CDP : La confirmation

Le parti de Roch Marc Christian KABORE, une fois de plus a prouvé que sur le terrain politique, il reste un parti de mobilisation et de masses.

Avec tous les problèmes qu’il a eus avant les élections, certains responsables politiques et autres observateurs ne vendaient pas cher sa peau. Mais l’après 23 avril a prouvé que « le serpent même mort fait toujours peur ». Le CDP peut, en tout cas, se dire que même miné par des problèmes de lutte de positionnement et autres, il reste un grand parti politique sur le terrain. Il a donc confirmé qu’il reste la force politique, la première au Burkina Faso.

ADF/RDA : Le manque de modestie

Seul, le candidat ADF/RDA, Célestin KOUSSOUBE, Maire sortant de Bobo-Dioulasso, a eu en toute objectivité à reconnaître la défaite du pachyderme en affichant un « fair-play politique ». Pour lui, il faut préparer l’avenir. « Nous avons perdu, mais l’avenir nous appartient », a-t-il déclaré.

Un « fair-play politique » qui n’est pas partagé par les autres membres du Bureau de ce parti. En effet, du président Gilbert OUEDRAOGO à son chargé de communication Nouhoun BERTHE en passant par le « nouveau » député Sidiki BELEM, chacun y va de ses pinceaux pour justifier les résultats que l’ADF/RDA a obtenus en parlant de fraude du CDP. Pourtant tous ces responsables sont bien placés pour savoir ce que vaut le CDP sur le terrain politique, de Bobo à Ouagadougou en passant par Ouahigouya.

En les écoutant, c’est comme si l’ADF/RDA pouvait « battre » le CDP partout où ils étaient en lice. C’est vrai que Me Gilbert pour ce scrutin « s’est mis au sérieux » en parcourant presque tout le pays. Mais est-ce vraiment suffisant ? En toute modestie, l’ADF/RDA devait accepter ses résultats et reconnaître que le CDP reste le plus fort. En politique aussi, la fanfaronnade n’exclut pas la modestie.

RDB : Il « bouscule » les grands

Dans les Cascades, le RDB n’a pas fait de cadeau au CDP de Mélégué TRAORE, prouvant ainsi qu’en politique, il ne faut surtout pas compter avec les foules lors de meeting. Le travail de terrain, la sensibilisation et la mobilisation du RDB ont eu raison des foules des meetings du CDP. Ce n’est pas seulement dans les Cascades que le RDB s’est positionné, même à Koubri il a prouvé. Le RDB dont le mentor est un transfuge du CDP se présente alors comme un parti avec lequel il faut compter pour l’avenir. En politique aussi, seul le travail paie.

UNDD : Victime de sa propre politique

A l’UNDD, on devrait se rendre à l’évidence que tant que les responsables du parti continueront à « filer » le parfait amour avec le Président Koudou GBAGBO, Simone GBAGBO, Mamadou COULIBALY et autres Blé GOUDE, du côté de la lagune Ebrié, le « tékré » qu’ils prônent au Burkina, n’aura jamais lieu. L’après 23 avril, prouve que même à Koudougou, le message de l’UNDD et de Hermann YAMEOGO passe difficilement, pour ne pas dire qu’il ne passe pas.

Conséquence, le CDP a repris « sa chose », c’est-à-dire la mairie de Koudougou. En réalité, un choix s’impose à l’UNDD et ses responsables : Le Burkina Faso ou GBAGBO et ses fidèles. Sans quoi, le salut pour l’UNDD ressemblera à un cavalier qui va à la recherche du cheval sur lequel il est assis.

RDF : L’apprentissage continue

Malgré le « maigre résultat » Salvador YAMEOGO et le RDF doivent se réjouir d’avoir d’abord pu participer à ce scrutin. Ce n’était vraiment pas évident pour un parti qui vient d’avoir un an. En ayant pu « glaner » quelques conseillers çà et là, la voix du RDF va compter dans des conseils municipaux ce qui n’est pas « rien ». Salvador YAMEOGO doit prendre les résultats du scrutin avec « la philosophie des stoïciens » et se dire que l’apprentissage politique ne fait que commencer. L’avenir est devant.

FFS : Le Sankarisme pur et dur se cherche

Après ce scrutin, ce n’est certainement pas la joie au FFS. Comme à la présidentielle de novembre 2005, Norbert TIENDREBEOGO, « le Sankariste pur et dur », selon certains, et son FFS sont passés à côté.

C’est vrai que le parti aura quelques conseillers mais la moisson n’a pas été bonne dans l’ensemble. Conclusion : Le Sankarisme pur et dur se cherche des adeptes.
Une triste réalité qui n’a rien à voir avec « les suspicions de fraude ». Pour un parti, qui s’est fait le « chantre » de la justice sociale et du Sankarisme, avouons que, c’est un peu décevant même si les responsables du FFS pensent le contraire. Environ 30 conseillers sur 1 237, ce n’est certainement pas « fameux ».

UPR : Bon pour le moral

Comme l’UPR du député Toussaint COULIBALY, plusieurs partis de la mouvance présidentielle se sont bien comportés sur toute l’étendue du territoire. Les conseillers glanés çà et là par l’UPR lui permettront de se faire « courtiser » quand il s’agira de constituer les majorités pour les postes de maires de certaines communes. En tout cas, les résultats de l’UPR sont bons pour le moral.

PAREN : La déception

Après s’être positionné 3e à la présidentielle de novembre dernier, on attendait beaucoup Laurent BADO et le PAREN pour le scrutin du 23 avril.
Hélas, le PAREN n’a vraiment pas prouvé, même à Ouagadougou où son « discours trop intellectuel » a conquis une certaine classe.
A Réo, où l’on pensait que le parti allait à tort ou à raison (c’est selon) faire mouche, ce fut la déception.

CPS : Tèma Bokin ou rien

Sans trop de tapages et avec une campagne électorale, presque inexistante, la CPS de Nongma Ernest OUEDRAOGO a réussi à faire plier le CDP à Tèma Bokin. NEO peut se réjouir en disant : « On ne peut pas me battre chez moi ». C’est vrai, mais la CPS gagnerait à sortir de Tèma Bokin pour s’implanter dans d’autres localités.

L’Opinion