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Obsèques de Robert Guéï : Calculs politiques autour d’un mort

Publié le jeudi 8 juin 2006 à 06h58min

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Feu Robert Guéï

Assassiné aux premières heures de la rébellion, le général Robert Guéï, l’ancien chef de la junte militaire qui avait pris le pouvoir le 24 décembre 99 en Côte d’Ivoire, poireaute toujours dans une morgue d’Abidjan en attente d’une sépulture.

On se souvient encore comme hier, qu’à l’aube du 19 septembre 2002, les autorités ivoiriennes avaient vite fait de désigner le général comme le responsable de l’attaque d’Abidjan. Elles l’accusaient d’avoir fomenté ces assauts en vue de renverser le régime en place pour ainsi, revenir aux affaires.

A la cathédrale Saint-Paul où il s’était réfugié, le général a été « extradé » puis exécuté sommairement par des élément des forces loyalistes. Les images de la télévision ivoirienne l’on montré en tenue de sport, gisant sur le bas-côté d’une rue abidjanaise.

Quatre ans après les faits, on peut, selon les croyances ancestrales, avouer que l’âme de mon général erre toujours puisque son corps n’a pas encore été inhumé. Impossible donc pour lui de mériter le doux sommeil du juste, encore que le concernant, il ne soit pas évident que ce qualificatif seye.

Après avoir passé quatre dans l’indifférence générale, voilà que la dépouille mortelle de Guéi occupe aujourd’hui le devant de l’actualité au pays d’Houphouët, où elle est au centre de tractations politiques et de trafics d’influence divers.

Subitement, tout le monde veut de ce corps et se préoccupe de son inhumation pour en récolter des dividendes politiques.

Et voilà la polémique. Le pouvoir demande que Guéi soit mis en terre à Abidjan. Mais son parti, l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI), et une partie de ses parents souhaitent que ce soit au village à Gouessesso ou Kabacouma. Une polémique stérile et politicienne qui n’a pas lieu d’être.

En effet, les obsèques du général sont, nous le croyons, l’affaire de sa famille biologique avant d’être celle de son cercle politique ou des autorités ivoiriennes. Ce que sa famille décide en la matière, tous les autres ne doivent que l’y accompagner.

Franchement, qu’est-ce qui empêche l’Etat ivoirien, s’il le veut, de rendre hommage à l’ancien chef d’Etat, que ce soit à Abidjan, Bouaké ou Gouessesso ? Alors pourquoi vouloir forcément que ce soit dans la capitale économique du pays ?

Voilà pourquoi on accuse les autorités de vouloir tirer quelques dividendes politiques des obsèques du général. On ne polémique pas autour d’un cercueil. Il faut juste inhumer Guéi pour qu’il puisse enfin reposer en paix. Quatre ans, c’est trop !

San Evariste Barro

Observateur Paalga

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