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Au cours de son périple en France du 29 mai au 5 juin, Blaise Compaoré a présidé le vendredi 2 juin au Quai d’Orsay la signature par les ministres Jean-Baptiste Compaoré et Brigitte Girardinn du Document Cadre de partenariat qui va désormais régir la coopération entre la France et le Burkina.

Votre réaction sur le projet de loi de Nicolas Sarkosy sur l’immigration ?

Blaise Compaoré : C’est une loi ou un projet ? C’est une loi maintenant. C’est une loi française. Je pense que pour nous, il est de notre intérêt que la France pour son économie ait des compétences extérieures, l’expertise extérieure, des ressources humaines extérieures pour accompagner les Français et les Françaises qui sont les premiers acteurs du développement de la France. Et pour nous il est normal que la France cherche donc à attirer sur son territoire des hommes et des femmes capables de l’appuyer pour une grande promotion de son économie. Nous le faisons comme d’autres pays le font avec les Français qui sont plus d’un million à aller travailler hors de France chaque année.

Notre problème ici, c’est l’avenir, c’est le futur parce que lorsque vous prenez le développement mondial aujourd’hui, il est déséquilibré, c’est-à-dire que nous avons aujourd’hui des préoccupations quant à l’accroissement de l’aide publique, l’allègement de la dette africaine et surtout l’iniquité du marché en ce qui concerne des productions comme le coton. Nous allons vers un développement déséquilibré qui va faire en sorte que nous ayons un monde au Nord qui sera un paradis économique et au Sud un enfer économique. Et à partir de là, vous avez beau faire des lois, construire des murailles, vous n’empêcherez pas les citoyens du Sud d’aller au Nord.

Ce qu’on doit ressentir de cette loi, ce sont nos responsabilités partagées entre les dirigeants du Nord et ceux du Sud. Et ces responsabilités partagées, c’est comment faire pour que davantage au Sud il y ait des écoles régionales de formation et des conditions économiques et de commerce pour les y maintenir parce que nous avons besoins de nos citoyens. Et notre devoir premier c’est de faire en sorte qu’ils y restent.

Je crois que cela repose plutôt le problème du développement du monde que la question de l’immigration . Je pense qu’il ne faut pas trop polémiquer là-dessus parce que tous les pays du monde ont des lois pour organiser et réglementer l’immigration.

Est-ce que pour votre pays il faut signer des accords comme celui que vous venez de signer avec la France ou au contraire, est-ce qu’il vous faut des partenaires pour aider notamment à rectifier les termes des échanges pour vous permettre de vendre votre coton à de meilleurs prix ?

B.C. : Ca va ensemble. Déjà, nous avons une coopération qui est exemplaire mais comme vous le savez, nos ambitions, les ambitions de la France dans ce domaine restent encore à combler en matière d’actions. Mais nous ne pouvons pas aussi agir sans visibilité. C’est pour cela que nous avec la France une vision partagée, surtout l’accompagnement de la France à partir des matériaux dont nous disposons, les objectifs de développement du millénaire, les déclarations de Paris sur l’efficacité de aide mais aussi les orientations majeures de nos politiques en matière de développement du Burkina, la coopération française en Afrique.

Ce qui va permettre dans ce cadre de mieux mettre en synergie, tous les partenaires qui interviennent dans notre coopération, le public cible, le privé, les collectivités, les ONG avec bien sûr, les objectifs qui vont être plus réduits mais avec une concentration sur des éléments, des aspects qui sont déterminant pour notre futur dans le développement, à savoir l’éducation, la santé, les infrastructures, la gouvernance sans oublier d’autres domaines transnationaux comme la question de l’environnement. Tout cela pour essayer de donner un cadrage beaucoup plus net de ce que nous pouvons faire ensemble en tenant compte des interventions des autres partenaires dans notre pays.

Donc, il est intéressant d’évoquer cette voie mais je pense aussi qu’on ne peut pas organiser un développement sans le commerce. Aucun pays au monde ne s’est développé sans le commerce. Aujourd’hui, nous sommes étranglés sur le terrain du coton. Nos paysans sont asphyxiés parce que les subventions sont injustes. Tout cela gêne un mouvement positif pour nos économies. La France nous aide dans le volet coopération. Nous avons une belle enveloppe qui s’exécute actuellement. Nous avons vu la France sur le terrain du plaidoyer que ce soit au niveau du prix des matières premières, agricoles pour les Africains, mais aussi avec les financements innovants pour lesquels la France a pris un leadership dans le monde. C’est donc dire que nous appuyons fortement cet engagement de la France pour que le développement soit à la fois plus large et plus consistant pour les Africains.

Propos recueillis par Issouf ZABSONRE

www.presidence.bf

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Vos commentaires

  • Le 7 juin 2006 à 23:52, par un burkinabè vivant en france En réponse à : > Blaise Compaoré au Quai d’Orsay :<I> "Vous avez beau faire des lois, construire des murailles, vous n’empêcherez pas les citoyens du Sud d’aller au Nord"</I>

    Monsieur Le Président,
    C’est avec une grande émotion que j’ai parcouru les réflexions que vous avez bien voulu livrer à Faso.net, ce journal en ligne. Tous les thèmes ont été abordés avec une justesse rigoureuse. Tant que la France n’aura pas compris que la lutte contre l’immigration commence par la création des conditions économiques acceptables et instituant un minimum vital, c’est en vain que la grande muraille empêchera les nouveaux migrants. La création de ces conditions économiques vitales passe par le commerce équitable et l’amitié sincère entre les peuples.
    Par conséquent, je tiens à saluer la pertinence et la clairvoyance de vos analyses, lesquelles vous confortent dans votre stature d’homme d’Etat responsable. Le Burkina peut et doit, à l’heure actuelle, être fier de vous. Et j’en suis le premier...
    Ces réflexions honorent le Burkina et je puis que vous rassurer, sincèrement, du soutien à vos déclarations et propositions par de nombreux français et françaises qui m’ont, à juste titre, interpellé sur l’article, le votre. L’objectivité de mes propos ne nécessitent point que mon identité soit révélée à quiconque car je suis tout simplement un citoyen burkinabè résidant en France. Grand Bravo à vous ! un burkinabè vivant en France.

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