LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Elections de 2005 et 2006 : Le peuple a sanctionné ses ennemis

Publié le mardi 13 juin 2006 à 08h12min

PARTAGER :                          

Toutes les élections qui étaient prévues au Burkina en 2005 et 2006 ont eu lieu. Avec le recul, le Rassemblement patriotique du Faso (RPF), qui n’a pris part à aucun scrutin, analyse les résultats des partis. Son président, Abraham Nignan, conclut que le peuple a sanctionné ses ennemis à travers les urnes.

Les élections présidentielle et municipales sont, aujourd’hui, derrière nous. Et les résultats sur le terrain donnent à réfléchir. J’invite les citoyens burkinabè à jeter un regard rétrospectif sur les résultats de ces échéances, l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 et les municipales du 23 avril 2006. Cela nous permettra de déterminer le poids du parti au pouvoir et celui de ses alliés opposants, ceux qui ont accepté de le légitimer en l’accompagnant à ces élections.

Sur une population d’environ 13 millions d’habitants, après tant d’années de propagande, d’achat de consciences, de corruption, après tant d’années de fausses promesses sur le terrain, le pouvoir et sa pseudo-opposition n’ont eu, à eux deux, que les voix de 2 085 875 votants lors de la présidentielle. Sur 13 millions d’habitants, le parti au pouvoir s’en est sorti avec 1 674 966 votants. Le parti venant en deuxième position a récolté 103 216 voix, contre 54 550 voix pour le 3e, 47 505 pour le 4e, 42 405 pour le 5e, 36 346 pour le 6e, 33 455 pour le 7e, 23 433 pour le 8e, 21 735 pour le 9e, 18 165 pour le 10e, 15 753 pour le 11e, 7 802 pour le 12e et 6 494 pour le 13e.

Pour ce qui est des municipales, il y a eu en tout 1 870 000 votants. Le vainqueur, toujours le CDP, se réjouit avec 15 000 conseillers sur 17 000 à élire. Ses pseudo- opposants n’auront acquis que 2 000 sièges.

Ces résultats font-ils honneur à notre démocratie ? Ces partis qui ont choisi de s’exhiber ainsi sont-ils conscients de leur échec cuisant ? Que recherchaient-ils en allant à ces élections ? L’ont-ils eu ? Eux seuls pourront répondre à ces questions. S’ils sont conséquents envers eux-mêmes, ils sauront qu’ils sont, dorénavant, dans le même sac que le pouvoir, et qu’ils ne sont pas soutenus par les populations, qui ont découvert aujourd’hui leur vrai visage. On ne peut pas contester la légitimité d’une personne qui organise une élection, et l’accompagner à cette même échéance !

Une opposition en train de perdre la raison

Quand Abraham Nignan monte au créneau pour relever ces inepties et anomalies de notre démocratie, certaines personnes se sentent visées et crient à l’attaque. Je n’ai jamais eu d’ennemi individuel. Mon ennemi, c’est cette opposition qui ne sait pas sur quel pied danser. Cette opposition qui se cherche et qui, à force de vouloir gagner le plus vite possible, est en train de perdre la raison. Il y a de grands hommes politiques sur l’échiquier national aujourd’hui. Je les respecte tous, même s’ils sont faux.

Je dois aussi respect au capitaine Blaise Compaoré, même si nous ne sommes pas d’accord sur la façon dont il gère le pays. Le peuple et moi avons un ennemi commun, ceux qui veulent manger sur le dos du peuple. Ceux qui veulent marcher sur le peuple, profiter du peuple et jouir de toute la richesse du pays.

Ce vote infime de la population est, pour moi, "un vote-sanction". Je ne cesserai pour ce faire, de remercier notre vaillant peuple.

C’est un échec cuisant que le CDP et ses opposants chéris ont essuyé.

Cela doit leur donner à réfléchir. Le CDP, parce qu’il est toujours au pouvoir, peut toujours se réjouir d’avoir gagné ; mais avec combien de voix ? C’est une honte pour ce parti qui se dit grand ! Un véritable parti peut mieux faire. Quant à cette opposition, on ne finira jamais d’en parler.

Nus devant Dieu et les hommes

Ces partis qui continuaient d’avancer masqués savent dorénavant qu’ils sont nus devant Dieu et devant les hommes. Une fois de plus, le peuple a montré qu’il avait suffisamment été berné. A défaut de se dissoudre dans le CDP, ces partis gagneraient à devenir des projets ou des ONG. Je n’ai aucune intention de dénigrer un quelconque parti. Au contraire, j’ai la ferme volonté de les amener à

prendre conscience de la situation, pendant qu’il est encore temps. Si je fais la différence entre les alliés du parti au pouvoir et la vraie opposition, c’est parce qu’à côté de ces personnes qui ont toujours trompé leur peuple, il y a des hommes et des femmes capables de relever le défi de la démocratie dans notre pays. Ces personnes ne se sont pas encore prononcées. Quand elles se feront voir au grand jour, le peuple saura que l’heure du changement est arrivée.

Ces personnes-là ne sont pas des ennemis du peuple. Pour le moment, elles agissent dans l’ombre et laissent le temps au peuple de séparer le bon grain de l’ivraie. Quand l’heure sonnera, elles seront là et le Burkina reverra son éclat d’antan. Le Burkina sera aussi respecté qu’il l’était jadis.

Je demande aux patriotes de laisser jaser les opposants alliés à Blaise. Le peuple les a découverts au grand jour.

Nous ne répondrons pas à leurs provocations car, comme le dit un proverbe de chez nous, "si un âne te donne des coups de pattes, il ne faut pas l’imiter".

Le Président du RPF,
Abraham NIGNAN

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?