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Humeur : La Coupe du monde des cocus

Publié le lundi 19 juin 2006 à 06h53min

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Des millions de maris scotchés devant les match(e)s, ça fait autant d’épouses disponibles pour les sports adultérins. On ne le dit pas assez, mais la Coupe du monde de foot est un réel facteur d’émancipation du genre féminin. Du moins, de certains de ses membres, à savoir les épouses qui attendent impatiemment cette période pour tromper leur mari.

Si, au quotidien, l’épouse d’un fan de foot subit une dictature dont la télé est le bras armé, durant la Coupe du monde, c’est tout autre chose. Le foot devient une affaire d’hommes. Mettez une fille devant un match, elle va poser des questions stupides : c’est quoi, un hors-jeu, c’est qui, le type avec un sifflet au milieu du terrain, bref, elle va gâcher la fête ! C’est sûr, mieux vaut rester entre mecs. Du coup, certaines esseulées en profitent pour prendre (et s’envoyer en) l’air.

Loin d’être un mythe, l’adultère footballistique est un phénomène sociologique bien réel et dont je peux témoigner, puisque, rien que dans mes relations, j’ai au moins deux mères de famille qui s’y adonnent. Comme il n’y a pas de raison que j’attire plus que quiconque les femmes adultères, j’en conclus que des dizaines de milliers d’épouses font de même.

La première de mes connaissances est fondamentalement BCBG. Son cadre supérieur de mari n’est pas le genre à se passionner pour le foot en temps normal. C’est la Coupe du monde de 1998 qui a tout déclenché. « II allait voir les matchs avec ses collègues, surtout pour rester proche de son équipe de travail. » Du foot mondain, en quelque sorte. « Comme il se sentait coupable, il me disait de passer les soirées avec mes copines. »

Avant les huitièmes de finale, quand le tour des copines fit épuisé, la délaissée s’est laissé inviter par un copain hermétique au ballon. « J’ai pris conscience d’une différence culturelle avec mon mari. »

De fait, le premier de classe qu’elle avait épousé se muait en semi-primate devant un match de foot. Si bien que, pendant que l’époux beuglait de joie à chaque but de l’équipe de France, la Bovary de banlieue chic octroyait au copain serviable l’honneur de lui arracher d’autres genres de cris.

Les mauvais fooIballeurs font les bons amants

La seconde de mes copines, c’est encore autre chose, puisque son mari est un adepte régulier de la religion du stade. « Il va voir tous les matchs dans les bars en bande. En comptant les tournées de bière, ça le fait partir vers 17 heures pour revenir vers 1 heure du matin. »

Le sex-appeal du footballeur professionnel rejaillit-il au moins sur la libido du supporter ? « Non, le foot est toujours plus important que le sexe. Il est excité uniquement par le match. Si son équipe perd, il rentre tôt mais il n’a pas envie de baiser, car il est très énervé. Si elle gagne, il rentre tard mais tellement bourré qu’il n’a pas envie de baiser non plus. Dans les deux cas,je passe à la trappe !. »

Dégoûtée de voir son mari fasciné par une bête pelouse, la copine s’est finalement décidée à profiter des match(e)s pour faire prendre l’air à la sienne, de pelouse. « Si je sors un soir ordinaire, il me pose plein de questions, mais, un soir de foot, il me laisse tranquille. »

Eh oui, durant ce mois de ferveur planétaire, même le plus jaloux des maris fermera les yeux sur l’emploi du temps de sa moitié, de peur qu’une avalanche de questions atténue sa propre liberté footballistique.

Alors, femmes délaissées, envahissez les sites de rencontres Internet, flânez sur les boulevards avec vos copines, rappelez vos amants d’antan, faites comme vous voulez, mais ne laissez pas passer la grâce de ces quatre semaines de liberté qui s’offrent à vous.

ANTONIO FISCHETI (Charlie Hebdo 14.06.2006)

1. Comme dit Philippe Val dans sa chanson Vive le sport : « Pour satisfaire nos libidos, contrairement aux idées reçues, rien ne vaut un bon intello. »

2. Et vous, ex-petits garçons qui, dans la cour d’école, étiez systématiquement relégués dans tes cages et méprisés par les bons joueurs qui vous hurlaient dessus quand vous ratiez Les ballons, vengez-vous aujourd’hui de ces cons dans les bras de leurs femmes.

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Vos commentaires

  • Le 19 juin 2006 à 12:18, par krimau En réponse à : > Humeur : La Coupe du monde des cocus

    Est-ce un article ou un roman biographique sur les prouesses sexuelles d’un maniaque ? Vraiment c’est écoeurant de lire pareille chose ; pendant qu’il parle des femmes adultères, combien de femmes sont cocufiées chaque minute que Dieu fait. Changeons plutôt notre regard sur la sexualité et surtout sur la femme. Elles ont droit de jouir tout comme les hommes qui refusent de pisser à terre.
    Salut, amicalement.

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