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Fichier électoral : Le devoir de mémoire

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 08h03min

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Le fichier électoral du Faso est ce qu’il est aujourd’hui à la suite d’une décision consensuelle de la classe politique. Le débat que mènent ici les politiciens burkinabè fait toujours fi de l’origine et de la raison des choses.

Le fichier électoral établi à l’époque par l’administration du territoire prend en compte tous les Burkinabè en âge de voter. Il s’est avéré que ce fichier n’avait de sens que si la majorité de ces électeurs potentiels se rendrait aux urnes. Ce qui était loin d’être le cas. Il fut alors décidé de laisser aux Burkinabè que les votes intéressent, le loisir d’aller se faire recenser, d’où le fichier actuel, loin des millions de votants comme le précisent certains partis politiques ou leurs leaders.

Personne n’avait à l’époque trouvé à redire sur cette décision adoptée et appliquée. Quel retournement de veste alors pour certains de penser que la démocratie est incomplète et qu’il faut à nouveau recenser tout le monde parce que le vainqueur des municipales est peu qualifié surtout du moment où il n’a pas l’onction des battus. Est-il seulement possible d’inventer une démocratie sur mesure ? Celle du Faso reflète l’état de conscience politique actuelle de notre peuple. Il serait vain de croire qu’en recensant toutes les dix millions de personnes en âge de voter, on obtiendrait des taux de participation pharaoniques ou staliniens. Même dans les démocraties anciennes, ce taux tourne autour de 50% sauf lors des consultations à enjeu, telles les européennes de mai 2005 où les Français ont dit non à la constitution de l’Union.

Ainsi, il serait bienséant que les partis tirent d’abord leçon de cette formule "qui veut voter, s’inscrive" avant d’avancer que cela constitue un recul, quand ce n’était point le cas au moment de son adoption.

Enfin, si les Burkinabè ne vont pas aux urnes, à qui incombe au premier chef la faute sinon aux partis politiques ? Le principe de base semble-t-il de la démocratie c’est d’obtenir la majorité même si personne ne va nier que le taux de participation participe de la vitalité de celle-ci. Et ce taux dépend de la présence des partis. A ne pas oublier !

Souleymane Koné

L’Hebdo

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