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41e assemblée annuelle de la BAD : Les chefs d’Etat plaident pour le financement des infrastructures

Publié le jeudi 18 mai 2006 à 08h23min

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Les 41e et 32e assemblées annuelles du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds africain de développement (FAD), ont tenu leurs travaux à Ouaga-2000, mercredi 17 mai 2006.

Quatre chefs d’Etat du Burkina Faso, du Liberia, du Mozambique et du Rwanda et le Premier ministre ivoirien présents, ont appelé la BAD à accorder plus de fonds pour le développement des infrastructures sur le continent.

Les gouverneurs des 77 pays membres de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds africain de développement (FAD) se sont réunis à Ouagadougou le 17 mai à l’occasion respectivement de leurs 41e et 32e assemblées annuelles.

Ces assises ont réaffirmé la nécessité de financer le développement des réseaux et l’entretien des infrastructures de transport et services connexes en Afrique. Car jusqu’ici, la majorité des Africains pauvres vivant en milieu rural reculé n’ont pas accès aux infrastructures de transport de base.

Les gouverneurs ont dégagé des stratégies capables de lever les contraintes liées à la géographie.
Seulement 15 des 53 pays d’Afrique sont enclavés et quatre sont des îles.

Cette situation entache et amenuise dans les Etats en développement enclavés les revenus par tête et les indicateurs de développement humain. Les assises de Ouagadougou entendent, en effet, attirer l’attention des gouvernements sur la nécessité d’accorder plus d’égard à l’efficacité et à la fiabilité de leurs systèmes de transport aux plans local, régional et international.

Dans cette perspective, et dans l’esprit du sommet de Ouagadougou sur l’emploi et la lutte contre la pauvrété de 2004, les gouvernements devraient axer leurs actions sur la planification, la sécurité, la concurrence et la réglementation. Il s’agira pour eux de fixer les priorités concernant les modes de transport et intégrer les politiques en matière de transport dans les objectifs de réduction de la pauvreté.

D’autant plus qu’une bonne utilisation des moyens de transport privés et commerciaux associés au développement des routes, de trajectoires et de pistes secondaires pourraient contribuer à réduire la misère en Afrique en générant des taux de croissance économique plus élevés. Au regard de l’urgence à agir pour développer les infrastructures sur le continent, le ministre burkinabè de l’Economie et du Développement et président du Conseil des gouverneurs de la BAD, Seydou Bouda, a qualifié la rencontre de Ouagadougou de « forum pour le développement de l’Afrique ».

Pour cela, les gouverneurs ont échangé et partagé leurs visions sur les initiatives en cours en matière d’infrastructures pour donner une nouvelle orientation à la BAD, a-t-il ajouté. Cette réforme doit permettre à la BAD d’aider les Africains à éliminer la pauvreté pour bâtir une ère nouvelle, a indiqué de son côté le président de la BAD, Donald Kaberuka.

« L’Afrique est en train de prendre son envol vers le développement », a-t-il poursuivi. Un espoir que M. Kaberuka explique par le retour de la paix au Liberia, dans les Grands Lacs et dans d’autres foyers de tension et surtout par la croissance économique qui doit être poursuivie et accélérée.

Toutefois, il a plaidé pour une bonne gestion de la dette et une lutte contre la corruption, la création d’un environnement propice aux affaires et la mise sur pied de nouveaux mécanismes de financement, l’élargissement du marché intérieur en Afrique. Il propose de créer un panel de personnalités qui vont réfléchir sur la stratégie de la BAD pour la décennie à venir.

Promouvoir des réformes audacieuses...

Les chefs d’Etat présents à Ouagadougou ont appelé la BAD à « poursuivre son appui au développement des pays membres régionaux par une mobilisation qualitative des ressources et la fourniture accrue d’assistance technique et d’expertise de proximité ». Cette poursuite impose une restructuration des opérations de la BAD.

Toute chose qui va permettre à la BAD d’être au service des pauvres. Dans l’ensemble, Blaise Compaoré du Burkina, Paul Kagamé du Rwanda, Ellen Johnson Sirhleaf du Liberia, Emilio Armando Guebuza du Mozambique ont réaffirmé la nécessité d’accorder plus de financement au développement des infrastructures.

Et le président du Faso, Blaise Compaoré d’insister sur l’urgence à mettre en œuvre des programmes capables d’apporter des réponses aux attentes des Africains. Il faut pour cela, a plaidé Blaise Compaoré, construire une Afrique économiquement forte, faite de la performance des institutions financières.

Tous ces mécanismes doivent, selon le président Compaoré, imposer à l’Afrique d’engager des réformes audacieuses afin d’élever le taux de croissance, de soutenir l’investissement, d’améliorer le degré d’épargne et d’accélérer la formation du capital humain.

Il se convainc alors que l’Afrique a cinq défis à relever : asseoir un environnement économique politiquement stable ; réduire la pauvreté féminine et des sociétés africaines, accélérer la croissance économique et l’intégration régionale comme école de la mondialisation et enfin assurer une adaptation et un renforcement du financement du développement.

Une vision largement partagée par le président rwandais Paul Kagamé qui pense que la bonne gouvernance doit permettre de promouvoir une politique d’inclusion, d’améliorer la gestion économique et financière, de consolider l’Etat de droit... Il a souligné l’impact dévastateur de la corruption sur le développement en Afrique.

