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Faiblesses structurelles des partis d’opposition : l’alternance n’est pas pour demain...

Publié le samedi 6 mai 2006 à 09h58min

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On attend toujours les résultats officiels des élections municipales du 23 avril dernier. Les premiers constats sont ceux de la victoire nette du parti au pouvoir, le CDP, et les récriminations sans grande conviction de certains partis d’opposition sur la régularité du scrutin.

Récriminations sans conviction puisqu’à notre connaissance, le Conseil constitutionnel n’a pas été saisi d’une plainte en bonne et due forme de la part des plaignants. A peine si les tribunaux administratifs de Ouahigouya, de Koudougou et Bobo-Dioulasso ont-ils enregistré des cas litigieux vite vidés. On en déduit que ce sont les sempiternels grincements de dents de mauvais perdants. S’il est vrai que le processus électoral au Burkina connaît encore quelques erreurs matérielles, les faiblesses du système ne profitent pas qu’aux velléités de fraudes d’un seul camp.

Mieux, ces velléités nous semblent très marginales pour faire douter de la sincérité du scrutin. L’incontournable vérité, c’est que le CDP est fort de la faiblesse, entre autres, des partis adverses ou alliés. Par exemple, ils sont combien de partis à avoir présenté des candidats dans toutes les régions, toutes les provinces et toutes les 47 communes urbaines et les 302 communes rurales ? Réponse : il n’y a que le CDP seul qui avait des listes complètes sur toute l’étendue du territoire.

Dès lors, il n’est pas exagéré de dire qu’il y a une pléthore de partis sans envergure ou tout au moins qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Le PDP/PS, l’UNDD, le PAREN, l’UNIR/MS qui ont fait illusion lors des législatives de 2002 où la présidentielle de 2005 se sont lamentablement effondrés dans ces municipales. L’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) est la seule qui, bien que partie prenante au gouvernement, essaie de tenir la dragée haute au CDP.

On notera avec satisfaction, l’émergence timide du Rassemblement pour le développement au Burkina (RDB), l’Union pour la République (UPR) qui, on espère, viendront combler le vide laissé par des partis plus anciens qui ont visiblement déçu les électeurs. Si non on finira par dire que le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) cherche adversaire crédible ou allié compétitif. Et à cette allure c’est la démocratie dans l’une de ses composantes essentielles, le multipartisme, qui souffrira de cette incapacité des acteurs politiques à constituer des partis crédibles. Et ce n’est pas la faute du CDP encore moins celle des quelques failles du système électoral.

Le mal est ailleurs. C’est par exemple l’entêtement incroyable de l’opposition à ne pas se regrouper même circonstanciellement. La faiblesse de leurs moyens logistiques et financiers jamais compensée par une ingéniosité sur le terrain. Au contraire, les partis politiques de l’opposition continuent de s’affaiblir par leurs dissensions internes mal gérées et leurs difficultés chroniques à s’implanter sur tout le territoire national. A cette allure, est-il exagéré de dire que pour l’alternance, il faudra repasser !

Djibril TOURE

L’Hebdo

P.-S.

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Municipales 2006

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