LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

CEN-SAD : Le colonel Kaddafi pour une mini- union africaine

Publié le mardi 6 juin 2006 à 06h37min

PARTAGER :                          

Le chef de l’Etat, Blaise Compaoré a pris part le jeudi 1er juin 2006 à Tripoli en Libye, à la VIIIe session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et des leaders de la Communauté sahélo-sahariens (CEN-SAD).

Tripoli, la capitale de la Jamahiriya arabe libyenne, a abrité le jeudi 1er juin 2006, la VIIIe session de la conférence des chefs d’Etat et des leaders de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD). Le président du Faso, Blaise Compaoré, qui a séjourné du 29 mai au 5 juin 2006 en France pour une visite de travail et d’amitié, a pris le temps d’une journée pour participer à cette rencontre aux côtés d’une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Parti de l’aéroport de Dole Tavaux (Est de la France) le 31 mai 2006, Blaise Compaoré a été accueilli à sa descente d’avion à Tripoli par le général Mustapha Karoubi.

En tant que président en exercice de la communauté, il a présidé dans la même soirée, l’inauguration du siège de la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce. Blaise Compaoré assure la présidence depuis la tenue à Ouagadougou, il y a de cela un an, de la VIIe session. Son mandat a pris fin avec la rencontre de Tripoli. Il a donc passé le témoin au guide de la révolution libyenne, le colonel Muammar Al Kaddafi qui va désormais présider aux destinées de l’institution pendant un an. Mais avant de lui passer les commandes, le président du Faso a fait le bilan de son mandat.

Paix et sécurité : des progrès enregistrés

Ainsi pour permettre à l’Afrique d’avoir une position militante sur la réforme de l’ONU, Blaise Compaoré a invité ses pairs au sommet de Syrte. Il leur a rappelé la nécessité pour les Etats à ratifier les textes fondamentaux de l’Union africaine (U.A). Sous son mandat, les progrès accomplis dans le sens de la sécurité et la paix dans l’espace communautaire ont permis au Libéria, à la Sierra Leone, au Togo, à la Guinée-Bissau et à la Centrafrique de retrouver le chemin de la paix et de s’atteler à l’œuvre de réconciliation et de reconstruction nationale. Avec le démarrage effectif des opérations d’identification et de désarmement, l’espoir renaît pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire.

Le président du Faso a salué l’initiative du mini-sommet sur la crise entre le Soudan et le Tchad, organisé sous l’égide de son homolobgue libyen du 6 au 8 février 2006. Aussi, il a souhaité la réactivation en urgence de l’accord conclu à cette occasion car sa mise en œuvre fera renaître la confiance entre les deux Etats. Mais Blaise Compaoré estime que l’arbre ne doit pas cacher la forêt parce qu’en dépit de ces avancées significatives, des problèmes qui entravent le développement harmonieux de la CEN-SAD demeurent. La lutte contre la pauvreté constitue le souci majeur des chefs d’Etat de l’espace communautaire. C’est pourquoi sous son mandat, le président du Faso a demandé au secrétariat général, la mise en œuvre rapide des programmes prioritaires. Ce sont entre autres, le développement agricole et la sécurité alimentaire, la coopération dans le domaine de l’énergie, le développement des infrastructures de communication.

La consolidation des acquis passe par le renforcement du cadre juridique de l’institution. C’est pourquoi le président en exercice a travaillé à la ratification par les Etats, des textes juridiques tels le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits, la convention de coopération en matière de sécurité, de transport routier et de transit et maritime.

Le nouveau président en exercice a, pour sa part, appelé ses pairs à faire de la CEN-SAD, le plus grand espace économique, industriel, agricole... Pour lui, la CEN-SAD est la plus grande communauté. Par conséquent, elle est la base de la grande pyramide africaine.

Des défis à relever

La CEN-SAD a des défis à relever pour son développement, selon lui, et pour y parvenir, il faut mettre en commun les efforts. Ainsi les Etats pourraient arriver à bout de la désertification et du péril acridien par exemple qui menacent la plupart des pays membres de l’espace... Pour cela, il faut un plan d’action commune, à en croire le guide de la révolution libyenne. Pour le colonel Kaddafi, les conflits nés çà et là à travers le continent sont l’œuvre des ennemis de l’Afrique. Il a exhorté ses pairs à travailler à la résolution de ces différents conflits pour le bonheur des populations africaines. Le guide de la Jamahiriya arabe libyenne a proposé que la VIIIe session se penche sur le conflit entre le Soudan et le Tchad et sur la crise ivoirienne. Les chefs d’Etat de ces trois pays étaient présents à Tripoli. Kaddafi n’est pas passé sous silence l’extradition de l’ancien président libérien Charles Taylor devant le tribunal pénal international pour la Sierra Leone. Il a dit être farouchement contre le principe de cette extradition. “ Je ne vais pas m’aligner sur les actes qu’il a pu poser et qui lui valent aujourd’hui d’être traduit devant le TPI, mais je suis contre le principe même de ce jugement. Cette affaire doit être purement africaine. On a dit qu’il a tenté de fuir. Il ne faut pas qu’on nous insulte. Si Charles Taylor a commis des actes repréhensibles, ce sont des tribunaux africains qui doivent le juger. Il y a eu aussi le cas d’Hissène Habré. Ce sont les Africains qui doivent se saisir de ces affaires.... ”, a martelé le colonel Kaddafi.

Pour une communauté plus forte, il milite pour une union des Etats où la partie australe du continent est exclue. Le chef de l’Etat libyen propose à ses pairs, la fusion de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe et la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) en une seule entité. La VIIIe session ordinaire devait se pencher sur un texte y relatif que le guide de la révolution libyenne a apporté à la table des débats. Son idée sera-t-elle approuvée par ses pairs ? L’avenir nous le dira.

La communauté a enregistré une nouvelle adhésion avec l’Egypte qui a ratifié le texte. Le président égyptien, Hosni Moubarak était donc à Tripoli pour la VIIIe session. Il y a des chefs qui ont pris par pour la première fois, à une session de la CEN-SAD. Ce sont les chefs d’Etat du Bénin, Boni Yayi et Ellen Jonhson Sireleaf du Libéria.

Etienne NASSA,
Envoyé spécial à Tripoli

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique