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Parité homme-femme : Le député Mahama Sawadogo privilégie le volontarisme

Publié le jeudi 18 mai 2006 à 08h39min

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La question de la meilleure représentativité des femmes dans les instances de décisions et aux postes de direction fait toujours l’objet de débats profonds : Faut-il s’appuyer sur l’institution de quota ou de la discrétion des autorités et des instances détentrices des droits de nomination ?

De l’avis du député Mahama Sawadogo, la résolution de ce problème relève d’abord d’une question de volonté. Nous vous proposons son point de vue sur la question.

Il semble que durant l’époque de la Grèce antique qui vit naître la démocratie, la notion d’humanité trouvait sa définition dans la participation de l’Homme (homme ou femme) à sa vie politique.

C’est certainement pour cette raison, que l’histoire de la démocratie depuis l’antiquité à nos jours, fait une place de plus en plus importante au mécanisme de participation des citoyens. En témoigne l’évolution progressive du droit de vote à travers les différents systèmes de suffrage. Aujourd’hui, le suffrage universel égal, direct et secret qui consacre le mieux ce droit dans de nombreux pays, demeure toutefois inéfficace pour produire une participation équitable encore moins égalitaire des deux sexes dans les instances de décisions de l’Etat.

C’est pourquoi, il convient d’apporter un correctif au droit de participation qui est déséquilibré en défaveur des femmes. Comment apporter ce correctif ? Telle semble être la difficulté à laquelle buttent les partisans de la « parité homme-femme » ou de l’institution de quota en politique.

A notre avis, l’approche en vue de dégager un correctif devrait être fonction de la composition de l’organe de décision (personnes nommées ou personnes élues).

Lorsque l’organe est composé de personnes nommées, l’établissement d’un système de quota pourrait être envisagé mais en observant les dispositions constitutionnelles et législatives qui encadrent le droit de nomination reconnu à certaines autorités. En exemple, citons les articles 45, 55 et 56 de la Constitution qui disposent respectivement :

« Le président du Faso nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions, soit sur la présentation par celui-ci de sa démission, soit de son propre chef dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Sur proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions » (article 46).

« Le président du Faso nomme aux emplois de la Haute administration civile et militaire, ainsi que dans les sociétés et entreprises à caractère stratégique déterminées par la loi.

Il nomme les ambassadeurs et envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères et des organisations internationales.

Les ambassadeurs et envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui.

Il nomme le Grand Chancelier des Ordres burkinabè » (article 55).

« La loi détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en Conseil des ministres, ainsi que les conditions dans lesquelles les pouvoirs de nomination du président sont exercés » (article 56).

Au regard des articles ci-dessus cités, on peut affirmer que pour l’essentiel, l’importance de la présence de femmes dans les instances de décisions et aux postes de direction relève surtout de la discrétion des autorités et des instances détentrices des droits de nominations.

Lorsque, l’organe de décision se compose de personnes élues, alors le système de quota est manifestement inopérant. En effet, la composition (nombre d’hommes et nombre de femmes) d’un tel organe déterminée par l’issue d’élection, ne peut être fixée a priori, elle se constate a posteriori. Toute autre façon d’inverser cet ordre logique relève d’un volontarisme nécessairement incompatible avec la volonté populaire exprimée à travers l’élection.

Alors, que faire pour améliorer la représentativité des femmes dans les organes élus. De ce qui précède, il est certain que la voie légale ne peut conduire à une solution satisfaisante. Cependant, en empruntant la voie de la volonté politique dont le souverain n’est pas le peuple, ni le parlement mais plutôt les formations politiques qui présentent les candidatures, on pourrait en amont des élections créer les conditions favorables à cette représentativité.

Mahama SAWADOGO
Député

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