La première séance sur le coton, sous la présidence de Madame l’ambassadeur Cristina Aguiar, directrice générale de l’Ecole diplomatique et consulaire de la République dominicaine, a eu lieu le samedi 22 avril 2006 avec comme maîtres d’oeuvre de l’exercice les trois diplomates taiwanais et les étudiants de la première année de l’IDRI, ayant la langue chinoise en option, répartis en délégations représentant le Brésil, le Burkina Faso et les Etats-Unis D’Amérique.

La seconde séance sur les Accords de partenariat économiques (APE), dans le cadre de l’Accord de Cotonou entre l’UE et les ACP, a eu lieu le samedi 3 juin 2006 et a mis face à face les étudiants (Licence RPI et GCI) de l’Université Libre du Burkina (ULB) représentant l’Union européenne et les diplomates taiwanais appuyés par les étudiants de la première année de l’IDRI, ayant la langue chinoise en option, représentant la CEDEAO et l’UEMOA.

Le 22 avril, avant d’entamer l’exercice proprement dit, Madame l’ambassadeur a salué les délégations pour l’option choisie pour aplanir leurs divergences avant la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle a ensuite donné les instructions concernant la simulation et a invité les parties à la négociation à faire preuve de flexibilité et de réalisme afin de parvenir à des concessions acceptables pour un monde plus juste et plus équitable.

L’exercice s’est déroulé à travers une alternance de discussions formelles et de consultations informelles au sein et entre les délégations. Des questions relatives à l’aide publique au développement, en plus des subventions américaines, ont fait l’objet de débat. Les délégations, à travers des concessions et des contre-concessions, ont abouti à un consensus en deux points. Les Etats-Unis acceptent de supprimer les subventions directes aux cotonculteurs américains d’ici la fin du mois de décembre 2006. Les négociateurs proposent la création d’un fonds d’aide aux pays les moins avancés. Les modalités de fonctionnement et d’utilisation du fonds seront précisées par une négociation ultérieure.

Principes démocratiques et bonne gouvernance

Les délégations burkinabè et brésilienne ont émis le souhait de la tenue de cette rencontre sur le fonds dans des délais les plus brefs.

Les qualités exceptionnelles de la présidente ont permis d’aboutir à un consensus après quatre heures de débats. Par la suite, Madame Aguiar a partagé avec les futurs diplomates son expérience de négociatrice internationale, en évoquant entre autres, sa participation aux négociations sur le statut de Rome, sur la Cour pénale internationale et aux travaux à l’UNESCO, en tant qu’expert de la République dominicaine. Avec humour, elle a interpellé un négociateur sur les bonnes manières : « Il faut toujours remercier la personne qui vous donne la parole ». Didactique, cet exercice en est un exemple, et l’Institut diplomatique et des Relations internationales de Ouagadougou renouvelle sa reconnaissance à cette promotrice de la coopération sud-sud, en mission d’enseignement au Burkina Faso, pour la deuxième année consécutive.

Le 3 juin à Abuja, les délégations ont débuté leurs travaux en présence du directeur général de l’IDRI, l’ambassadeur Mouhoussine Nacro, et le recteur de l’Université libre du Burkina, le professeur Ambroise Zagré.

Les délégations représentant les Etats membres des organisations respectives ont affirmé leurs positions à travers des déclarations préliminaires. Elles ont bénéficié d’un expert de l’UE et d’un autre représentant la CEDEAO/UEMOA, qui ont dirigé avec efficacité les débats.

La substance des discussions a porté sur l’élargissement des marchés existants, l’établissement d’un cadre stable, transparent et prévisible pour l’activité économique et la facilitation des échanges entre l’UE et l’Afrique de l’Ouest. La démocratie, la bonne gouvernance et la stabilité en Afrique de l’Ouest se sont invitées aux débats, perçues comme des conditionnalités pour l’exécution de l’aide au développement.

Les délégations de l’Afrique de l’Ouest ont pris l’engagement ferme de respecter les principes démocratiques et de bonne gouvernance et de travailler à promouvoir la paix et la sécurité. L’Union européenne s’est dit disposée à apporter l’aide nécessaire à la région pour le dynamisme de son marché intérieur et pour son insertion à l’économie mondiale, notamment en procédant par la suppression des subventions agricoles et en accordant à la région l’initiative « Tout sauf les armes ».

Cette simulation fait suite à un exposé sur la négociation multilatérale, présenté par Madame Aziza ACHMOUCH, Chargée de mission de l’Institut de Recherche et d’Enseignement sur la Négociation en Europe (IRENE - ESSEC/Paris) auprès de la Commission européenne, le samedi 20 mai 2006 à l’IDRI. Elle a séjourné à Ouagadougou dans le cadre d’une mission d’enseignement sur les simulations de négociation à l’IDRI. Les différentes délégations ont pu suivre cet exposé qui rentre dans le cadre de la préparation de la simulation entre les deux établissements.

Les deux responsables des établissements impliqués réfléchissent à l’institutionnalisation de ces exercices.

Poussi SAWADOGO (IDRI/Ouagadougou)

Le Pays