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Journée internationale des familles : Message du président national de l’ABBEF

Publié le vendredi 19 mai 2006 à 07h23min

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El Hadj Ibrahiman Sakandé

La Journée internationale des familles est célébrée cette année au plan national le 20 mai 2006 à Manga, province du Zoundwéogo. Plus qu’une foire, une telle journée interpelle la communauté nationale à faire une introspection, la plus profonde qui soit, afin de redonner à la cellule de base de la société toute sa signification.

Dans la déclaration que nous vous proposons en intégralité, le président national de l’ABBEF invite les Burkinabè à mettre la famille au centre de leurs préoccupations, afin d’évoluer vers un véritable développement humain durable.

Le 15 mai de chaque année, nous célébrons la Journée internationale des familles, ainsi que l’Assemblée générale des Nations unies en sa séance du 20 septembre 1993 l’a décrété.

Cette année, au Burkina Faso, la Journée internationale des familles est célébrée à Manga dans la province du Zoundwéogo sous le thème “Connaissance et application des droits de la famille, gage de promotion des droits individuels et collectifs pour un développement humain durable”, sous l’égide du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. Dans le cadre de cette célébration sont prévues des activités diverses, allant du festif au réflexif.

L’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) pense que cette journée, célébrée de façon régulière, doit nous rappeler la nécessité de mettre les familles au centre de nos préoccupations, si nous voulons évoluer vers un véritable développement humain.

Pour emprunter les mots d’un membre du gouvernement burkinabè, on pourrait dire que “c’est au sein de la famille que se dessinent d’abord toutes les opportunités pour les individus ”. Ces propos nous convainquent que le salut des individus, et partant de la société, voire de l’humanité se trouve d’abord dans chaque famille. C’est dans ce sens que toute personne, en ce qui la concerne, doit agir pour, à la base, créer les conditions nécessaires à un développement endogène et à visage humain.

La Journée internationale des familles est l’occasion pour nous d’interpeller toutes les femmes et tous les hommes, à des niveaux divers de responsabilités pour que nous marquions une pause et que nous nous livrions à une introspection profonde afin de répondre à un certain nombre de questions cruciales concernant les familles.

Si nous nous adonnons à cet exercice, nous reconnaîtrons humblement que le législateur et les autorités politiques du pays ont consenti des efforts louables qui, malheureusement, sont compromis par le comportement quotidien de tout un chacun, souvent par ignorance, mais parfois aussi par égoïsme ou par négligence.

C’est ainsi que malgré l’existence d’un dispositif pénal pour décourager la pratique, l’excision demeure vivace dans les mœurs du fait de l’ignorance.

Il en est de même de certains droits tels que ceux de la santé de la reproduction qui restent méconnus de la plupart des hommes, des femmes et des jeunes, autant de personnes se trouvant ainsi privées de droits fondamentaux devant leur permettre de s’épanouir dans leurs familles et de mieux les construire en retour.

Des acteurs étatiques et de la société civile, dont l’ABBEF, en synergie d’actions, ont œuvré à l’adoption de lois et textes réglementaires tendant à la protection des familles et des individus qui les composent.

Il en est ainsi par exemple de la politique nationale de planification familiale, politique à travers laquelle l’Etat burkinabè a reconnu explicitement la nécessité de permettre aux familles d’avoir accès à tous moyens et méthodes pouvant leur permettre de contrôler et de déterminer la taille de leur famille par la régulation des naissances, car le développement humain durable commence d’abord par une bonne santé maternelle et infantile, une éducation adéquate et l’accès à des soins de santé de qualité.

En permettant aux familles de pouvoir établir le meilleur équilibre possible individus/ressources, la planification familiale et tous les textes qui garantissent son accès à tous les Burkinabè sont de nature à permettre un développement humain durable dans les familles et, partant, dans l’ensemble du pays.

L’élaboration et l’adoption du Code des personnes et de la famille sont à inscrire aussi dans le cadre de la nécessité d’avoir un document de référence burkinabè qui garantit les droits de toutes les familles et de tous au sein des familles.

En ce jour consacré aux familles, nous voudrions renouveler notre appel à tous les Burkinabè, à tous les acteurs de l’Etat et de la société civile à travailler à l’amélioration de ces textes, mais aussi et surtout d’œuvrer à leur connaissance par les populations et leur application effective au profit de toutes les familles burkinabè sans exclusive.

Cela dit, il faut souligner que la préservation des familles comme cadres irremplaçables de la formation et de la protection de l’individu revient essentiellement aux individus eux-mêmes : la tâche fondamentale étant, aujourd’hui, de pouvoir défendre nos intérêts dans un monde infiniment ouvert, sans brader les valeurs de la vie privée individuelle et familiale.

La résolution de cette équation exige que le père ou la mère de famille puisse se forger dans les temps qui courent, une nouvelle personnalité qui le mette en symbiose avec les valeurs citoyennes.

On devrait se garder, chemin faisant, de tout triomphalisme, car, comme nous le rappelle le Pr. D. Houdt, “ les lendemains ne commencent à chanter que lorsque les soirs ont longuement gémi. ”

Bonne fête à toutes les familles

El Hadj Ibrahiman Sakandé,
Président National de l’ABBEF

Sidwaya

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