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Installation des maires sur fond de violences : Le gouverneur du Centre-Est interpelle la classe politique

Publié le lundi 5 juin 2006 à 07h42min

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Jacob Ouédraogo

L’installation des maires dans certains départements de la région du Centre-Est, notamment à Comin-Yanga et Boussouma, a été émaillée de violences. Le premier responsable de cette région, Jacob Ouédraogo fait le bilan de la situation et interpelle la classe politique.

« Ma région a malheureusement été secouée en certains endroits à l’occasion de la mise en place des organes dirigeants des communes rurales. Cela a été particulièrement constaté à Comin-Yanga où on a déploré un décès et des blessés graves. Pour ce qui concerne la commune rurale de Boussouma, il faut dire que quelques jours avant la mise en place de l’exécutif communal, il y avait eu une vague de manifestations suite à l’affectation d’un agent de santé.

Les populations estimaient que celui qui était déjà en poste était meilleur à celui qui arrivait. Nous avons dit à l’époque qu’il n’était pas question pour l’administration de négocier avec les populations pour opérer un mouvement de personnel. Mais tout cela avait des colorations politiques. C’était des manières de « dégrader » la situation en prélude à la mise en place du conseil municipal. Ce conseil a été mis en place de façon démocratique et c’est à la suite de cela que les perdants ont estimé qu’il n’était pas question que les choses soient ainsi.

Depuis lors, à Boussouma, un climat de terreur s’est installé, avec son cortège de chasses à l’homme, d’exactions diverses. Nous y avons dépêché les forces de sécurité pour travailler à sensibiliser les populations. Parce que nous savons que c’est une opération nouvelle. Les communes rurales viennent à peine de naître. Nous comprenons que c’est une nouveauté, donc il faut travailler à sensibiliser les uns et les autres à accepter le jeu démocratique.

Malheureusement, nous avons constaté que les manifestations étaient à la limite des activités planifiées et encouragées par certains politiciens. Ce qui a beaucoup contribué à dégrader le climat social à Boussouma le premier juin 2006, nous obligeant à solliciter des renforts et à intervenir pour rétablir l’ordre. Comme dégâts, nous déplorons un mort, des blessés, des destructions de biens dont la voiture du nouveau maire de Boussouma.

Nous avons été obligés d’instituer un couvre-feu à Boussouma le jeudi 1er juin 2006, à Comin-Yanga depuis le 30 mai 2006. Par ailleurs, nous avons procédé à un certain nombre d’arrestations de meneurs. C’est un tableau triste. Cela nous interpelle, notamment la classe politique pour qu’elle travaille dans le sens de sensibiliser davantage les populations.

L’approfondissement de la démocratie, le processus de décentralisation sont des options tendant à renforcer la responsabilisation des populations à la base et le développement local ; mais pas du tout ces dérapages. Nous disons que dans le cadre de la décentralisation, il est nécessaire que nous soyons mieux outillés pour travailler au rétablissement de l’ordre public parce que plus on élargit les libertés, plus la démocratie s’enracine. La suite de cette affaire est judiciaire. Je pense que ceux qui ont été arrêtés seront régulièrement présentés au procureur du Faso. La justice fera son travail ».

Charles OUEDRAOGO


Election du maire à Boussouma : 41 personnes appréhendées suite aux émeutes

Au total, 41 personnes ont été appréhendées et gardées à la brigade de recherche de la gendarmerie de Tenkodogo et à la brigade territoriale de gendarmerie de Garango suite aux émeutes survenues à Boussouma, une commune rurale du Boulgou située à 35 km à l’Ouest de Tenkodogo, après l’élection du maire le 30 mai 2006.

Ces émeutes se sont poursuivies jusqu’au 1er juin 2006 et il a fallu une descente musclée des forces de sécurité de Tenkodogo, appuyé d’un renfort des éléments de la gendarmerie de Fada pour rétablir l’ordre. Selon les forces de l’ordre, des armes blanches et même un pistolet auraient été saisis des mains des personnes appréhendées. Selon le préfet de Boussouma, la situation était calme le 2 juin. Pour parvenir à ce calme, les notables de Boussouma auraient approché le préfet pour qu’il transmette à ses supérieurs, leurs excuses et leur disponibilité à trouver des solutions aux problèmes qui opposent les militants de l’UPR ceux du CDP. Avant l’éclatement des émeutes, les autorités auraient tenté d’intercéder auprès des deux protagonistes, mais en vain.

Tasséré KOUANDA
AIB/Tenkodogo

Sidwaya

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