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Municipales 2006 : Le CDP confirme son assise nationale

Publié le mercredi 26 avril 2006 à 08h22min

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Les municipales d’avril 2006 avaient été annoncées comme devant sonner le glas pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ou à tout le moins « dégraisser » le parti, tant celui-ci avait constaté des défections de « poids lourds » en son sein, cependant que les « gourous » étaient suspectés de ne pas être sur la même longueur d’ondes. Au final, le « tsunami » n’a pas eu lieu, le parti ayant plutôt confirmé sa place de numéro un sur l’échiquier politique.

Les tendances qui se dessinent après le scrutin du 23 avril 2006 confortent la position de leader du parti de Roch Marc Christian Kaboré, dont on ne vendait pas cher de la peau au vu de la « précampagne » et des effets supposés dévastateurs qu’elle avait causés au sein du CDP.

Symbole de cette atrophie du CDP, Bobo-Dioulasso où le maire sortant, Célestin Koussoubé, membre influent du bureau politique national du parti avait déserté avec armes et bagages pour rejoindre l’ADF/RDA de maître Gilbert Noël Ouédraogo. Motif de cette désertion du « général » ainsi que l’a surnommé aussitôt le président de l’ADF/RDA son « décagnotage » des listes de candidats du CDP, opéré, il faut le rappeler par la base et sans intervention aucune des « boss » du parti.

Une attitude que le toujours combatif Salif Diallo avait fustigée, dénonçant les « opportunistes infiltrés dans le parti pour défendre leurs intérêts personnels » et promettant de leur administrer une « cinglante défaite » lors du scrutin.

Même son de cloche égrené par le même Salif Diallo devant les défections supposées ou réelles de certains militants influents du parti dans son fief du grand Nord. Une « trahison » qu’ils « regretteront », avait prophétisé d’un ton acide et acerbe, le numéro deux du CDP lors de la dernière assemblée générale du parti tenue dans la nuit du jeudi 20 avril 2006 à Ouahigouya.

Et Salif Diallo d’ironiser sur ces « partis familiaux » qui prétendaient dorénavant jouer dans la cour des grands. Des esprits chagrins avaient vite mis cela sur le compte de la « suffisance » de la part « d’individus aux abois » qui ne comptaient que sur la « fraude » pour se faire valoir.

Il reste du travail

Sans aller jusqu’à leur dénier le droit de tenir de tels propos, force est de dire qu’il est difficile pour un parti d’orchestrer la fraude à l’échelle nationale surtout depuis l’introduction du bulletin unique paraphé par les présidents de bureaux de vote.

Nous ne nions par les fait qu’il y ait des « topos » utilisés par chaque parti ainsi que l’avait largement démontré l’honorable Soumane Touré dans un écrit paru dans la presse, mais leurs Touré effets sont trop résiduels, surtout que les partis politiques sont désormais intimement associés au processus électoral du début à la fin. Leur faiblesse structurelle et le manque de moyens expliquent ces récriminations récurrentes. On n’est jamais leader par hasard comme dit le slogan et l’alternance ne vient pas d’un coup de baguette magique.

Abdoulaye Wade, au Sénégal, Mwaï Kibaki au Kenya et John Kufuor au Ghana pour ne citer qu’eux, ont blanchi sous le harnais avant de s’imposer dans leur pays. Adeptes de la « victimisation », nos opposants gagneraient plutôt à s’inspirer de ces exemples en privilégiant le travail et la conscientisation des masses. Le mega-parti burkinabè n’est lui aussi pas à l’abri de ces critiques, nonobstant les victoires qu’il remporte depuis plus d’une décennie.

A l’instar des autres partis, il est lui aussi souvent adepte de la cooptation avec l’absence de la culture militante que celle-ci entraîne. Dès lors que les « personnes ressources » imposées par le sommet n’ont plus d’intérêt au sein du parti, elles vont « voir ailleurs » avec toutes les vagues que cela entraîne comme à Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora etc. Du reste, c’est un « has been » du parti, Mamadou Koné qui serait le grand vainqueur à Banfora.

Autre « mal » qui guette le parti, le « clanisme » qui, quoique diffus, n’en est pas moins réel. Bien sûr les uns et les autres jurent par leurs grands dieux qu’il n’en est rien, mais, n’eût été la présence de la main « invisible » (suivez notre regard), le parti aurait implosé depuis belle lurette.

Il y a donc un « devoir militant » à entreprendre de même qu’une obligation d’humilité à respecter si le parti veut continuer à être le leader. Pour l’heure comme l’a dit le truculent Simon Compaoré à un confrère, « il ne boxe pas dans la même catégorie que les autres » et peut savourer, conséquemment, sa victoire.

Boubakar SY

P.-S.

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