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Union africaine : « L’impunité ne doit pas être une règle sur le continent africain » selon B. Compaoré

Publié le mardi 4 juillet 2006 à 07h57min

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Blaise Compaoré et Yahya Jammeh

A l’issue des travaux du VIIe Sommet de l’Union africaine à Banjul, le président du Faso, Blaise Compaoré a fait le point de la rencontre à la presse burkinabè.

Sidwaya (S.) : Que peut-on retenir de ce VIIe Sommet de l’Union africaine ?

Blaise Compaoré (B.C.) : Ce VIIe Sommet de l’Union africaine s’est interessé à l’intégration et surtout à la création des conditions de paix, de stabilité, de démocratie pour les peuples africains. Nous avons évoqué avec les collègues, les aspects de la rationnalisation des Communautés économiques régionales (CER).

Nous avons également dégagé un chronogramme pour la mise en place des institutions indispensables à toute intégration : une banque centrale africaine, un fonds monétaire pour faciliter les paiements et les transactions entre pays et entre opérateurs économiques. Le présent sommet nous a également permis de faire le point de la paix et la stabilité du continent. La-dessus, des efforts restent à réaliser pour maintenir et consolider les acquis.

Une fois encore, à la faveur du Sommet de l’Union africaine, le continent s’est penché sur ses préoccupations, celles des populations. Des questions relatives aux maladies, à l’éducation, à l’agriculture, notamment la mise en place d’un mécanisme pour la production et la distribution d’intrants sur le continent ont été abordées. Nous repartons de ce sommet confiants que les Africains peuvent encore assumer plus fortement leur destin.

S. : Des dossiers tels que l’affaire Hissène Habré et la création des Etats-Unis d’Afrique étaient également inscrits à l’ordre du jour des travaux. Peut-on savoir ce qui a été décidé en rapport avec ces deux dossiers ?

B.C. : Pour ce qui concerne les Etats-Unis d’Afrique, retenez qu’il s’agit d’une perspective d’avenir pour l’Union africaine. L’objectif, c’est d’arriver à travers l’idée des Etats-Unis, à constituer des Etats africains réellement intégrés sur le plan politique, économique et social. Sur ce dossier, nous avons arrêté un chronogramme avec un projet qui sera encore peaufiné par la Commission de l’Union africaine. Cela concerne à la fois la création d’un exécutif panafricain. Il s’agit de mener des études afin d’avoir beaucoup plus de visibilité sur la coordination de toutes les activités au niveau panafricain.

Car lorsqu’on parle de communautés économiques régionales comme la CEDEAO, la SADEC, L’UMA, la COMESA, il est certain qu’il faudra de plus en plus de capacités à la Commission de l’Union africaine pour coordonner les activités avec celles de différentes communautés économiques régionales. La mise en œuvre du projet « Etats-Unis d’Afrique » court jusqu’en 2015.

Le dossier Hissène Habré pour sa part, s’est inscrit dans les débats généraux sur l’Afrique face à ses crimes. Les chefs d’Etat se sont accordés sur le fait que l’impunité ne doit pas être une règle sur le continent africain. L’Afrique doit suivre l’évolution du monde, à savoir qu’il y a, de nos jours, des principes universellement admis.

Mais l’Afrique doit aussi s’assumer par rapport aux crimes commis sur le continent africain à travers des instruments, des mécanismes juridictionnels, des mécanismes judiciaires pour traiter de ces crimes en relation avec les lois internationales. Pour cela, par rapport au dossier Hissène Habré, l’Union africaine a décidé en relation avec le pays où est réfugié l’ancien président, d’organiser un traitement judiciaire de la question.

Propos recueillis à Banjul
par Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2006 à 19:45 En réponse à : > Union africaine : « L’impunité ne doit pas être une règle sur le continent africain » selon B. Compaoré

    Une fois de plus, le Président COMPAORE confirme sa place privilégiée au sein des institutions sous-régionales africaines.
    Bravo, Monsieur Le Président pour ce que vous faites pour l’Afrique en général et pour le Burkina en particulier. Ange, France.

    • Le 5 juillet 2006 à 19:45 En réponse à : > Union africaine : « L’impunité ne doit pas être une règle sur le continent africain » selon B. Compaoré

      Et oui, bravo au Président Compaoré. Mais quand je pense à ce sommet mon coeur ne peut s’empêcher de saigner. En effet un sujet de la plus haute importance pour la paix et le développement en Afrique a été rapidement et honteusement écarté : le tripatouillage des constitutions par nos Présidents pour s’éterniser au pouvoir. Et je me demande quand est ce qu ’ils se décideront à penser un peu à leurs peuples qui souffrent tant dans les quatre coins de l’Afrique. Certes il en faut du courrage et j’ai espoir que le Président Compaoré ne manquera pas de ce courage là le moment venu, contre vents et marées. En attendant s’il y a bien quelqu’un qu’il faut encourager c’est bien le malien Alpha Omar Konaré. Wait and see

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