LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

16e anniversaire de l’assassinat de Dabo Boukary : l’ANEB en grève demain

Publié le jeudi 18 mai 2006 à 08h17min

PARTAGER :                          

L’Association nationale des étudiants burkinabè commémore le 16e anniversaire de la mort de Dabo Boukary à travers des activtés dont une grève, ainsi que le précise la déclaration ci-dessous.

Le 19 mai 1990, notre camarade Dabo Boukary a été torturé à mort par des soldats de la garde présidentielle du capitaine Blaise Compaoré. En rappel, la corporation ANEB de l’ISN /IDR (actuelle UFR/SVT) avait convié les étudiants de cet institut à une Assemblée générale (AG) le 3 mai 1990 pour discuter de leurs revendications. Le Pr Alfred Traoré, qui était à l’époque directeur de l’ISN/IDR, accusera à tort nos camarades d’occupation illégale d’amphi, d’agression d’enseignants et d’étudiants, de perturbation de cours, etc.

Ces accusations seront appuyées par une campagne médiatique mensongère contre notre association, à travers la télévision et la radio nationales. Et le 15 mai, la direction de la corporation de l’ISN/IDR et le comité exécutif de l’ANEB et des militants de base ont été exclus de l’UO.

Face à cette tentative de liquidation du cadre authentique de lutte des étudiants qu’est l’ANEB, ceux-ci réagiront par une marche sur le rectorat (devenu présidence de l’UO). Devant cette détermination des étudiants, le pouvoir du Front populaire abattra une répression sauvage ; le 16 mai, la marche sera réprimée avec l’aide des comités révolutionnaires (CR) de l’UO, avec à leur tête le recteur Alain Nidaoua Sawadogo.

Salif Diallo, actuel ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, à l’époque conseiller à la présidence du Faso et secrétaire aux affaires politiques du Front populaire, conduira les troupes de répression sur le campus. De nombreux militants seront traqués, enlevés et détenus dans des camps de torture et au Conseil de l’entente, d’autres verront leur bourse coupée.

C’est dans ce contexte de répression barbare que le camarade Dabo Boukary a été enlevé et assassiné au sein du Conseil de l’entente.

Seize (16) ans après, le pouvoir de la IVe République dont les animateurs sont les mêmes que ceux du Front Populaire, continue d’assurer une impunité totale aux assassins de notre camarade. Pendant ce temps, des propositions indécentes et cyniques d’indemnisation sont faites à la famille du défunt, qui les ont toujours refusées.

A la faveur de la lutte contre l’impunité que mène notre peuple, le pouvoir de la IVe République promettait de résoudre la question Dabo. L’an dernier, le ministre des ESSRS également promettait de transmettre cette question à sa hiérarchie quoique, dit-il, l’ayant déjà fait mais sans réponse.

Pour l’ANEB, c’est la mobilisation et la détermination des étudiants au sein de l’ANEB qui sont les seuls gages de vérité et de justice sur l’assassinat du camarade Dabo, et sur tous les autres crimes de sang perpétrés par le Front populaire devenu aujourd’hui IVe République.

C’est pourquoi l’ANEB appelle l’ensemble des étudiants à :

- observer une grève générale de 24 heures ce vendredi 19 mai 2006 pour exiger

l’arrestation et la condamnation des commanditaires, auteurs et complices de ce crime ;

- participer massivement aux activités commémoratives de la journée DABO (19 mai) dont le programme est le suivant :

. meeting à 7 heures, au terrain Dabo ce vendredi 19 mai 2006 ;

. exposition photos à 9 heures, au foyer de la cité universitaire de Zogona ;

. finale du tournoi Dabo Boukary à partir de 15 heures, au terrain DABO.

Pour le succès de la journée Dabo Boukary, en avant !

Vérité et justice pour Dabo Boukary !

Pain et liberté pour le peuple !

Ouagadougou, le 17 mai 2006

Le Comité exécutif

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance