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Sana Bob, l’homme de la dernière chance

Publié le jeudi 19 février 2004 à 07h58min

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Chaque semaine, Sidwaya, votre quotidien national accordera cette page à "l’Art en grand". Les artistes (plasticiens, chorégraphes, musiciens, cinéastes peintres, poètes, hommes de théâtre...) seront reçus à travers cette page chacun selon son art. Sidwaya à travers cette initiative veut apporter sa contribution à un meilleur devenir artistique et des arts dans notre pays. L’artiste Bob Sana a l’honneur d’avoir cette page.

Rentré de Côte d’ivoire en 2001, l’artiste-musicien Sana Bob, Sana Salif à l’Etat civil, s’est déjà fait un nom dans le monde de la musique. Ce charpentier de formation s’est résolument investi dans la musique et bon an mal an vit de son art. Découvrons ensemble l’auteur de Nasame (titre de la chanson-fétiche de son album "Dernière chance"

"Je suis un rastaman mais je ne fais pas du reggae tel qu’il est. Le tradi moderne est mon genre". Voici comment se présente musicalement Sana Bob. Son dernier album "Dernière chance" avec sa chanson-fétiche Nasame a fait courir les foules et il a fallu encore presser de nouvelles cassettes pour combler les nombreux fans. L’artiste fait dans les chansons "tristes" inspirées d’histoires vécues dans les familles africaines.

"La musique burkinabè doit pouvoir être identifiée parmi toutes les musiques du monde," dira Sana Bob qui cite les exemples du Mali, du Sénégal, de la République Démocratique du Congo (RDC)... "Il existe 65 ethnies au Burkina Faso, il devrait être connu 65 mélodies, 65 danses etc.", ajoutera l’artiste. Rentré au bercail par le "cafouillage de Guéï", les artistes burkinabè selon Sana Bob doivent se battre pour avoir leur propre identification, même si des heureux exemples voient le jour avec des artistes comme Bill Aka Kora.

Se battre, beaucoup d’artistes le font, mais dans un dénuement total pour beaucoup d’entre eux. Par Sana Bob, le Programme de soutien aux initiatives culturelles (PSIC) ne semble pas faire confiance aux artistes de la diaspora. Pour le musicien, il faut que le "PSIC sache que l’opération Bayiri concerne aussi des artistes et malheureusement ils ne courent pas les rues les artistes à avoir bénéficié de l’aide de cet organisme culturel". En ce qui concerne le cas propre de l’artiste, "cela fera deux (2) ans que son dossier est déposé au PSIC", alors que des artistes de la diaspo ont contribué à l’essor de la musique burkinabè, constate-t-il.

Au Burkina Faso, l’artiste vit de la musique car le métier de charpentier ne nourrit pas son homme. Il avouera vivre quand même une situation difficile avec deux ou trois concerts par mois.

Des nuits des Kooswego en vue...

Au-delà du quotidien pour survivre Sana Bob envisage d’organiser un gigantesque show musical intitulé les "Nuits des Koosweogo". Ces nuits des Koosweogo (diaspo) se veut un projet musical des neuf (9) villes du pays. A cette occasion, les artistes de la diaspora organisent des visites aux chefs coutumiers pour mieux se "rééduquer". "Les Nuits du Koosweogo" sont prévues pour se dérouler cette année et survivront pour nos vedettes venues des bords de la lagune Ebrié.

Quant à l’artiste Sana Bob, l’année 2004 verra la sortie de son nouvel album "Ragninyé" (N’oublie pas) qui prône la scolarisation des enfants. L’un des titres-phares de cette album "Zoe n Kuli" (repartons) chante la crise ivoirienne et ses conséquences d’où est "revenu sans rancune" l’artiste.

Fernando GUETABAMBA
Sidwaya

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