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UNIR/MS : Le mythe sankariste est tombé

Publié le vendredi 5 mai 2006 à 08h30min

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L’UNIR/MS qui avait promis une démonstration de « force sankariste » au scrutin local du 23 avril s’en est sorti, en l’état actuel des résultats, rien qu’avec une commune sur plusieurs centaines. Une débâcle électorale pour un parti dont le candidat à la présidentielle est venu en deuxième position.

A la lumière des déclarations des ténors du « parti de l’œuf » on est en droit de se dire qu’ils sont satisfaits des maigres résultats engrangés au sortir du scrutin municipal du 23 avril 2006. Mais là où le bât blesse c’est la réalité sur le terrain.

Avec 160 élus sur plus de trois mille candidats présentés, si cela n’est pas ressenti comme une gifle électorale pour un parti qui se plait à se vanter à tout va comme celui des « masses populaires », il y a de quoi en tout cas faire dresser les cheveux. En tirant motif de satisfaction du score obtenu, le président de l’UNIR/MS, M. Bénéwendé Stanislas SANKARA tient là un discours politique dont le but peut être de maintenir toujours autour de soi des militants qui ne se sont pas encore assez nourris d’illusions.

La présidentielle de novembre 2005 semblait convaincre le patron du parti de l’œuf que sa formation constituait la deuxième force politique au regard de son classement à cette élection. D’aucuns, analystes politiques, qui ont perdu le Nord avaient interprété sa position comme une adhésion des 4, 88 % (taux obtenu) des électeurs burkinabè à un certain idéal Sankariste ( qui cherche toujours ses marques et ses « fils » dont l’UNIR/MS se fait le porte-drapeau.

Il fallait donc en prendre acte en attendant le scrutin local pour voir si ses électeurs étaient réellement acquis à la cause de son programme politique qu’il dit inspiré de la vision du feu Thomas SANKARA. La vérité a éclaté au soir du 23 avril puisque l’UNIR/MS n’a même pas pu conserver le quart de son électorat du scrutin présidentiel.

A l’affiche, une commune rurale arrachée à Yaho dans la Boucle du Mouhoun. Le parti n’a pu inquiéter dans aucune des autres localités où il était annoncé favorit. Dans le Passoré, l’un des fiefs supposés du parti, l’œuf glane des miettes dans les différentes circonscriptions électorales.

Même à Tèma Bokin, commune rurale, village natal de Feu Thomas SANKARA, l’UNIR/MS qui se réclame être le plus authentique des partis sankaristes, a été battue à plate couture par la CPS (un autre parti sankariste) de Ernest Nongma OUEDRAOGO.
On se souvient encore de cet épisode honteux entre ces deux partis autour de la maison du père du défunt Thomas SANKARA.

Si on suppose par ailleurs, que nombre de partis surtout ceux ayant participé à l’élection présidentielle ont géographiquement établi les listes en fonction des suffrages qu’ils y avaient obtenus, on se demande en quoi l’UNIR/MS en obtenant 160 conseillers, même pas le cinquième des candidats présentés, peut s’enorgueillir d’un tel score.

En réalité, le Sankarisme prôné par l’UNIR/MS manque encore d’audience. Les 4, 88% des électeurs qui avaient accordé leurs voix lors du scrutin présidentiel, au candidat de l’UNIR/MS ont dû se rendre compte cette fois-ci que l’œuf, symbole du parti, est une coquille bien vide. On sait que M. Bénéwendé Stanislas SANKARA , tirant beaucoup profit de son patronyme, reste un marchand d’illusions. Et ces élections locales sont comme un coup de semonce pour lui. Les résultats obtenus indiquent bien que la population à la base est loin de partager l’idéal exalté par ce parti.

Pour des raisons politiciennes le patron du parti tente de transformer cette débâcle en un bilan satisfaisant , peut être s’est -il rendu compte à son corps défendant qu’il ne doit plus occuper le haut du pavé !. Car on voit bien que ce camouflet est difficile à avaler pour un parti qui entre deux scrutins en l’espace de cinq mois perd plus du quart de son électorat.

Contrairement à ce que le chef du « parti de l’œuf » veut faire croire, les résultats traduisent que l’UNIR/MS est une force politique d’opposition qui n’amasse pas foule. Son message à la limite indicatif ferait même peur à ce peuple burkinabé épris de paix et de justice qui veut enterrer à jamais les démons de la désunion et de la haine.

Les municipales, élections de proximité sont le meilleur baromètre pour ce parti pour mesurer de la pertinence de son orientation et de la recevabilité de son message. Alors, M. SANKARA, si la voie du « père » n’est pas à abandonner, entendez la voix du peuple « c’est le seul salut pour l’UNIR/MS ».

L’Opinion

P.-S.

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Municipales 2006

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