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Une prison anglaise pour Taylor ? Non, merci !

Publié le lundi 19 juin 2006 à 07h22min

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Charles Taylor est actuellement en détention dans la capitale de Sierra Leone et il porte sur ses épaules 11 chefs d’accusations. Après que le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert au transfert de l’ancien président du Liberia à la Haye pour y être jugé, la Grande Bretagne vient de jeter son pavé dans la mare.

Elle est disposée à héberger l’illustre prisonnier dans une cellule d’une prison de Sa gracieuse Majesté. Quelle gentillesse ! Mais il est certain que la proposition faite par le pays de Tony Blair, d’accueillir l’ancien président du Libéria dans ses geôles, n’a pas ému beaucoup d’Africains.

La détermination du lieu de détention de l’ancien maître du Libéria constituait un blocage pour le jugement à la Haye. L’on apprécie donc à sa juste valeur le volontarisme du gouvernement britannique, surtout que trois pays à savoir l’Autriche, la Suède et le Danemark avaient tour à tour refusé.

Mais une prison anglaise pour le célèbre albinos du Liberia, c’est lui faire trop d’honneur et c’est comme une ouverture à l’impunité. L’on peut tout de même trouver une cellule assez spacieuse en Afrique pour permettre à celui qui, de par sa complicité avec les rebelles du RUF en Sierra Leone, a permis de commettre les pires atrocités.

S’il faut envoyer ce prisonnier encombrant, qui n’inspire aucune compassion dans une prison 5 étoiles où il y a la téloche, le ptit-déj et le canard du jour, force est de constater qu’il n’aura pas le temps de méditer sur les 120 000 morts de la guerre civile en Sierra Leone. Nous pouvons permettre aux Occidentaux de juger nos anciens dictateurs, parce que nous n’avons pas assez de moyens pour le faire, mais qu’on nous laisse au moins le plaisir de les héberger. Ne dit-on pas que l’hospitalité est africaine ?

Coupe du monde de football Nivellement par le haut

La coupe du monde Allemagne 2006 bat son plein, au grand plaisir de tous les téléspectateurs, amoureux du ballon rond. Une compétition qui donne à voir sur les pelouses allemandes, les 32 sélections nationales qui renferment les meilleurs joueurs du moment ; du Brésil à la France, en passant par la Côte d’Ivoire, l’Espagne et autres.

Ce qui est remarquable dans ce mondial, partant depuis quelques années, c’est le rehaussement du niveau du football sur l’échiquier mondial. Lorsque l’on jette un regard sur les résultats des matches qui se sont joués jusque-là, et aussi, le volume de jeu développé par les différentes équipes, l’on constate qu’elles se tiennent au coude à coude.

Hormis un ou deux matches comme Espagne # Ukraine et Argentine # Serbie-Monténégro qui se sont soldés sur des scores presque insultants (respectivement 4 à 0 et 6 à 0), tous les autres étaient très serrés.

Cela dénote d’un certain nivellement du foot à travers le monde. Mais malheureusement, cette uniformisation de niveau ne se fait qu’au sommet, c’est-à-dire qu’il ne s’aperçoit qu’entre une poignée de pays ; ceux qui forment le gotha du football planétaire. Ce sont eux qui nous régalent actuellement ; une sorte de G32 du ballon rond.

Derrière ce petit paquet étoilé, il y a le gros contingent des sans-grades. Ceux qui se contentent de regarder les grands évènements « footballistique » à la télé, sans à aucun moment nourrir l’ambition d’y accéder.

C’est là tout le hic. Mais pourquoi ces équipes du rez-de-chaussée ne prendraient pas l’exemple sur le « G32 » ? Ou bien, se complaisent-elles dans leur situation ? De toute façon, elle n’ont pas le choix et ne peuvent pas faire autrement. Lorsqu’on change d’entraîneur à tout bout de champ et qu’on n’a aucune politique assez rigoureuse de promotion du football, on ne peut que se stagner au bas de l’échelle. Et tous les jours, c’est le perpétuel recommencement.

A un moment donné, on a l’impression que l’on fait du sur place. C’est même parce qu’il n’y a pas de sous-sol à ce niveau, sinon, qu’on allait quitter le rez-de-chaussée pour s’enfoncer davantage sous terre. Que de tristesse !

Observateur Paalga

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