Cette première rencontre à été boycottée par les élus du CDP qui protestent contre une décision du MATD. Conséquences, la session n’a pu se tenir.

Après donc des négociations entamées entre le RDB et le CDP pour une meilleure cohabitation au sein du conseil municipal de la citée du paysan noir, le fossé semble se creuser davantage entre ces partis.

En attendant que le tribunal administratif, saisi par le CDP, tranche un litige entre ces partis, lors d’une audience prévu pour le 8 juin 2006, et relative au nombre de conseillers, la cohabitation pourrait se compliquer entre eux pour les 5 ans à venir.

Pourtant on aurait pu éviter une telle situation si tout avait été bien mené par les acteurs en présence. En venant à la convocation pour l’élection du maire, le CDP, dit-on, n’avait pas l’intention de présenter un candidat.

Chose qui rassurait sur les informations qui faisaient état d’achat de conseillers RDB par le CDP. Après l’élection du maire par les seuls conseillers du RDB, ces derniers ont tout naturellement occupé le poste de 2e adjoint, qu’ils avaient voulu céder au CDP.

Ils ont aussi par consensus proposé quelqu’un au poste des affaires générales et culturelles, qui doit être occupé par le CDP. En clair, le RDB est prêt à gérer sans partage la destiné de la commune. Mieux, ils ont aussi arrêté les conseillers devant siéger au conseil régional.

L’une des conséquences et non des moindres pour le CDP, c’est que ce parti voit, après sa défaite au scrutin du 23 avril, ses ambitions compromises au niveau du conseil régional.

A Banfora, le CDP ne pourra pas se faire représenter au niveau du conseil régional. Et ce sont les ténors mêmes du parti à Banfora qui se verront barrer l’accès au conseil régional.

Ainsi, la secrétaire provinciale du CDP, Habibata Coulibaly, le maire sortant, Sagnon Yacouba, Jean Pierre Soulama, pour ne citer que ceux-là et qui pouvaient postuler, se voient recalés. C’est dire que le président du conseil régional ne viendra pas du chef-lieu de région, chose qu’ambitionnait pourtant le CDP, qui, à coup sûr, contrôlera ce conseil.

En effet, il aura 30 conseillers sur les 34 que comptera le conseil régional, le RDB ayant pris le dessus à Banfora et à Soubaka. Au CDP, on envisage de trouver le président de cette structure dans les départements et il pourrait venir de Bérégadougou ou de Niangoloko.

De son coté, le RDB se voit également handicapé par sa faible représentativité au sein du conseil régional, chose qu’il voulait réparer en demandant au CDP un représentant sur bon nombres de départements de la région lors des négociations.

Equation difficile pour le CDP du fait que cela ne pourrait pas s’imposer aux départements. Le rayonnement du RDB restera donc locale et sera tributaire des humeurs du CDP.

En effet, l’écart de conseillers (40 contre 35 pour le CDP selon la décision du MATD) reste si minime qu’il serait difficile au RDB de manœuvrer facilement. Surtout que le conseiller RDF roule pour le CDP.

Ainsi, le RDB pourrait se voire en difficulté, n’ayant pas les 2/3 du conseil c’est-à-dire 51 conseillers. C’est du reste une des raisons qui a fait avorter le premier conseil convoqué par le nouveau maire.

Au regard de cette situation, ils sont nombreux à craindre une évolution négative des rapports au sein du conseil municipal de Banfora et qui pourrait compromettre le développement de la ville.

Mais ces partis peuvent toujours éviter cette situation en renouant le fil du dialogue. Cela, du fait que les différentes commissions du conseil ne sont pas entièrement formées et encore moins celles du conseil régional.

Luc Ouattara
L’Observateur Paalga