Selon lui, elle ferait perdre au continent plus de 148 milliards de dollars US par an. Si des avancées ont été enregistrées en Afrique sur le plan de la paix, de la démocratie, de la stabilité, il reste donc à les transposer sur le terrain de la gouvernance.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)


Vu et entendu : « Le Liberia est de retour »

La 41e assemblée annuelle de la BAD a été l’occasion pour les leaders et acteurs du développement africains de parler du développement économique et du devenir du continent dans ce monde dit « globalisé ». Riche en allocutions et en mobilisation, cette rencontre a été également celle de témoignages pathétiques. En effet, la présidente du Liberia Mme Ellen Johnson Sirleaf a saisi l’occasion pour annoncer le « retour de son pays » sur la scène internationale. « Liberia is back ! » « Le Liberia est de retour, il veut renaître de ses cendres, il revient de ses conflits et est prêt à suivre la voie du développement durable de manière pragmatique et innovatrice », a annoncé fièrement Ellen Johnson.

Fortement ovationnée, elle sait qu’elle est attendue au tournant et que sa tâche est grande et difficile. Aussi, la grande Dame du Liberia dit-elle attendre le soutien de la BAD pour reconstruire son pays. En tous les cas, « le Liberia est de retour ». Et il va falloir compter avec elle.

« La Côte d’Ivoire arrive »

Charles Konan Banny, représentant de la Côte d’Ivoire à ses présentes assemblées annuelles de la BAD, a prononcé un un speech rassurant sur le retour possible et définitif de la paix dans son pays. Après s’être présenté comme un « cheveu dans la soupe », parce que banquier parmi d’éminents hommes politiques, le Premier ministre ivoirien a dressé l’état des lieux de son pays : « la Côte d’Ivoire vit en ce moment une situation de ni paix, ni guerre ».

Malgré cela, soutient-il, la « confiance » est de retour dans son pays : « aidez-nous à consolider la confiance en Côte d’Ivoire », a lancé Charles Konan Banny. Travaillant en « tandem » avec le président ivoirien, Laurent Gbagbo, le Premier ministre ivoirien se dit optimiste quant à la fin prochaine de la crise dans son pays. D’ailleurs, a-t-il indiqué, « le train de la paix a quitté la gare du Sud, il est en route, les Ivoiriens l’ont tous emprunté, personne n’est resté en rade, il va traverser toute l’Afrique de l’Ouest. ». Le retour de la stabilité va permettre de ramener « l’enfant » au bercail, c’est-à-dire le siège de la BAD à Abidjan, a-t-il conclu.


Ellen Johnson Sirleaf ravit la vedette

La présidente liberienne a été ovationnée pendant longtemps par l’assistance à la cérémonie d’ouverture des Assemblées annuelles de la BAD et du FAD. Première femme élue chef d’Etat en Afrique, elle a décidément ravi la vedette à ses pairs.

Le président de la BAD, M. Donald Kaberuka, a demandé expressement des acclamations pour la Dame du Liberia avant d’affirmer le soutien de son institution pour la reconstruction du Liberia.


Cela n’était jamais arrivé...

La cérémonie d’ouverture des assemblées annuelles tenues à Ouagadougou a connu la participation de quatre chefs d’Etat, notamment Blaise Compaoré du Burkina Faso, Paul Kagamé du Rwanda, Emilio Armando Guebuza du Mozambique et Ellen Johnson Sirleaf du Liberia. « Cela n’était jamais arrivé... », a déclaré avec fierté le président de la BAD. Les assemblées annuelles ont renvoyé l’ascenseur aux chefs d’Etat et au Premier ministre ivoirien qui ont rehaussé la rencontre de leur présence, en leur donnant à chacun, la parole.


La salle des banquets déjà dépassée !

Les cérémonies des plus grands événements ont lieu à Ouaga-2000 avec ses deux grandes salles que sont le Centre international des conférences et la Salle des banquets. Cette dernière salle est en train de montrer ses limites en terme de capacité d’accueil. Les participants à cette 41e assemblée annuelle de la BAD ont tout simplement bourré la salle.


A bad day for some reporters

Sale journée pour les journalistes ! L’anglais et le français, quoi que l’on dise, sont des langues incontournables pour une certaine catégorie de personnes, notamment les journalistes qui sont à la recherche de l’information. A l’ouverture de la cérémonie, certains ont fait les frais de leur non- maîtrise de l’une ou l’autre de ces deux langues.

Certains appareils d’écoute de la traduction des allocutions étaient défaillants. La salle étant complètement bourrée, les ondes hertziennes sont devenues introuvables dans la salle. Conséquence, impossible de capter le signal. Alors que faire d’autre si ce n’est se ruer au centre de presse à la recherche desdites allocutions version anglaise ou française.

Là aussi, ceux qui s’attendaient à avoir des traductions des différentes allocutions ont vite déchanté. « A bad day » pour certains journalistes peut-on dire. Et quand le portugais s’invite à la fête... !

Rassemblés par l’équipe chargée de la couverture
des Assemblées annuelles de la BAD

Sidwaya

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