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Afrique : Les experts au chevet de l’emploi

Publié le jeudi 11 mai 2006 à 07h44min

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Abdoulie Janneh de la CEA

La 25e réunion du comité des experts de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) s’est ouverte mercredi 10 mai 2006 à Ouagadougou. Elle va dégager une feuille de route pour résoudre les problèmes de l’emploi sur le continent.

Une centaine d’experts sont réunis à Ouagadougou du 10 au 13 mai prochain pour dégager des stratégies en vue d’aider les Etats africains à faire face aux problèmes de l’emploi. En effet, ils vont définir des priorités et fixer des orientations dans le souci de permettre à l’Afrique d’être au rendez-vous des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015.

Cette réunion se tient en prélude à la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement , prévue les 14 et 15 mai 2006.
Celle-ci va valider les recommandations des experts. Ces assises se tiennent sous la houlette de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui se réunit ainsi pour sa 39è Conférence.

La Banque africaine de développement (BAD) , quant à elle, va tenir ses assemblées annuelles les 17 et 18 mai à Ouagadougou également. La réunion des experts de la CEA et la Conférence des ministres entendent donner suite à la Déclaration assortie du Sommet extraordinaire de Ouagadougou de septembre 2004 sur l’emploi et la pauvreté.

Celle-ci avait clairement indiqué que « la pauvreté, le chômage et le sous-emploi (sur le continent) compromettent les droits fondamentaux et la dignité des individus et des communautés affectées, et qu’ils constituent une menace à la stabilité sociale, économique et politique ». La présente rencontre va examiner les obstacles à la réalisation des objectifs fixés par les initiatives en matière d’emploi sur le continent d’une part, et définir des stratégies capables de faciliter la mise en route effective de la Déclaration de Ouagadougou d’autre part.

Ces pistes devront intégrer les mesures à court terme ou à effet immédiat définis à Ouagadougou en 2004 en faveur aussi bien pour les économies rurales que pour les pays sortant de conflits . De plus, les rencontres doivent donner mandat à la CEA d’organiser au plan régional, voire sous-régional, un forum d’experts chargés d’examiner et de proposer des stratégies définitives pour donner effet au cadre de mise en oeuvre de la Déclaration de Ouagadougou.

Tout cela nécessite un partenariat associant l’Union africaine et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), les communautés économiques régionales (C.E.R.), le Bureau international du travail (BIT) , les organismes du système des Nations-unies,... pour relever le défi du chômage et de la pauvreté. Car jusqu’ici, la pauvreté frappe durement l’Afrique (46% des Africains vivent avec moins de 500 F CFA par jour). Elle est en progression par rapport aux autres régions du monde en développement.

L’Afrique a-t-elle mal à sa croissance ?

Pour le ministre burkinabé de l’Economie et du Développement, Seydou Bouda, la persistance de la pauvreté sur le continent contraste d’avec la croissance de 5,3% enregistrée ces dernières années.

La famine, les conflits armés, les ravages du Sida, le balbutiement de la démocratie... y ont encore pignon sur rue. « C’est le rêve déçu de 4 décennies de développement qui montre le paradoxe d’une Afrique réservoir de richesses et soumise à la précarité... », a-t-il regretté. Il a appelé les Africains à un sursaut pour tracer les contours de la nouvelle Afrique bâtie dans un espoir qui place résolument le continent sur les chantiers du développement.

M. Bouda est alors convaincu que la Conférence des ministres africains est une opportunité pour favoriser la concertation interafricaine afin de relever le défi du chômage et de la pauvreté. Autant dire que leurs conclusions vont donner une impulsion à la création d’emplois en Afrique. Pour cela, les experts doivent passer en revue l’étude 2005 de la CEA sur les conditions économiques et sociales de l’Afrique. Ils doivent également envisager les perspectives pour l’emploi en 2006 tout en examinant le rapport sur la stratégie de réduction de la pauvreté en Afrique.

Selon le secrétaire général adjoint des Nations unies et secrétaire exécutif de la CEA, Abdoulie Janneh, la réunion de Ouagadougou découle de l’engagement pris à Abuja (Nigeria) en 2005 par les ministres sur les stratégies pour la création d’emplois productifs et décents pour les Africains. Mais attention, avertit M. Janneh, « pas n’importe quels emplois, mais des emplois qui offrent des salaires et des conditions de travail décents ».

