Les résultats provisoires donnent 37 sièges à ce jeune parti contre 47 au CDP et 7 pour le FFS. Un bilan que le président du parti qualifie de surprise provoquée.

Le pays : Quelles appréciations faites-vous de ces élections de proximité ?

Toussaint Abel Coulibaly : La campagne a été très dure. S’agissant d’élections de proximité, il fallait parcourir pratiquement tous les villages, ce qui n’était pas chose aisée. C’est vrai que nous n’avons pas pu faire tous les villages, mais la moitié a reçu notre visite. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous n’avons pas eu tort, parce que de façon générale, la campagne s’est très bien passée.

Comment appréciez-vous les résultats obtenus par votre parti dans la commune de Dédougou et sur l’ensemble du territoire ?

Selon nos informations, ça se jouerait à quelques conseillers près avec le CDP. Pour moi, ces résultats sont une très bonne chose parce que pour un parti de moins de deux ans d’existence, on se dit que c’est un bon résultat que de se rapprocher d’un parti aussi expérimenté qu’est le CDP dans la commune de Dédougou. En ce qui concerne les autres résultats sur le plan national, nous avons un bilan mitigé.

A Houndé, nous avons certainement perdu la mairie, nous en avons gagné à Zabré et à Thion. Les résultats provisoires qui nous sont parvenus, nous sommes également en bonne posture dans d’autres localités. De façon générale, je crois que pour un jeune parti, on ne peut pas demander mieux même si on avait espéré davantage. Cependant, il faut rester modeste.

Ce résultat vous a-t-il surpris ?

Le résultat est surprenant certes, surtout en ce qui concerne la commune de Dédougou, parce qu’il faut se dire qu’un parti qui est implanté dans tous les villages depuis une décennie, ce n’est pas évident de se retrouver face à un autre qui a l’expérience électorale que nous n’avons pas. C’est pour cela que nous disons que c’est une agréable surprise, même si c’est une surprise provoquée.

Quelles ont été les stratégies utilisées lors de la campagne ?

Les stratégies ont été de se rapprocher davantage des populations, de leur expliquer ce que nous voulons faire, nous n’avons pas fait de promesse, nous avons seulement sollicité leurs suffrages pour les candidats qu’elles ont elles-mêmes choisis. Et je crois que c’est là où le message n’est pas très bien passé que les choses n’ont pas marché.

Parce que les gens confondent les élections. Dans certains villages, même les candidats disaient nous soutenir en ignorant qu’en fait, ce sont eux qu’on était venu soutenir. Il fallait leur expliquer tout cela, ce qui ne peut se faire qu’en étant proche d’eux. C’est ce qui explique que nous n’avons pas eu de meeting médiatisé parce que nous avons voulu travailler dans la discrétion totale.

L’essentiel reste à venir avec la conquête du fauteuil du maire. Est-ce que vous espérez l’avoir ?

Ce n’est vraiment pas opportun parce qu’il y a le jeu des alliances qui va commencer et il faut aussi travailler sur des bases assez claires.

N’est-ce pas une façon pour vous de préparer déjà les législatives de 2007 ?

Quand on est en politique, soit on y va soit on arrête. Si l’effet nous permet de préparer les législatives on y va. Pour moi, la campagne ne s’arrête jamais. Une campagne électorale est permanente, sauf que légalement on ne peut pas ouvrir de façon définitive ou de façon indéfinie la campagne. Personnellement, je prépare toujours des lendemains électoraux, et 2007 fait justement partie de ces échéances.

Propos recueillis par Serge COULIBALY

Le Pays