Aussitôt après le cérémonial d’accueil ponctué de vingt et un coups de canon, le président fraîchement élu du Bénin (en rappel, il a prêté serment le 06 avril dernier à Porto-Novo en présence du président Compaoré), s’est prêté aux questions de la presse. On retiendra que le Docteur Boni Yayi est venu voir le « doyen » des chefs d’Etat de la sous-région, son « aîné » Blaise Compaoré pour « prendre des conseils » et œuvrer avec lui « à faire de notre sous-région un espace commun et intégré » ce pour « un développement harmonieux ». Un Boni Yayi qui s’est dit « heureux » de se retrouver au Burkina Faso pour la simple raison qu’avant qu’il ne soit là où il est aujourd’hui, le président Blaise Compaoré l’a adopté au moment où il était à la tête de la BOAD.

« Il m’a toujours entouré de ses soins, de ses conseils, lui et son gouvernement ainsi que le peuple burkinabè » a ajouté le premier des Béninois. Il est donc « chez lui » dans le cadre de cette tournée sous-régionale et il ne fait « qu’accomplir son devoir » qui est de venir « remercier du fond du cœur », Blaise Compaoré pour tant d’estime et de sollicitude.

Naturellement, cette visite offre aussi l’opportunité de « parler des problèmes » car après l’investiture, « les choses sérieuses commencent ». Parmi celles-ci, le « cas » de Koalou village frontalier entre les deux pays dont l’appartenance territoriale reste à déterminer.

Un « cas » qui, à décrypter les propos du Docteur Yayi devrait rapidement trouver une solution qui satisfasse les deux parties et sur lequel on ne devrait pas conjecturer outre mesure. Car, le Bénin comme le Burkina Faso sont des pays attachés à la paix et qui cultivent au quotidien cette vertu. Et puis, « l’essentiel » semble être ailleurs et réside dans le combat contre le sous-développement et la pauvreté de façon concertée. « Le jeune frère est venu voir le grand-frère et nous allons arriver à une situation qui réponde aux intérêts des deux peuples » a conclu Boni Yayi sur cette question.

Le « contenu économique » de la visite est donc tout aussi « important » comme indiqué plus haut, et, Blaise Compaoré étant connu pour son pragmatisme et « sa volonté d’aller à l’essentiel », Boni Yayi « ne doute pas » que les vues seront concordantes là aussi. Il faut ce « développement intégré », ce d’autant que le président béninois est persuadé qu’il sera jugé à l’aune de ses actions dans le cadre de « la lutte contre la pauvreté ». L’état de grâce dont nous bénéficions « durera » si notre comportement va « dans le sens du changement qualitatif des conditions de vie de nos concitoyens », soulignera-t-il.

Car, « le corps va où va la tête » et, la qualité de veille du peuple béninois n’autorise pas la médiocrité encore moins les manquements à l’éthique et au respect de la chose publique.

C’est donc un homme conscient du rôle historique des nouveaux leaders africains qui rend visite à un autre tout aussi imprégné de ce rôle. « La consolidation de notre espace commun » qui soustend cette visite ne peut donc qu’être effective à l’issue de ce voyage qui prend fin aujourd’hui dans la matinée.

Boubakar SY

Sidwaya