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Communales 2006 : Quels maires pour nos communes ?

Publié le vendredi 26 mai 2006 à 07h50min

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Dans les états-majors politiques, l’heure est certainement aux dernières "tractations" pour la désignation de postulants au poste de maire dans les différentes communes.

Après l’élection des conseillers municipaux, le citoyen lambda n’a plus rien à dire ; il a fini de jouer sa partition, place maintenant aux "gourous" des partis politiques qui vont décider de qui ils croient pouvoir faire son affaire dans la gestion de sa commune ! A quelque part, le "peuple souverain" n’est-il pas infantilisé ?

A suivre la logique des partis politiques, le militant se contente de voter. Le "battage" est fait pendant la campagne électorale pour l’amener à s’acquitter de ce devoir, un devoir citoyen auquel il n’a pas à se soustraire surtout quand il s’agit d’élection de proximité.

A la différence du choix du président du Faso et de celui des députés où le suffrage est direct et dont à l’avance l’électeur sait à qui il donne sa voix (même si pour les seconds c’est plutôt une liste qui est présentée), pour ce qui est des maires, les choses sont autres. Le plus souvent il n’a pas le choix de l’homme qu’il veut, ce choix devant être fait par les conseillers qui eux-mêmes sont assujettis à celui décidé par les dirigeants du parti ou même le "mogo puissant" de la localité.

C’est dire que l’homme qui a pu motiver l’électeur à voter pour une liste électorale, quand bien même celle-ci passerait, pourrait ne pas être celui pressenti pour être le maire. Alors, que dire, cet électeur n’a-t-il pas été injustement spolié de sa voix surtout si celle-ci aidait un "indésirable" à accéder au poste ?

La question est d’autant pertinente que les élections municipales qui viennent de donner leur verdict n’ont pas pour autant fixé l’électeur, pour la plupart des communes, sur l’identité de son futur bourgmestre.

Il faut dire que la gestion de nos communes à l’heure de la communalisation intégrale et du développement locale a besoin de conseillers et de maires compétents en phase avec les réalités du terrain. Si on se base sur les affinités, le copinage et les soutiens de l’ombre pour choisir un maire, on risque de se mordre les doigts après. D’où la nécessité de composer avec le choix des électeurs. Imposer un maire pour des raisons subjectives c’est conduire la commune vers des lendemains incerains.

L’expérimentation de la communalisation intégrale, pour sa réussite, exige qu’on abandonne certaines habitudes qui caractérisent le choix des maires. Il nous faut des maires compétents et intègres. Des maires qui servent et non qui se servent.

Des maires qui sont capables, en dehors des apports de l’Etat, de développer ou de faire développer des initiatives pour avoir les moyens financiers et humains nécessaires à la bonne marche de la commune.
Pour la communalisation intégrale, il nous faut des maires dotés d’une vision prospective et ayant le sens des relations. Des relations tant au plan national qu’international à l’image d’un Simon COMPAORE qui a su développer et entretenir un vaste réseau de partenaires étrangers pour le développement de "sa" ville.

Si on occulte la compétence et l’intégrité pour se baser sur des considérations politiques subjectives, on risque de regretter la période "pré-communalisation intégrale", parce que le développement à la base sera une chimère et cela par la faute d’hommes et de femmes politiques qui ont préféré la subjectivité des relations à l’objectivité de terrain.

Alors messiers "les gourous" des partis politiques "sortez" nous des maires compétents, intègres, "collés" à la réalité des communes et capables de tisser de bonnes relations nationales et internationales pour la concrétisation du développement local.

Par Ben Alex Béogo


Dix commandements pour les futurs maires

1- Tu aimeras ta commune comme toi-même.

2 - Tu entretiendras de bons rapports avec tous les conseillers
de tous les partis politiques représentés dans le conseil municipal pour l’intérêt de la commune.

3- Tu seras un exemple d’intégrité, de loyauté et de développement pour les causes de la commune.

4- Tu n’abuseras pas de ton pouvoir.

5- Tu éviteras de te mêler des questions de parcelles et de lotissements. Sur ces questions, rassure-toi toujours que tout se passe selon les textes en la matière.

6- Tu ne laisseras point les intérêts personnels et individuels prendre le dessus sur les intérêts de la commune et des populations.

7- Tu écouteras les populations et non ton cœur et ta femme dans la conduite de ton mandat.

8- Les décisions des sessions du Conseil municipal doivent être démocratiques et non autocratiques.

9- Tu développeras des initiatives de partenariats tant au plan national qu’international pour le développement de ta commune.

10- la fin de ton mandat, ton bilan devra être positif sinon...

par Ben Alex BEOGO)

L’Opinion

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