ces conditions que les élections ont eu lieu à Ramongho, ont-ils ajouté.

Selon donc ces conseillers, tout ce travail a été fait pour empêcher le chef de se présenter. Celui-ci dit pourtant être majoritaire. Il aurait avec lui, 14 des 22 conseillers du CDP, les 5 conseillers de l’ADF/RDA et le conseiller de l’UNDD.

Norrago Paul HIRY

Le Pays

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