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Bobo Dioulasso : 101 électeurs radiés d’une liste

Publié le lundi 24 avril 2006 à 08h04min

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A Bobo Dioulasso, comme partout ailleurs aux quatre coins du Burkina, les électeurs étaient au rendez-vous des urnes, hier 23 avril, pour désigner ceux qui, au cours des 5 prochaines années, devront s’occuper de la gestion de leurs communes.

Bien que les différents acteurs de l’opération électorale se soient accordés sur sa conformité avec la réglementation prescrite, des fausses notes liées principalement aux listes électorales ont été déplorées. Mais tout comme lors de la présidentielle de 2005, c’est le calme et la discipline qui ont prévalu dans les rangs des électeurs. Ambiance d’une matinée électorale dans la commune de Sya.

C’est à 6 h, comme prévu, que les différents points de vote, qui n’étaient autres que des écoles primaires et autres locaux publics légèrement aménagés, ont ouvert leurs portes à Bobo Dioulasso. Et c’est dès cet instant précis, selon les maîtres des lieux, que les premiers électeurs se sont présentés pour le vote. Aux environs de 8 h, les différents bureaux de vote étaient faciles à repérer à partir des files d’électeurs qui s’y étaient constituées. Un fait des plus remarquables sur toute l’étendue de la commune, c’est l’inégale répartition des électeurs par bureau de vote.

Ce qui donnait le film de longs rangs devant certains lieux de vote tandis que d’autres étaient assimilables à des salles d’entrevue entre des délégués de partis politiques, des observateurs indépendants et les membres des bureaux de vote. L’essentiel de l’opération de vote s’est effectué dans la matinée. La raison, selon des électeurs, est liée à la nécessité de “ faire vite afin d’aller vaquer à ses occupations ordinaires ”.

Partout où nous sommes passés, le scénario routinier pour l’expression des suffrages était le même et répondait à la réglementation prescrite, selon les divers observateurs que nous avons rencontrés sur place : vérification de cartes d’électeurs et de documents d’identité, présentation des doigts, prise de bulletin de vote, un tour dans l’isoloir, le bulletin dans l’urne, puis l’auriculaire gauche dans l’encre indélébile.

Le geste semblait banal, mais c’est ainsi que les citoyens bobolais décidaient assez librement du sort des 2612 "conseillables" municipaux au départ de ce marathon électoral dans la commune de Bobo Dioulasso et les 35 villages qui s’y sont rattachés.

La plupart des autorités régionales et provinciales ont accompli leur devoir civique à la zone résidentielle, au bureau de vote No 2, secteur 5. Là-bas, nous avons rencontré le gouverneur des Hauts-Bassins qui, le petit doigt gauche imprégné d’encre bleue, a dit être animé d’un sentiment du devoir accompli dans le cadre de ces municipales dont les enjeux, a-t-il rappelé, font d’elles une première dans l’histoire politique du Burkina.

Tout en soulignant la non implication de l’administration dans les opérations électorales, Mathieu Bêbrigda Ouédraogo, a toutefois indiqué que le gouvernorat veillait à l’ordre et à la discipline autour du scrutin.

Le maire sortant, Célestin Boyo Koussoubé, par ailleurs candidat à sa proche succession, a quant à lui, voté à 6 h 40 minutes dans son secteur, le 9, au bureau de vote No 3 où étaient attendus 690 autres électeurs.

Nous avons observé le déroulement de l’opération dans des bureaux de vote aux secteurs 25, 24, 16, 4, 5, 9, 12, 2, et au village de Kiri. Aucun couac de taille n’a été déploré, du moins jusqu’aux environs de 13 h. Les présidents de bureaux de vote avec qui nous nous sommes entretenus ont tenu à peu près le même langage sur la question de la normalité dans l’acte électoral : “ Pour le moment, il n’y a rien de particulier à signaler ; tout se passe bien.

Sauf qu’il y a des électeurs qui viennent et qui repartent sans pouvoir voter parce qu’il n’y a pas leurs noms sur nos listes ...” ont dit la plupart d’entre eux. Rien à signaler non plus par la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Bobo, dont le président, Bernard Y. Zoungrana, a salué la placidité et la discipline qui ont accompagné l’opération à Bobo Dioulasso.

Des électeurs frustrés

Toutefois, quelques complications liées aux listes électorales ont entaché le déroulement serein du vote dans la deuxième plus grande commune du Burkina. Il s’agit précisément des électeurs qui se sont présentés aux bureaux de vote avec leurs cartes et autres documents d’identité bien en règle, mais dont les noms ne figuraient pas sur les listes électorales. Quelques cas isolés du genre ont été déclarés dans la plupart des bureaux de vote que nous avons visités. Mais ce mal était plus profond au bureau de vote No 1 du secteur 2, siégeant à l’école Diarradougou A. Là-bas, 717 électeurs étaient inscrits sur la liste électorale ayant servi pour l’élection présidentielle.

ais pour ces municipales, c’est une liste de 616 inscrits qui a été remise aux membres du bureau de vote. Il y avait donc 101 noms d’électeurs qui ont ainsi mystérieusement disparu de cette liste. Bien entendu, ces électeurs s’y sont rendus pour le vote, mais sont repartis frustrés de n’avoir pas pu exprimer leur suffrage.

Certains d’entre eux n’ont pas hésité à grogner et à rouspéter auprès des membres des bureaux de vote, nonobstant leur tentative de plaider non coupable. Le président dudit bureau de vote, Dramane Zerbo a dit ne pas comprendre grand-chose, lui non plus, dans cette affaire, mais affirme en avoir saisi la Commission électorale indépendante d’arrondissement (CEIA) de Dô qui aurait promis de faire parvenir une autre liste.

A titre indicatif, la commune de Bobo Dioulasso comporte 3 circonscriptions électorales qui correspondent aux 3 arrondissements que sont Dafra, Konsa et Dô, auxquels sont rattachés les 35 villages du département de Bobo. Les 149 598 potentiels électeurs dans la commune, sont invités à plébisciter les listes de candidatures présentées par 33 partis politiques, soit un total de 2612 candidats, pour 155 sièges à pourvoir. L’administration des votes a nécessité le déploiement de 1120 personnes réparties dans les 280 bureaux de vote installés sur l’étendue de la commune.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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