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Plan-Burkina : 6,5 milliards pour l’éducation de la jeune fille dans dix provinces

Publié le mercredi 14 juin 2006 à 07h10min

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James Fritz Foster

Afin de constater de visu les réalisations de Plan-Burkina, à deux mois de la fin de l’année 2006, M. James Fritz Foster, représentant-résident de Plan-Burkina a entrepris une tournée à Gaoua, du 29 au 31 mai 2006 pour rencontrer le staff de Plan- Gaoua et les communautés afin de toucher du doigt les problèmes. A cette occasion, M. James a accordé une interview à Sidwaya.

Sidwaya (S). : Vous êtes représentant-résident de Plan-Burkina. Aujourd’hui, l’on parle de CCCD (Développement communautaire centré sur l’enfant), de quoi s’agit-il ?

James Fritz Foster (J. F. F.) : Ce que nous appelons le CCCD est une approche que Plan utilise mondialement qui a deux aspects. C’est de renforcer les communautés et de donner un espace pour que la voix des enfants soit écoutée. Donc dans cette approche, Plan est plutôt un accompagnant, un facilitateur au lieu de quelqu’un qui fait des choses à la place de la population elle-même. Bref ! Ç’est ça le CCCD.

Vous êtes à la fin de l’année fiscale au cours de laquelle a été expérimentée cette approche, quelle leçon pouvez-vous déjà tirer ?

(J. F. F.) : Il y a effectivement quelques observations, vous savez à la fin de l’année, les mois de juin et juillet, on va effectuer dans chaque zone, une rencontre avec les autorités pour justement tirer les leçons officiellement. Mais on peut constater que cette approche a eu des lacunes et aussi des réussites déjà. Ça dépend beaucoup de la communauté et de la façon dont Plan a expliqué l’approche.

Vous savez que quand la gestion est confiée aux communautés, chaque communauté va la prendre à sa façon, il y a des communautés qui vont la prendre bien et vite, d’autres bien et lentement, il y a aussi des communautés qui ne vont pas faire très bien et lentement et d’autres pas très bien et vite, et on voit que les 10% que les communautés doivent donner à chaque projet n’est pas en espèces mais en main d’œuvre. Des fois, certains ne l’acceptent pas, par contre pour d’autres, ça ne pose pas un problème. Donc les leçons seront tirées à la fin de cette année fiscale et on va réviser la politique parce qu’il est prévu, que chaque année, la politique de cette approche soit révisée avec les partenaires , la société, le gouvernement etc. Peut-être qu’au mois de juillet, on peut avoir les choses plus claires et comment on va procéder pour l’an prochain.

S. : Avec Bibyr Radio, quel est le bilan que l’on peut faire ?

(J. F. F.) : Le bilan ? Tous les partenaires étaient réunis à Ouagadougou à peine un mois et ils ont bien identifié en groupe, les faiblesses et les points forts. Je pense que les points forts étaient de donner aux enfants un lieu où ils peuvent s’exprimer, c’est primordialement, la réussite du programme. Les faiblesses, ce sont les choses que l’on peut corriger facilement, par exemple, les radios qui ne sont pas durables, les radios sont très petites pour capter les fréquences, les repas pour les enfants. Mais grosso modo, je pense que le terrain a été très positif. Je pense que l’une des conclusions étaient de voir comment élargir ce type d’enregistrement pour inclure tous les sites de radio qui diffusent ce programme.

S. : Très prochainement, il y aura du côté du Mali, un certain nombre d’activités, notamment, l’enregistrement de certaines émissions, comment tout cela a été concocté ?

(J. F. F.) : Effectivement, la semaine prochaine il y aura une rencontre mondiale que Plan est en train de parrainer sur le thème : "Les médias et la jeunesse". Donc, il sera question des projets comme Bibyr Radio, je suis enfant mais j’ai aussi mes droits" qui a été diffusé ici au Burkina dans plusieurs langues. Cette rencontre va regrouper beaucoup de projets du monde qui vont nous montrer comment la jeunesse, les enfants, impliqués dans les médias peuvent aider à leur développement et celui du pays. Ça sera un lieu d’échanges important. Une vingtaine de personnes du Plan y assistera, je pense qu’à leur retour, ils vont nous faire le compte-rendu.

S. : Quel est l’objet de votre visite à Gaoua ?

(J. F. F.) : C’est une visite simplement de rencontre avec le staff de Plan-Gaoua et les communautés pour toucher du doigt les problèmes et apprécier les difficultés de terrain. Cette année, mon temps a été beaucoup pris avec un projet qu’on a avec le programme MCA (Millenium Challenge Account) et avec lequel Plan a gagné un financement de 6,5 milliards avec eux pour l’éducation de la jeune fille. Il y a dix provinces du Nord et de l’Est qui sont concernées malheureusement pas le Sud-Ouest. Plan est chargé de la construction de 132 complexes scolaires avec ce projet. Raison pour laquelle je n’ai pas été trop sur le terrain et à Gaoua pendant ce mois. Mais cette visite, c’est toujours un plaisir de venir ici voir tout le monde. On a pu aller à Kampti, Loropéni, Bouroum-Bouroum, voir sept (7) projets communautaires, les agents de développement communautaire (ADC).

S. : Quelle appréciation faites-vous des réalisations sur le terrain ?

(J. F. F.) : Comme je l’ai dit tout à l’heure, il y a des communautés où les projets traînent pour diverses raisons. Il y a des communautés où ils ont déjà complété leur projet. Cette année donc, ils sont libres. L’année prochaine, ils peuvent commencer un autre projet. Vous savez tant qu’une communauté ne complète pas son projet, elle ne peut pas entamer un autre ; donc nous souhaitons que les communautés prennent les projets au sérieux pour eux-mêmes et pour que les communautés voisines puissent en profiter.

S. : Comment préparez-vous le XXXe anniversaire de Plan ?

(J. F. F.) : Il se prépare très bien. Au mois de janvier, nous avons commencé quelques activités au niveau national et au niveau de chaque bureau et c’est juste pour attirer l’attention des populations que Plan est là depuis trente ans pour les communautés et les enfants et pendant trente ans, on a dépensé une somme de quinze millions (15 000 000) de dollars qui n’est pas une petite somme donc, c’est tout juste pour attirer l’attention que Plan est là pour défendre les droits des enfants et nos projets vont aux droits de l’enfant.

S. : Justement à propos des activités prévues est-ce que vous pouvez nous donner un aperçu de ces activités ?

(J. F. F.) : Au niveau du bureau, il y a une journée portes ouvertes, et le monde peut venir voir ce que Plan fait avec les communautés. Dans les célébrations ponctuelles comme la Journée de l’enfant africain le 16 juin, on va parler un jeu des trente ans. Mais vous savez que ne n’est pas pour célébrer tout simplement mais nous devons toujours attirer l’attention de la population sur les besoins de l’enfant et aussi rappeler que l’enfant qui vit, a des possibilités devant la société. Il y a des activités prévues d’ici au mois de décembre.

Entretien réalisé par Assany SAWADOGO
AIB/Gaoua

Sidwaya

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