La dernière en date et qui, bien avant les municipales passées a secoué le CDP/Houet, mettait face-à-face ce qu’on peut sommairement résumer en "clan Koussoubé contre clan Salia". Cette guerre entre frères “ennemis” avait entraîné la défection de Koussoubé, naguère maire de Bobo-Dioulasso qui, suivi de deux de ses maires d’arrondissement, a rejoint l’ADF/RDA avec armes et bagages.

A l’époque, les dissidents avaient annoncé amener avec eux plus de 10 000 militants qu’ils avaient contribué à mobiliser pour le compte du CDP. Les municipales dans le Houet s’annonçaient donc lourdes de menaces pour le CDP, habitué jusque-là à la part du lion. Contre toutes attentes, ces municipales, loin de changer la donne comme on s’y attendait dans le Houet, ont plutôt conforté l’hégémonie du méga parti et fait de Koussoubé un nain qui s’ignore.

En effet, pour qui diantre ont voté les 10 000 militants dont lui et ses compagnons se prévalaient lors de leur démission. A l’évidence, le bras de fer qui l’opposait à Salia Sanou et compagnie était fondé sur un personnalisme où il était question de Célestin Koussoubé individu et Salia Sanou, individu, chacun essayant de rallier à sa cause le maximum de militants, mais où le CDP est resté intact à cause de la lassitude des militants face à une faconde politicienne dont ils commencent à en avoir par-dessus la tête.
Il y a fort à parier que parmi les 10 000 pseudo partants, aucun n’a jugé utile de suivre qui que ce soit dans les urnes.

Cette "victoire" qui est due plus à l’inertie de la masse CDP qu’au tact de ses dirigeants pose une fois de plus le problème de la discipline au sein du méga parti. D’autres attitudes, d’autres comportements ne se seront pas soldés par des défections inutiles. Si pour le moment elles sont sans effets, il ne faut pas croire que tout est permis car c’est la voie royale vers la désillusion.

Luc NANA

L’Hebdo