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Elections municipales du 23 avril : Le CDP haut la main...

Publié le samedi 29 avril 2006 à 09h19min

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Le troisième essai aura été le bon. Le gouvernement et la CENI peuvent se féliciter d’avoir réussi le pari d’organiser un scrutin exemplaire ce 23 avril. La remarque mérite d’être faite d’autant plus que de report en report ces élections municipales avaient fini par semer comme un doute sur la pertinence du calendrier électoral au Faso. A présent que ce doute est levé, il reste les leçons d’ensemble du scrutin.

Laissons de côté la pléthore des partis qui étaient en compétition, du plus lilliputien au mastodonte CDP, pour nous intéresser au discours politique, à la victoire annoncée du CDP et ipso facto, à la défaite consommée des autres partis, qu’ils soient ou non de la mouvance présidentielle. Le CDP s’est une nouvelle fois montré intraitable.

En s’imposant largement aussi bien dans les grandes villes que dans les communes rurales il confirme sa grande assise politique au Burkina. IL n’est jamais aussi fort que quand on le croit affaibli par ses querelles intestines. Les dissensions à Yako et à Bobo-Dioulasso n’ont pas eu les résultats dévastateurs qu’on avait craints pour le parti présidentiel.

La surprise est venue de la où on ne l’attentait pas : Banfora, Gaoua, Gorom-Gorom, Faramana, où le parti majoritaire est au coude-à -coude, pour ne pas dire qu’il a été battu sur le fil par des challengers de la mouvance. Ces téméraires tombeurs du CDP ont pour noms : Le Rassemblement pour le développement du Burkina (RDB), la Convention des forces républicaines(CFR). Le premier à Banfora et à Gaoua le second à Gorom-Gorom. On citera aussi l’exploit de la Convention des partis sankaristes de Nongma Ernest Ouédraogo dans le département de Tembokin (Yako).

L’ADF/RDA n’a pas eu les résultats escomptés à Bobo-Dioulasso, mais sur l’ensemble du territoire national elle confirme être la deuxième force politique du pays. Par contre et ce n’est point une surprise, l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) d’Hermann Yaméogo, continue de se liquéfier sur la scène politique nationale. Elle a perdu même à Koudougou qui passait pour être son fief.

Une déconvenue qui confirme que l’opinion publique continue de lui faire payer ses errements dans ses prises de position sur la question ivoirienne. L’échec de son parti dans cette élection est l’énième qui confirme si besoin en était encore que l’homme a fini par être un politicien de salon et des déclarations ronflantes dans les tabloïdes. La même liquéfaction a réduit le PDP/PS à néant. Ki-Zerbo aurait-il pris sa retraite politique en même temps que son parti ?

Sur le même registre, l’UNIR/MS de Stanislas B. Sankara n’a pas confirmé ses prétentions de la présidentielle. Celles d’être le deuxième parti sur l’échiquier national.

Le PAREN de Laurent Bado fait aussi pâle figure, comparée à la dernière présidentielle. Comme quoi quand les enjeux du scrutin changent ,il faut aussi changer la méthode d’approche de l’électorat ! En effet, les messages des partis politiques sont restés stéréotypés, incapables d’aller au fonds des enjeux de la décentralisation.

Le CDP tout comme l’ADF/RDA et les autres partis de la mouvance sont restés dans la brèche de la déferlante présidentielle pour s’imposer en usant à hue et à dia, le nom du président Blaise Compaoré et de ses ambitions pour le pays. La stratégie a été payante pour le scrutin mais quand il va falloir concevoir des projets de développement pour les municipalités c’est en ce moment qu’il ne faudra décevoir ni les électeurs ni le président. Si oui, gare au retour du bâton !

Djibril TOURE

L’Hebdo

P.-S.

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Municipales 2006

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