Dans cette perspective, les Etats africains devraient intégrer l’emploi dans leurs politiques macro-économiques pour accélérer la transformation des matières premières et la diversification des sources de revenus, pour promouvoir le rôle de la femme, de la gouvernance..., a souligné M. Janneh. Ils devront enfin prendre en compte la création d’emplois dans leurs programmes de promotion de l’investissement extérieur.

S.Nadoun COULIBALY
A.Verlaine KABORE
Romaric Ollo HIEN


Quatre chefs d’Etat, mille cinq cents participants attendus

Quelques heures après l’ouverture de la 25e réunion des experts de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, le président du comité d’organisation des réunions conjoints de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Banque africaine pour le développement (BAD), Isidore Nabaloum fait le point des préparatifs des rencontres qui vont mobiliser quatre chefs d’Etat et quelques mille cinq cents participants.

Sidwaya (S) : Quels sont les difficultés organisationnelles auxquelles vous faites face en ce moment ?

Isidore Nabaloum (I.N.) : Pour être honnête, je dirais que je n’ai pas eu de difficultés particulières dans l’organisation de ces rencontres. Nous sommes à 90% prêts pour la préparation.

Sur l’organisation matérielle de la conférence, je n’ai vraiment pas eu de problèmes particuliers. Les équipements sont au complets. Pour les infrastructures, les enregistrements et l’accréditation des participants se déroulent normalement.

Nous attendons maintenant l’enregistrement des participants dans les différents hôtels. Pour l’ensemble des deux réunions à savoir la réunion des ministres de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui a commencé mercredi matin par la réunion des experts et les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), nous attendons environ mille cinq cents (1500) personnes.

Mais au jour d’aujourd’hui, si on compte le personnel de la CEA, celui de la BAD et les participants à la réunion de la CEA on a entre trois cent cinquante (350) et quatre cents (400) personnes qui sont déjà là.

S. : Est-ce que trop de mesures sécuritaires comme vous constatez lors de cette rencontre ne vont pas entraver le bon déroulement des travaux ou limiter la liberté des participants et des journalistes ?

I.N. : Pas du tout. Vous savez que nous sommes à des périodes sensibles et les problèmes sécuritaires préoccupent tout le monde. Ce sont des conditions indispensables pour la tenue des réunions internationales dans un pays. Il peut avoir de petits désagréments au début, mais petit à petit tout rentrera dans l’ordre et j’espère que tout le monde pourrais travailler dans la sérénité.

S. : Vous avez affirmé tantôt avoir réussi à 90% l’organisation des deux réunions. Que reste-il à faire ?

I.N. : Les 10% restants, je mets cela sur le compte de l’hébergement parce qu’on ne sait pas si on va accueillir plus de monde que prévu. Si cela arrivait, on aura de petites difficultés. C’est pourquoi, nous mettons une marge d’insuffisance pour donner des chiffres qui présentent la réalité. Il y a des chances que nous accueillions plus de monde que prévu parce qu’au niveau des observateurs des assemblées annuelles de la BAD, on ne peut pas estimer exactement le nombre de participants.

On connaît le nombre de gouverneurs et vice-gouverneurs parce que ce sont des pays membres. Ils sont au nombre de soixante dix sept (77). Les délégations sont à peu près le triple. Mais pour les observateurs, on ne sait pas combien ils seront parce que toutes les institutions financières mondiales sont susceptibles de venir aux assemblées de la BAD avec des délégations dont on ne peut maîtriser le nombre.

S. : Le centre de presse n’est jusque-là pas tout à fait fonctionnel alors que des journalistes veulent travailler. Quand est-ce qu’il pourra être fonctionnel ?

I. N. : En principe, on doit avoir un centre de presse opérationnel. On a pris toutes les dispositions qu’il faut, il n’y a pas de problème.

C’est surtout des équipements informatiques et à ce niveau, le matériel est disponible, il n’y a pas de souci à se faire.

S. : Combien de chefs d’Etat vont-ils prendre part à la rencontre de Ouagadougou ?

I. N. : Quatre chefs d’Etat sont invités à savoir, les présidents du Rwanda, du Mozambique, du Liberia et du Bénin. Le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz sera là, car il doit intervenir dans une des table-rondes de la BAD. On a la confirmation pour le Rwanda, le Mozambique et le Bénin. Là où on n’a pas encore de confirmation, c’est le Liberia.

Propos recueillis par Verlaine KABORE et Romaric Ollo HIEN

Sidwaya

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