LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Coopération Suède/Burkina : Zone d’ombre, la corruption

Publié le jeudi 1er juin 2006 à 08h08min

PARTAGER :                          

Une rencontre des partenaires au développement suédois et burkinabè a eu lieu le mercredi 31 mai 2006 au PRGE. Il s’agit de la première revue de coopération entre la Suède et le Burkina Faso.

Bilan à mi-parcours des actions menées depuis 2004 et formulation d’un nouveau programme de coopération entre les deux pays étaient au menu de cette réunion. Le pays d’Alfred Nobel qui est très regardant sur la bonne gouvernance a noté que la corruption prend de l’ampleur au pays des hommes intègres.

L’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI) est le principal opérateur de l’aide bilatérale suédoise. Elle a géré une enveloppe d’un montant de 21,7 milliards de couronnes suédoises, soit 2,33 milliards d’euros en 2004. Près de 120 pays bénéficient des fonds suédois à travers cette Agence.

Au Burkina Faso, l’ASDI apporte son concours au développement depuis 2000. Le premier accord général de coopération au développement entre le Burkina et la Suède a été signé le 23 septembre 2004 et couvre la période 2004-2006. Jusqu’à ce jour, la Suède a décaissé environ 470 millions de couronnes, soit plus de 33,5 milliards de F CFA. Les ressources financières mobilisées le sont sous forme de don.

C’est pour faire le bilan à mi-parcours des actions de coopération menées entre la Suède et le Burkina Faso qu’a eu lieu, le mercredi 31 mai dernier, la toute première revue. L’ouverture des travaux de cette rencontre a été marquée par deux allocutions. Le mot de Mme Cécilia Gjerdrum, chef de la section de coopération au développement de l’Ambassade de Suède au Burkina Faso et le discours d’ouverture prononcé par Jacques Zida, conseiller technique du ministère des Finances et du Budget.

Dans son intervention, Mme Cécilia Gjerdrum a rappelé la philosophie de son pays de l’aide au développement. C’est une approche qui se fonde sur le développement des capacités des pays à créer des conditions favorables à l’amélioration de leurs conditions de vie. Il a ensuite parlé des trois domaines dans lesquels intervient l’aide suédoise. Il s’agit du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) ; de la gouvernance démocratique et le développement social ; du développement durable des ressources naturelles. Appréciant ces trois domaines qui bénéficient du soutien suédois, le chef de la section de l’ASDI dira que son pays a noté que le Burkina Faso connaît depuis 3 ans une accélération appréciable dans la dynamique des réformes.

Concernant la gouvernance démocratique, la représentante de Suède confie que s’il convient de se réjouir de l’adoption en 2005 d’une politique nationale en matière de bonne gouvernance, il faut noter que le phénomène de la corruption continue de prendre de l’ampleur au Burkina. Au sujet du développement durable, Mme Cécilia Gjerdrum souligne la très forte dépendance du Burkina vis-à-vis des ressources naturelles, une dépendance qui crée une situation de compétition entre l’agriculture d’un côté, et la foresterie, l’élevage et la faune de l’autre. Elle a donc souhaité que la présente revue soit le théâtre d’échanges fructueux et constructifs autour des programmes de coopération entre le Burkina et la Suède.

Pour le conseiller technique du ministère des Finances et du Budget, Jacques Zida, cet exercice qu’est la revue de coopération entre la Suède et le Burkina, constitue une étape importante dans le processus de préparation des prochaines consultations bilatérales. Il permet non seulement de faire le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de l’accord général de coopération entre les deux pays, mais également de consolider et d’améliorer les outils de dialogue et de concertation entre les différents intervenants dans la coopération.

Au sortir de cette rencontre, le point de la coopération sera fait et des réajustements nécessaires liés à la mise en œuvre des projets et programmes de développement seront opérés afin de les rattacher aux objectifs globaux des politiques sectorielles consignées dans les différents documents cadres, à savoir le CSLP et son Programme d’actions prioritaires (PAP).

Agnan Kayorgo

Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique