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Dédougou : Ce qui attend le nouveau maire

Publié le lundi 12 juin 2006 à 07h51min

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Pour mener à bien les missions à lui confiées Gnami Valentin Konaté, nouveau maire devrait s’inspirer des insuffisances et erreurs de son prédécesseur. Il devrait dans un premier temps chercher à poser un diagnostic clair des maux qui minent la cité avant d’appliquer une thérapie de choc.

5 ans c’est certes beaucoup mais peu à la fois. Première urgence, le maire doit être actif sur le terrain en brisant la barrière qui existe entre l’autorité communale et les populations ; toute chose qui lui permettra de s’attaquer à l’émergence d’une meilleure citoyenneté.

Ce travail pourrait relever le niveau de citoyenneté des populations et permettre de prétendre à un bon taux de recouvrement, car l’incivisme est un fléau qui s’est bien installé dans la cité de Bankuy. Cette initiative permettra aussi à la population d’assumer ses droits et devoirs et de vivre en harmonie avec ses dirigeants. Cette approche participative participe de l’éveil des consciences dans le milieu. L’amélioration du cadre de vie doit aussi être un des combats urgents des nouvelles autorités communales.

L’assainissement et l’aménagement des zones précaires sont indispensables parce qu’ils traduisent aux yeux des populations, le succès et la sécurité foncière. La question de l’hygiène doit être résolue par la création d’un service d’hygiène digne de ce nom. Il y va de la santé des populations. Des zones périurbaines devront être aménagées contre la divagation des animaux qui constitue un phénomène galopant et qui est à l’origine des multiples accidents de circulation dans la ville.

L’état de la voirie est loin d’être le meilleur à Dédougou. Le maire et le conseil municipal devraient développer des initiatives pour juguler ce problème qui devient récurrent en période de saison des pluies. La jeunesse qui est le fer de lance de tout processus de développement devrait être impliquée dans toutes les actions du conseil municipal.

Un travail de titan doit être fait pour conscientiser cette frange de la population pour qu’elle perçoive l’importance de ces actions. Elle a une capacité de réaction positive, qu’on le veuille ou pas, elle est au début et à la fin. En responsabilisant les jeunes, on pourra résoudre du même coup leur problème qui est celui du chômage.

Enfin, Gnami Valentin devrait avoir une oreille attentive à l’endroit des opérateurs économiques. Véritables ressources économiques pour le développement, et potentiels investisseurs, ils sont le plus souvent le miroir d’une cité. Et il est bon de les avoir avec soi que contre soi. En tant qu’enseignant de formation, le maire devrait développer toute une pédagogie dans sa gestion de cette commune qui a ses exigences.

En acceptant de prendre les rênes de la commune, Gnami Valentin sait qu’il fera quotidiennement face au déphasage entre sa volonté de faire et les réalités du terrain. L’apprentissage va sans doute être permanent, malgré son expérience dans le management. Mais en politique, les choses se présentent souvent d’une autre manière. Le courage, la détermination et la conviction seuls ne suffisent pas souvent. Des difficultés de tous ordres se présenteront sans doute et il appartiendra au maire d’avoir des ressources pour galvaniser sa troupe.

Hakani Elisabeth Kondé, ancien maire ne nous disait-elle pas dans une de ces dernières interviews en tant que maire que « le fauteuil du bourgmestre de Dédougou n’est pas d’or et qu’il s’agit plutôt d’une chaise chaude où l’occupant est au four et au moulin » ? Tous les Bankuivillois ont les yeux rivés sur leur maire et certains se disent prêts à apporter leur concours dans la construction de la cité.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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