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M. Felipe Pérez Roque, ministre des Affaires étrangère de Cuba : “Cuba tient à la présence du Burkina au sommet des pays Non-aglinés”

Publié le samedi 1er juillet 2006 à 08h55min

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Felipe Pérez Roque et Blaise Compaoré

M. Felipe Pérez Roque est ministre des Affaires étrangères de la république de Cuba, sa visite officielle à Ouagadougou du 21 au 23 juin dernier s’inscrit dans la dynamique de la coopération entre les deux Etats, certes, mais le sommet des pays Non-alignés qui se tiendra à La Havane en septembre prochain était l’intérêt principal.

Il se prononce sur l’état des relations bilatérales entre Cuba et le Burkina et défend la nécessité des pays du Sud de consolider leur solidarité et faire bloc pour ne pas rester marginalisés par la mondialisation.

L’Hebdomadaire du Burkina (H.B) : Monsieur le ministre, quel est l’objet de votre visite au Burkina ?

M. Felipe Pérez Roque (F.P.R) : Je suis venu à Ouagadougou sur invitation de mon homologue burkinabè, le ministre des Affaires étrangères, M. Youssouf Ouédraogo. Je suis venu aussi pour réitérer au président Blaise Compaoré l’invitation pour qu’il participe au sommet du mouvement des pays Non-alignés qui se tiendra à La Havane au mois de septembre prochain.

C’est pour cela, que je suis là pour expliquer les détails des préparatifs, et insister sur l’importance que Cuba donne à la présence du Burkina Faso au sommet.

Le Mouvement des pays Non-alignés est intégré par cent seize (116) pays, y compris les 53 pays africains.

A ce sommet, Cuba sera élu en tant que président pour les trois prochaines années. On discutera au cours du sommet de la situation internationale. Cependant un accent sera mis sur les priorités des problèmes des pays sous-développés. Raison pour laquelle nous voulons compter sur la présence des pays africains au plus haut niveau.

Je suis venu également pour passer en revue les relations bilatérales entre les deux pays. Présentement, nous avons une large coopération en matière de santé publique. Nous avons des médecins cubains et des entraîneurs sportifs qui travaillent ici au Burkina.

De même, il y a des jeunes burkinabè qui suivent leurs études à Cuba. Pour les prochaines années, cette coopération sera davantage élargie. Je suis venu enfin pour m’imprégner des récentes informations sur la situation de la région et les efforts déployés pour impulser le développement entre les pays de la région.

H.B : Comment évolue la coopération entre Cuba et le Burkina ?

P.F.R. : Le domaine principal de la coopération entre Cuba et le Burkina est la santé publique. Nous avons en ce moment presque cinquante médecins cubains. D’ici peu, l’effectif sera plus de soixante-dix médecins. Les médecins travaillent déjà dans douze des treize régions sanitaires du pays.

Les médecins cubains font un travail positif. Ils travaillent dans les zones rurales, apprennent les langues autochtones. Ils ont déjà consulté trois cent mille patients.

Nous avons également dans le domaine du sport quatre entraîneurs cubains (trois pour l’athlétisme et un pour la boxe) qui travaillent avec les sportifs burkinabè.

Au mois de septembre, le ministre des Sports sera en visite à Cuba. Sûrement on discutera de l’élargissement de cette coopération dans le domaine sportif.

Troisièmement, la formation des ressources humaines est aussi une préoccupation dans la coopération entre les deux Etats. De nos jours, plus de six cents Burkinabè ont effectué des études à Cuba. Une vingtaine poursuivent actuellement des études en médecine à Cuba.

Mais dans l’avenir, on pourra inclure d’autres domaines d’intérêts de formation et d’échanges. A savoir : la distribution au Burkina des produits médicaux, des vaccins cubains etc.

H.B : Pensez-vous que les pays Non-alignés peuvent encore influencés sur l’échiquier politique international à l’heure de la mondialisation ?

F.P.R. : Ils ont un poids et ils l’auront sans doute. Même si la guerre froide a disparu, même s’il n’existe plus l’Est et l’Ouest, les pays du Sud ont besoin de compter sur une organisation qui incarne des aspirations communes ; afin de lutter pour défendre nos droits. Notre droit au développement, à l a paix, à l’alimentation, à l’éducation, à la santé et notamment notre droit à la souveraineté et à la dignité.

Cela peut se concrétiser que si on est uni. Aucun pays dans ce contexte ne peut réussir seul. Donc pour nous unir, le mécanisme sera le mouvement des pays Non-alignés.

Propos recueillis par Théodore ZOUNGRANA (Tzoungrana@yahoo.fr)

L’Hebdo

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