D’emblée, les conférenciers ont qualifié le scrutin d’anti-démocratique. Il convient de rappeler ici que l’ADF/RDA a perdu, selon les résultats provisoires, face au CDP, lors de ces élections municipales dans la localité. A Ouahigouya où le bras de fer semblait au préalable serré entre ces deux grands, l’ADF/RDA s’en sort laminée : 80 sièges pour le CDP contre 30 pour l’ADF/RDA.

L’éléphant dénonce particulièrement les comportements de responsables politiques locaux, de même que ceux des chefs coutumiers des villes et villages. Ainsi, selon Etienne Ouédraogo, directeur de campagne, des chefs coutumiers, militants ADF/RDA auraient été menacés de destitution par le roi du Yatenga, Naaba Kiiba. Et certains seraient même présentement suspendus, a-t-il affirmé. Au nombre de ceux-ci, toujours selon Etienne Ouédraogo et ses camarades de parti, il y aurait le Toom Naaba, protocole du roi du Yatenga.

Selon encore les conférenciers, des responsables politiques, notamment ceux du CDP, auraient menacé certains villages de bloquer tous les projets qui leur sont destinés si toutefois les résidents ne votaient pas CDP.

Un candidat de l’ADF/RDA aurait été agressé le jour du scrutin à Bogoya. Un militant du secteur n°2 de Ouahigouya qui a accepté de témoigner lors de cette conférence dit avoir été battu par des éléments cagoulés, la nuit du 24 avril, alors qu’il était en train de rentrer chez lui. Du nom de Sidi Madi Sawadogo, l’homme portait effectivement des traces de blessures. Il faisait partie des comités de vigilance de l’ADF/RDA. L’ADF/RDA accuse l’Administration de complicité, à propos des actes de naissance et cartes de famille, des faux documents, expéditivement établis et qui proviennent essentiellement des préfectures de Tangaye, Oula, Namissiguima et Ouahigouya.

De ce constat donc, "nous pouvons affirmer que la fraude, les intimidations, les menaces, les provocations, les achats de conscience ont été développés et entretenus à l’échelle nationale", s’insurge le bureau local de l’ADF/RDA. Par ailleurs, le bureau dénonce également les comportements des membres des démembrements de la CENI qu’il qualifie aussi de complices.

Un responsable de la CEPI a même été indexé : Richard W. Sawadogo qui, selon les responsables ADF/RDA, aurait eu à faire le tour de tous les bureaux de vote de Ouahigouya pour faire changer la disposition de l’isoloir de sorte éventuellement à ce que les membres des bureaux de vote voient quel parti les électeurs choisissaient. Par conséquent, la section régionale de l’ADF/RDA demande l’annulation et la reprise des élections municipales sur toute l’étendue du territoire national.

Par Lassina SANOU

Le Pays