LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Tasuma : Le dernier né de Daniel Kollo Sanou

Publié le jeudi 4 mars 2004 à 12h44min

PARTAGER :                          

Sorti officiellement dans les salles obscure de Ouagadougou le 25 février dernier, "Tasuma" (le feu), le tout dernier long métrage du réalisateur burkinabè Daniel Kollo Sanou, connaît un franc succès auprès des cinéphiles. La page de l’artiste reçoit cette semaine le réalisateur du film où il est question du dur combat que mènent les tirailleurs sénégalais pour rentrer en possession de leurs pensions.

Daniel Kollo Sanou est fils d’ancien combattant ayant grandi au camp militaire de Bobo-Dioulasso, pendant que l’armée française était encore là. Déjà marqué par cette période, le futur réalisateur constatera que beaucoup d’anciens combattants sont morts pauvres et démunis sans avoir la juste récompense de leur participation aux deux guerres mondiales et aux campagnes d’Indochine et d’Algérie. Et pourtant "ce sont les héros de notre histoire, car après eux, il n’y aura plus jamais d’anciens combattants. Ils ont combattu pour des causes qui n’étaient pas les leurs " constate le réalisateur.

En 1989, Kollo Sanou, décide de rendre hommage à ces "héros de notre histoire". Il lui vient alors à l’esprit de réaliser un film de fiction sur "l’histoire d’un tirailleur sénégalais qui à sa libération de l’armée française avait des difficultés pour rentrer en possession de sa pension".

Mais hélas ! bonjour la galère. Car il a fallu attendre quinze (15) ans pour que cette fiction voit le jour. L’origine de cette longue attente ? "Les difficultés de production dans nos pays africains sont tellement complexes que l’on peut mettre facilement plusieurs années pour sortir un film" reconnaît Kollo Sanou Daniel.

Le choix du support a été aussi une des raisons fondamentales, explique le réalisateur. "Tourner un film en 35 mm, c’est s’affronter aux coûts de ces supports fabriqués en Europe où se trouvent les laboratoires qui facturent les coûts des travaux de la pellicule. Ce sont des budgets qui ne sont pas à notre portée," indique le réalisateur de Tasuma.

Autre raison du retard de la sortie du film, des déboires que le réalisateur a eus avec deux producteurs européens qui lui ont coûté six (6) à sept (7) ans. Heureusement, sa rencontre avec le jeune producteur burkinabè Toussaint Tiendrébéogo, mettra fin à ses déboires.

Sans vouloir avancer un chiffre exact, le réalisateur de Tasuma a laissé entendre que son film lui a coûté environ 600 millions de FCFA. En dehors des sorties du film à Ouagadougou, Bobo-Ouagadougou, la promotion du film est assurée par des chaînes de télévision au plan international.

Pour incarner le rôle principal du film, Kollo Daniel Sanou a fait appel à un ami (Mamadou Zerbo) qui a tout de suite adhéré au projet. "Il m’a beaucoup impressionné par son jeu" confie le réalisateur.

Kollo Daniel Sanou souhaite voir son film dans la sélection officielle du prochain FESPACO. "Tasuma" aura certainement son mot à dire au cours de cette biennale du cinéma africain.

Gabriel SAMA
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique