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Irrigation : de jeunes Suisses testent au Burkina un système bon marché

Publié le mercredi 5 juillet 2006 à 06h00min

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Après avoir développé un système de micro-irrigation dans le cadre de leurs études, des jeunes Suisses projettent de l’installer et de le tester au Burkina.

Révolus les travaux de semestre qui finissent dans un tiroir : les étudiants sont toujours plus nombreux à vouloir réfléchir et travailler sur des projets concrets. « Avec nos capacités, même encore lacunaires, il faut oser réaliser quelque chose de tangible qui puisse améliorer l’existence de quelques-uns sur cette terre », lance à Lausanne Nicolas Crettenand, 26 ans, en dernière année de génie civil à l’EPFL.

Avec treize autres étudiants de quatre sections, il a développé un système de micro-irrigation, et ce sont neuf d’entre eux qui partent cet été l’installer puis le tester au Burkina Faso. « Les buts recherchés sont d’utiliser efficacement l’eau de pluie disponible, de mettre en place un système d’irrigation bon marché et exploitable par la population locale et reproductible dans la région du Sahel », lui fait écho son collègue Ronny Moser.

Des produits destinés à la consommation locale

Le système d’irrigation permettra en fait de cultiver les aliments pour la cantine du complexe scolaire de Guinkouma, un village à l’est de la capitale Ouagadougou, et de vendre le surplus sur les marchés locaux afin de couvrir une partie des frais de fonctionnement de l’établissement. Les produits seront donc consommés sur place et non exportés, précise Lena Hermenjat, étudiante en science et ingénierie de l’environnement.

Rencontrés dans une cafétéria du site universitaire de l’EPFL, nos jeunes finissaient - entre deux examens - de lister le matériel nécessaire à la réalisation de leur projet, une liste qu’ils envoyaient ensuite par courriel aux collaborateurs du CEAS (Centre écologique Albert Schweitzer) de la capitale burkinabée. « Ils sont partenaires de l’ONG vaudoise Nouvelle Planète et notre relais technique sur place. Le suivi scientifique sera quant à lui assuré par un professeur de l’Ecole inter-Etats d’ingénieurs de l’équipement rural ».

Au goutte à goutte

« L’irrigation goutte à goutte que nous proposons n’humidifie que la racine des plantes pour assurer une exploitation maximale de l’eau recueillie », précise Ronny. « On a surtout axé nos travaux sur le goutteur ici à l’EPFL. On a développé un programme qui simule numériquement le réseau avec des trous et on a calibré le programme avec les résultats de nos recherches en laboratoire. Le but de l’opération : compléter et prolonger la période des pluies. L’irrigation existe déjà au Burkina : il faut juste la promouvoir et la rendre techniquement plus performante ».

Le projet a été primé par le concours « Seed-money » de coopération@epfl. « On a reçu 5000 francs, ce qui nous assure le financement de la réalisation du système sur place, c’est fantastique ! »

GABRIELLE DESARZENS
http://www.24heures.ch

P.-S.

Voir aussi : www.guinkouma.org

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