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Assemblée nationale : La journée continue de travail en débat

Publié le mardi 2 mai 2006 à 06h34min

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Lassané Sawadogo, ministre de la Fonction publique

Vendredi 28 avril 2006, deux questions orales, l’une relative à la mise en œuvre des projets et programmes de la « biennale eau » et à l’instauration éventuelle d’une journée continue de travail dans l’administration publique étaient en débat à l’Assemblée nationale.

Premier « à la barre », le ministre délégué Bonoudaba Dabiré, représentant le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, a été interpellé par le député Toussaint Abel Coulibaly sur la politique gouvernementale en matière d’hydraulique rurale.

La question est motivée, selon l’auteur, par le contexte de la communalisation rurale où chaque collectivité locale doit avant tout compter sur elle-même pour se développer. En terme de réponse, le ministre Bonoudaba Dabiré s’est étendu sur le bien-fondé du programme biennale eau 2004-2005.

Ainsi, le programme a permis d’accroître l’offre en eau potable et en matière d’irrigation. Pour l’accès à l’eau, le taux de couverture dans la ville de Ouagadougou par exemple est passé de 67% à 93% avec la réalisation de barrage de Ziga. Aussi, les villes de Dori, Fada, Toma, Gayéri, Diapaga, Zorgho, Bittou ... ont bénéficié de réseaux d’adduction d’eau.

En milieu rural, l’offre supplémentaire en ouvrage d’approvisionnement en eau potable simplifié est de 2036 forages neufs, 831 forages réhabilités et 30 réseaux d’adduction d’eau simplifiés. Aussi, dans le domaine des aménagements hydroagricoles, la réalisation de 21 barrages a permis d’obtenir une production annuelle d’environ 10 500 tonnes de céréales et plus de 8 100 tonnes de légumes soit une valeur de plus de 2 milliards de F CFA. Ces initiatives, a indiqué le ministre Dabiré, ont permis d’occuper plus de 5 500 personnes, contribuant de ce fait à la lutte contre le chômage et la pauvreté en milieu rural.

Au titre du développement des ressources halieutiques, la biennale a permis de créer environ 500 nouveaux emplois rémunérateurs, de construire des centres d’équipement de pêche, de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire... Pour le ministre, des difficultés ont ralenti l’atteinte de certains résultats.

Elles ont pour noms, la mise en place tardive des financements, les longs délais de passation des marchés, la défaillance de certaines prestataires... Face à ces difficultés, son département a développé des initiatives comme l’allègement des procédures de mise en place des financements, les demandes de rallonge budgétaire ; la prolongation des délais pour les prestations... Le ministre reste convaincu que la biennale eau doit se poursuivre afin de consolider les acquis et achever les chantiers ouverts car l’accès à l’eau et une meilleure gestion des ressources d’hydrauliques permettront d’atteindre la sécurité alimentaire. Pour l’auteur de la question, le Burkina s’engage dans une communalisation rurale et la politique de l’Etat devrait travailler à la correction des déséquilibres criants entre les régions.

En matière d’ouvrage hydraulique, selon lui, les 6 communes rurales de Dédougou, n’ont qu’une seule retenue d’eau. Il souhaite que la répartition des ressources de l’Etat tiennent compte des communes rurales. C’était une occasion pour la vingtaine de députés présents de s’imprégner de l’état d’avancement de certains projets comme le barrage hydroagricole de la Bougouriba, l’aménagement de la mare de Dori mais aussi l’état des projets dont les marchés ont été résiliés.

Possible mais ...

Pour sa part, le député Siméon Sawadogo a demandé au ministre Lassané Savadogo de l Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, de donner la position du gouvernement à propos d’une éventuelle instauration de la journée continue de travail au Burkina Faso. D’emblée le ministre Savadogo a indiqué qu’il y a une possibilité d’instaurer la journée continue de travail au Burkina comme cela se pratique au Mali, Ghana, Sénégal, Cameroun, Maroc... Pour lui, les conditions objectives telles que la forte température dans certaines régions du Burkina, le renchérissement des produits pétroliers et l’extension de nos centres urbains sont réunis pour instituer une journée continue de travail.

En outre, la plupart des agents pratiquent « la journée continue de fait », plus de 50% des travailleurs du public dans les grandes villes ne rentrent pas à la maison à midi. La journée continue aurait des avantages comme l’allègement des dépenses, l’amélioration du mode de vie personnelle, la valorisation du capital humain. L’instauration d’une telle pratique, indique le ministre, doit être accompagnée de mesures comme la création de cantines scolaires, des centres de restauration dans les milieux du travail...

Les députés l’ont assuré que s’il s’agit de voter la majorité sera pour. La réussite de la journée continue, a indiqué le ministre, se conjugue avec la discipline des agents. Et, l’inquiétude est de voir triompher les activités secondaires au dépens de l’administration publique.

Aussi, poursuit-il, il faut trouver un système de contrôle d’assiduité afin de ne pas transformer les fonctionnaires en commerçants. La réflexion autour de cette question se poursuit au niveau du gouvernement a conclu, le ministre Savadogo.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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