C’est le vendredi 21 avril dernier au cours d’une conférence de presse animée par M. Walter Lorenzi, chef de mission MSF et M. Ousmane Sawadogo, coordonnateur de l’association Keoogo qu’a eu lieu la passation du projet « Enfants des rues » de MSF à l’association Keoogo. En langue nationale mooré « Keoogo » signifie un « espace initiatique de transmission des valeurs et des vertus pour un passage réussi à l’âge adulte ». L’association vise à améliorer l’accès des enfants de la rue aux soins de base et de référence, à améliorer leur accès et leur prise en charge psychosociale.

Elle entend aussi renforcer les liens de cohabitation entre les riverains et les enfants de la rue et enfin, mobiliser la société burkinabè dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. Pour M. Ousmane Sawadogo , la rue est un milieu de vie. Il en veut pour preuve le témoignage de cette fille qui a grandi dans la rue et qui y a procréé.

« Lorsque nous avons organisé une rencontre avec elle au cours de laquelle nous avons pris un repas à quatre, elle a dit ceci en fondant en larmes : C’est la première fois que je mange avec au moins quatre personnes sur une même table » a-t-il révélé. L’approche de l’association Keoogo qui est constituée d’anciens travailleurs de MSF est de suivre l’enfant dans son itinéraire pour gagner sa confiance.

Les responsables de MSF et de l’association Keoogo entendent apporter un soutien psychosocial aux enfants des rues.

L’association préfère, selon ses responsables, travailler directement avec les enfants dans leur milieu de vie en leur apportant un soutien psychosocial. Pour eux l’enfant dans son parcours dans la rue est un sujet qui se construit, crée des ressources et acquiert des compétences. Cet aspect de la vie de l’enfant des rues est pris en compte par le projet qui le reconnaît et le valorise afin d’ouvrir la voie à l’acceptation de l’enfant de la rue par la société.

M. Walter Lorenzi, a dans son allocution, rappelé les conditions dans lesquelles le projet « enfants des rues » a vu le jour. Selon lui, MSF a pour objectif prioritaire, de secourir les populations sinistrées par une prise en charge psychomédicale d’urgence. Cependant au vu du phénomène grandissant d’enfants dans les rues (plus de 800 enfants et jeunes vivent dans les rues de notre capital) a décidé d’intervenir dans le but de permettre à l’enfant de la rue de retrouver une place sociale valorisante. C’est pour cela qu’en 1998 un projet dénommé « projet enfants des rues » a vu le jour. Le projet, en vue d’étendre ses activités, a créé un nouveau volet qui a pour objectif de venir en aide aux filles vivant dans les rues. En effet, ces filles sont victimes de violences physiques et morales et n’ont pas souvent accès aux services de santé. M. Lorenzi a aussi affirmé que le relais n’est pas un abandon mais un passage du projet à l’âge adulte car, beaucoup d’enfants qui ont été suivis par le projet sont maintenant adultes et sont disposés à travailler avec l’association. MSF va continuer à soutenir le projet en lui apportant une aide financière et technique.

« Notre partenariat sera basé sur la confiance et la reconnaissance mutuelle » a-t-il précisé.

Mireille TIENDREBEOGO
(stagiaire)

Sidwaya